Le temps en philosophie

Le temps est un concept créé par l’Homme pour définir les changements dans le monde, dans la vie. Pour Kant, le temps serait « une représentation nécessaire qui sert de fondement à toutes les intuitions ». C’est également une notion de durée intégrée dans la vie de chaque être dans laquelle se déroule un quotidien, des expériences, des événements mais aussi la mort. Il faudrait donc profiter au maximum de sa vie. Néanmoins, la cadence de notre société nous pousse à valoriser la moindre seconde de notre temps. L’expression « prendre son temps » possède une connotation négative puisque cela semble être contre-productif, être dans la lenteur et ainsi signifier une perte de temps. Dès lors, cela nous amène un questionnement. Prendre son temps ne serait-il pas nécessaire dans notre vie sans forcément s’apparenter à une perte de temps ? Pour répondre au mieux à la question posée, le devoir s’organisera en trois parties. Dans une première partie, nous verrons s’il ne faudrait pas vivre sa vie pleinement. Dans une seconde partie, nous apercevrons pourquoi le temps ne devrait être perdu, et dans une troisième partie, nous tâcherons de voir si la perte de temps n’est pas justement un gain.  

Sachant que le temps est une durée indéfinie et délimitée qui aboutit à l’acheminement de la mort dans la vie de chaque personne, il convient d’envisager la possibilité de profiter pleinement de sa vie pour en tirer les meilleurs moments et les meilleurs souvenirs afin de n’avoir aucun regret.

Vivre pleinement sa vie demande, requiert du temps, un temps pour profiter de toutes les choses qu’offre le monde. Prendre son temps n’est donc pas relatif à l’oisiveté puisque ce n’est pas rien faire lorsqu’on souhaite profiter de la vie. On possède un but certain que l’on souhaite accomplir à son rythme. Quand on aspire à vivre pleinement sa vie, cela donne l’opportunité de découvrir le monde, d’apprendre, de se créer des souvenirs.  Ainsi, nous prenons du temps pour réaliser des objectifs qui nous apporte en retour une satisfaction et, idéalement, du bonheur. Nous avons l’impression que le temps consacré est fructifié et que nous profitons au maximum du temps que nous disposons. Ainsi nous n’avons aucun regret sur le temps qui passe vite puisqu’il nous suffit de nous remémorer des souvenirs. Prendre son temps est donc lié au sentiment de plaisir et de bonheur. L’exemple d’une partie de bowling avec des amies illustre bien ce point : nous prenons du temps certes pour jouer, mais nous en profitons avec les personnes que l’on aime. Ainsi ce que l’on vit, c’est la manière dont nous remplissons le temps qui passe. Prendre du temps pour profiter de la vie peut se faire par la recherche du plaisir mais également par la recherche d’un épanouissement. Nous percevons le temps comme un écoulement, que l’on ne peut arrêter. Esther Johnson affirme : « Et si nous avons une seule vie, pourquoi ne pas la vivre pleinement sans soucis du lendemain ». Ainsi il vaudrait mieux profiter du temps qui à peine nous est offert puisqu’il nous est très vite repris.

Comme abordé brièvement dans l’introduction, notre société impose une cadence, parfois infernale, mais dans un des objectifs imposés est la consommation. En effet, profiter de sa vie est étroitement lié au travail et donc à la productivité parce qu’il entraine souvent une forte consommation. Prendre son temps serait alors une perte d’efficacité, et ainsi d’argent. Cela nous amène à envisager pourquoi il ne faudrait pas perdre son temps ?

Dans le sujet abordé, le temps est désigné comme une notion qui nous appartient, que l’on possède. Or nous remarquions à l’introduction que le temps est un concept créé par l’Homme.  De ce fait, le temps appartient à la société, à l’Homme en général. Ce temps est dicté par des normes sociales. Ce qui nous permet de mettre l’accent sur cette sommation sociale. Le temps nous est précieux mais il faut le rentabiliser pour être efficace, performant. Par exemple, nous faisons de plus en plus de choses dans le même laps de temps. Il faut également le rentabiliser pour pouvoir gagner sa vie. Une perte de temps équivaudrait à une perte d’argent et une perte de temps pour soi.  Une autre raison est que nous sommes sous l’influence des nouvelles technologies et du progrès. La société nous gouverne donc à être dans l’instantanéité et l’immédiateté. Ces règles dictées exercent une pression au travail, au sein de la sphère familiale, dans les rapports de la vie sociale et privée. Il y a un changement radical avec notre rapport au temps mais également un changement d’humeur et de comportement. A cela s’ajoute l’image sociale. Notre système nous dicte une forme  d’image et de comportement à adopter pour ne pas paraitre fainéant. Par exemple, une personne qui vie au jour le jour sans situation professionnel stable, sera considérer comme oisive. De plus, la place du temps est très importante dans notre société. Ce qu’affirme la citation « en ce moment, je n’ai pas le temps de perdre du temps. Encore plus quand aujourd’hui le temps a symboliquement plus de valeur que l’argent » d’Ethan Bthr. Nous pouvons alors nous demander si nous sommes obligés de nous soumettre à ce système ? Perdre son temps a un sens différent selon chacun de nous puisque cette perte dépend s’il s’agit d’un temps disponible ou d’un temps imposé comme la réalisation d’un devoir. Par exemple, la réalisation d’un tableau sera considérer comme un loisir pour soi mais pour la société comme étant une perte de temps et quelques choses de futiles. Tandis qu’un travail imposé et contraint, nous frustrera et nous le considérerons comme une perte de temps alors que pour la société se sera le contraire. Ainsi cette perte de temps peut aboutir à un sentiment de culpabilité. D’une façon ou une autre, perdre ce temps serait comme une souffrance. Enfin, ne pas perdre son temps nous apporte un sentiment de productivité mais surtout de sécurité. Nous avons l’impression que lorsque nous atteignions notre but plus rapidement, nous allons nous sentir en sécurité et plus libre. Ainsi nous essayons constamment de le dominer, de le maitriser, de l’optimiser avec par exemple des applications de gestion du temps, ou la multiplication de « to do list ». Ainsi rester occuper et productif, nous permet de surmonter l’angoisse et la culpabilité qu’inflige la perte de temps dû à notre société.

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