L’idée de liberté est-elle compatible avec le concept de l’inconscient ?
Cours : L’idée de liberté est-elle compatible avec le concept de l’inconscient ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Lawyee24 • 22 Novembre 2015 • Cours • 2 897 Mots (12 Pages) • 8 464 Vues
LAWYEE Antoine
TES 3
L’idée de liberté est-elle compatible avec le concept de l’inconscient ?
L’inconscient est un état psychique que l’on oppose souvent à la conscience. Le conscient serait ce dont nous avons connaissance, ce à quoi nous prêtons attention, tandis que l’inconscient serait le domaine de ce qui nous échappe comme une force venant des profondeurs de notre être ou de notre vie psychique. Pour Freud, l’inconscient désigne tout ce qui est refoulé par la conscience. C’est cette partie du psychisme qui échapperait à la conscience. L’inconscient serait donc presque de l’inconnu. Dès lors, l’inconscient serait la détermination totale de l’être par des forces ou des pulsions intérieures que l’on ne maîtrise pas. L’autonomie et l’indépendance fondant notre compréhension de la liberté seraient donc absents. Il faut tout d’abord être conscient avant afin de pouvoir être libre.
La liberté désigne habituellement l’état de ce qui n’est pas soumis à une contrainte. Agir librement, c’est agir sans contrainte. Il n’y a que les êtres vivants qui peuvent être libres dans la mesure où ce sont les seuls qui sont susceptibles d’agir spontanément, autrement dit sans y être déterminé par quelque chose d’extérieur, par une autorité humaine ou par des causes physiques. Il apparaît alors que la liberté, en tant que capacité à se déterminer soi-même est incompatible suivant une exclusion réciproque avec l’inconscient. C’est pourquoi, au nom de la liberté certains philosophes ont refusé cette hypothèse. Pourtant, l’inconscient est une hypothèse nous permettant de comprendre ce qui se passe en nous, alors que nous ne le voulions pas. Néanmoins si l’on définit correctement l’inconscient, sans nécessairement l’opposer à la conscience, il apparaît alors possible d’allier la liberté et l’inconscient dans la mesure où ils ne s’excluent pas l’un l’autre de manière nécessaire. Dans ce cas, il faut revenir sur le primat de la liberté absolue humaine et définir positivement l’inconscience.
Le problème sera donc de savoir si la théorie de l’inconscient psychique implique nécessairement la perte de l’idée de maîtrise de soi ou bien si l’idée de liberté est encore concevable. Nous verrons que pour répondre à cette question, nous devrons nous souvenir de la finalité thérapeutique de la psychanalyse.
Pour commencer nous allons nous pencher sur l’existence de l’inconscient, puis sur le renoncement à la liberté. Enfin, sur la thérapie psychanalytique.
- L’existence de l’inconscient
- Le « connais-toi toi-même » socratique
Pendant longtemps la psychologie fut une branche de la philosophie: elle identifiait la conscience avec la totalité du psychisme. Cela signifiait que tout était toujours accessible à la conscience si je le voulais. On pouvait se connaître soi-même, comme nous le conseillait Socrate. Et se connaître, c’était savoir se maîtriser. En quelque sorte, si nous voulions, nous pourrions.
Certes, Socrate reconnaît que tous les hommes, même les plus sages, ont en eux « une espèce de désir terrible, sauvage et déréglée » que la raison peut dominer mais sans les détruire complètement. Ces faits terribles que l’homme est capable d’accomplir comme le viol, le meurtre, l’inceste et tous les actes de barbarie constituent alors des avertissements tonitruants, des limites à ne jamais franchir, pour se conduire en humain vraiment humain qui contrôle ses désirs sauvages. Socrate nous demande d’être en perpétuel éveil, vigilant en permanence. La conscience demeure fragile. Que cache cette fragilité? Qu’est-ce qui nous fait agir?
Cette invitation à l’introspection doit être reliée à la théorie platonicienne de la réminiscence. La théorie de la réminiscence est exprimée dans le Ménon écrit par Platon, ouvrage sur la vertu.
Cette théorie affirme que notre connaissance de la vérité est le souvenir d’un état ancien où, avant d’être incarnée dans un corps, notre âme vivait au contact immédiat des pures idées dans le monde intelligible. Ainsi, pour Platon, connaître c’est se souvenir, se remémorer. Chercher et apprendre sont, un seul et même acte.
« Une vie sans examen ne vaut d’être vécue » Socrate.
B) Les pulsions et les masques de l’inconscient
Une pulsion est une manifestation de l’inconscient qui pousse l’individu à agir pour supprimer un état de tension organique. Freud considère que deux pulsions essentielles nous déterminent. Les pulsions d’auto-conservation, comme la faim, et les pulsions de vie comme les pulsions sexuelles ou libido. Ce sont ces dernières auxquelles la conscience s’oppose parce qu’elles sont anarchiques excessives, et refusent de prendre en compte la réalité. Seul compte le plaisir, la satisfaction immédiate.
Les deuxièmes pulsions sont les pulsions de mort, qui tendent à l’auto-destruction, à l’agressivité, et représentent une menace pour la civilisation.
Toutes les pulsions insatisfaites, les désirs refoulés, censurés par la conscience, arrivent pourtant à s’exprimer indirectement sous formes symboliques, sous des déguisements. Le rêve est l’un de ces déguisements, il est « la voie royale de l’inconscient » (Freud) qui s’avance masqué. Les lapsus et les actes manqués sont des bons subterfuges par lesquels se manifeste également l’inconscient. L’inconscient se manifeste aussi par des symptômes névrotiques, mais aussi par toutes ces idées qui nous viennent sans raisons apparentes parce qu’elles ses sont élaborées en nous sans que nous le sachions, de manière inconsciente.
On appelle actes manqués tous ces actes qui échouent ou manquent leur but. Par exemple, oublier de faire une chose importante ou dire un mot à la place d’un autre (lapsus). Ces échecs, estime Freud, ne se produisent pas par hasard, ils ont une signification inconsciente. Par exemple, le président de la chambre des députés déclare: « la séance est close », alors qu’il est censé, au contraire, la déclarer ouverte. Ce lapsus révèle à l’évidence un désir refoulé: celui de voir s’achever au plus vite une séance qui s’annonce particulièrement houleuse.
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