Méthode de la dissertation
Fiche : Méthode de la dissertation. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar virna • 24 Septembre 2017 • Fiche • 2 153 Mots (9 Pages) • 686 Vues
Méthode de la dissertation
A - L’esprit de la dissertation philosophique
Une dissertation ressemble à une démonstration mathématique qui demande une réponse personnelle. Il faut cependant considérer « l’avis » et « l’opinion » comme des gros mots en philosophie. Il y a deux réponses possibles : affirmative ou négative mais la réponse doit être trancher à la fin de la dissertation.
Le caractère personnel de la réponse réside non pas dans le contenu mais dans le choix des arguments : dans le choix qu’on décide de donner aux mots, ainsi que dans leur enchaînement logique. Effectivement, ce sont les arguments qui défendent telle ou telle idée qui font la qualité de la copie, car un avis n’exprime rien d’autre qu’un point de vue arbitraire même s’il n’est pas nécessairement faux, mais n’étant pas argumenté, il ne vaut rien. De plus, c’est l’enchaînement cohérent des arguments et des définitions argumentées qui dessine une bonne copie. Plutôt que de porter son intérêt sur l’opinion des philosophes, il faut s’intéresser à la manière rationnelle dont leur thèse est argumentée et ainsi éviter de faire l’histoire de la philosophie mais justifier des définitions par ses propres arguments.
« La dissertation appelle donc à une réponse claire, affirmative ou négative, réponse qui doit être argumentée et cohérente, le choix des arguments et l’ordre de ces derniers caractérisent le caractère personnel de la réponse. »
L’argument (du latin argumentum qui signifie « raisonnement servant de preuve ») est toujours destiné à prouver une thèse ou à justifier la définition d’un terme. Un fait désigne quelque chose qui s’est produit une seule fois dans l’espace et dans le temps, le fait ne permet donc pas d’argumenter en philosophie en raison de son enfermement spatio-temporel. Les exemples que l’on utilise en philosophie rapportent des faits, par conséquent aucun exemple ne prouvera quoique ce soit puisqu’il sert à illustrer mais jamais à prouver et n’est qu’un cas particulier, alors que l’argument a une validité universelle. Ainsi, il n’existe pas de réponse vraie à un sujet de philosophie mais uniquement des réponses bien ou mal argumentées. A l’issue d’une dissertation, ce n’est donc pas la réponse qui sera bonne ou mauvaise mais la manière argumentée pour y parvenir qui sera pertinente ou non.
Un concept est un mot véhiculant une certaine définition, permettant de qualifier une idée complexe et le rôle du cours est de proposer des arguments sous forme de concepts généraux. La philosophie n’est rien d’autre que le fait d’apprendre à bien parler, à comprendre le sens des mots qu’on emploie, à être capable de justifier le mot qu’on a décidé d’utiliser pour décrire ce que l’on pense. La bonne dissertation sera donc celle qui parvient à justifier pour quelle raison elle utilise ce concept, c’est-à-dire que l’argument est ce qui permet de justifier l’emploi du concept. Un cours de philosophie n’est donc pas une liste de thèses mais une série de raisonnements destinés à justifier de manière argumentée le choix de concepts précis à travers l’histoire de la philosophie.
« Utiliser le cours de philosophie ne signifie pas piocher des thèses mais utiliser les arguments justifiant l’utilisation des concepts, très précisément définis par les grands philosophes, le grand philosophe n’étant donc pas celui qui a des idées originales mais celui qui définit parfaitement les termes qu’il emploie. »
Les interdits/écueils qui empêchent d’atteindre la moyenne :
- La dissociation et le hors-sujet : Il faut traiter à chaque instant tous les termes du sujet, les mettre en relation à chaque instant du devoir et interroger le sens de leur mise en relation. Une bonne dissertation est donc celle qui montre au correcteur qu’elle interroge sans relâche le sens de la mise en relation entre les termes et non celle qui les isole.
- La contradiction : La cohérence et la rationalité sont au cœur de la dissertation philosophique, il est donc exclu qu’un plan prenne la forme : oui, non, peut-être.
- La juxtaposition : Que ce soit au sein d’une partie ou d’une partie à l’autre, le passage doit être justifié, motivé par un manque. Ce dernier est identifié, indiqué au correcteur et creusé.
- L’indécision/le relativisme : Le candidat doit fournir une réponse univoque, qui choisit l’affirmation ou la négation mais jamais le « ça dépend » ou le « tout dépend du point de vue ».
- Le catalogue d’exemples : Etant donné qu’un exemple sert à illustrer et n’est qu’un cas particulier, une copie qui aligne les exemples sans disposer du moindre argument ne peut être considérée de philosophique.
- Le catalogue de thèses : Il vise l’élève consciencieux qui a très bien appris son cours et qui veut le « recracher » coûte que coûte, au lieu de construire une réflexion argumentée sur le sens des termes du sujet (situation très frustrante pour l’élève).
La présomption : L’élève doit faire comme si le professeur ou le correcteur était un crétin/imbécile ignorant à qui tout devait être expliquer et pour que celui-ci ne devine absolument rien car le correcteur évalue le candidat selon sa capacité à tout expliquer (les problèmes du sujet, la thèse qu’il va défendre, les arguments qui viennent défendre la thèse ou détruire la thèse adverse, le lien entre les exemples retenus et les problèmes traités).
B – La technique de la dissertation
Le brouillon : Il faut passer environ 1h30 dessus, puis 2h15 sur la rédaction et enfin 15min de relecture. Evidemment, l’introduction et la conclusion sont rédiger à la fin du brouillon.
Ce brouillon doit être séparé en deux : une partie pour l’analyse du sujet, l’autre pour les connaissances tirées du cours qui viennent à l’esprit et qui seront reliées dans un second temps à l’analyse. Cette dernière commence par une décortication du libellé puisqu’il faut être attentif à chacun des mots, à toutes les nuances grammaticales de formulation et voir ce qu’on en tire. Pour aller encore plus loin, il faut tenter de relier le possible chacun des termes à des mots repères, et ainsi s’interroger sur le sens des liens/de la relation entre les termes de ce sujet.
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