Lecture linéaire : Le dénouement, La Princesse de Clèves
Cours : Lecture linéaire : Le dénouement, La Princesse de Clèves. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar jeanluc22 • 13 Octobre 2021 • Cours • 822 Mots (4 Pages) • 1 472 Vues
Lecture linéaire : Le dénouement, La Princesse de Clèves
Cette entrevue est la première et la dernière que Mme de Clèves aura en pleine liberté avec le Duc de Nemours. Après la mort de M. de Clèves, qui n’a pas supporté d’apprendre le nom de son rival et a pardonné à sa femme de l’avoir aimé, Mme de Clèves disparaît de la cour. Le duc de Nemours réussit enfin à la voir, en sollicitant du Vidame de chartres son aide. « L’on ne peut exprimer ce que sentirent M. de Nemours et Mme de Clèves de se trouver seuls et en état de se parler pour la première fois ». Ce dialogue est très long et contient la phrase la plus célèbre du roman, prononcée par la Princesse « les passions peuvent me conduire ; mais elles ne sauraient m’aveugler ». Nous étudierons la fin de cette entrevue qui marque, contre toute attente, le renoncement de l’héroïne éponyme à l’amour et au Duc. La scène est tragique et bouleversante puisque la souffrance atteint son comble chez les deux personnages, alors que la Princesse affirme ne pas pouvoir se pardonner la mort de son époux et son incapacité à projeter dans un mariage avec le Duc la possibilité d’un amour durable : « M. de Clèves était peut-être l’unique homme du monde capable de conserver de l’amour dans le mariage ». Elle demande au Duc son « repos » moral.
(mouvement à rédiger).
Elle est néanmoins reprise par un dernier élan, à la fin, après que le Duc s’est jeté de désespoir à ses genoux. Le questionnement « Pourquoi » est exclamatif et rhétorique puisqu’elle interroge un passé irrévocable. Elle identifie désormais le Duc comme responsable de la mort de son mari. Ce type de question d’enchaîne avec la seconde qui utilise deux irréels, du présent et du passé, pour envisager une autre histoire dans laquelle elle n’aurait pas été mariée au moment de leur rencontre, ce qui est l’élément décisif qui fait du Duc le coupable. Le registre devient tragique avec des hyperboles lyriques « destinée nous sépare-t-elle par un obstacle invincible ? ».
La réponse du Duc essaie d’infléchir le registre avec un discours mesuré et raisonné. Il affirme le contraire. L’anaphore « Vous seule » et la paronomase « opposer » / » imposer » jouent de façon proverbiale pour donner une apparence de loi universelle au propos : elle est l’obstacle et crée les conditions de leur séparation par « une loi que la vertu et la raison ne sauraient vous imposer ». On peut y lire une périphrase consciente ou inconsciente du Duc sur le rigorisme moral de la jeune femme que l’on peut identifier à celui de sa mère et certainement par anachronisme au jansénisme du XVIIème siècle pour qui la pureté de la conduite devait être irréprochable. La Duc a raison au sens où personne ne condamnerait à la cour leur mariage mais les lois du monde ne sont pas suffisantes pour Mme de Clèves et son absolu moral.
La réponse peut être ressentie comme ironique avec le décalage entre « sacrifier beaucoup » et « un devoir qui ne subsiste que dans mon imagination », comme une supériorité de la Princesse qui refuse de continuer à s’expliquer, et pense le Duc incapable de la comprendre, ou comme une réelle sincérité de sa part. La phrase suivante crée un faux espoir. Elle argumente sur le fait que le
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