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Le sentiment d’être libre peut-il être trompeur ?

TD : Le sentiment d’être libre peut-il être trompeur ?. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  12 Janvier 2021  •  TD  •  3 098 Mots (13 Pages)  •  546 Vues

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Le sentiment d’être libre peut-il être trompeur ?

L’homme se pose toujours la question de savoir s’il est libre. Libre ?  Réellement libre ? Libre de qui ?  Libre de quoi ? Ou éprouve-t-il seulement le sentiment d’être libre ? Être libre, c’est ce sentiment qui nous habite, qui nous conditionne sur ce que l’on peut faire et ce que nous ne pouvons faire. Je me sens libre quand je n’obéis qu’à ma seule volonté, indépendamment de toute contrainte extérieure. Sommes-nous capable de savoir si notre sentiment de liberté est réel ? Ou s’il peut être trompé ? Notre liberté nous appartient-elle ? Est-il possible de se fourvoyer sur notre sentiment de liberté ? Serions-nous prisonnier de quelque chose ?

En effet, un sentiment est une sensation, une intuition, un élément subjectif qui nous relie à notre intelligence émotionnelle, fait de joie, de plaisir, de peur, de tristesse. Au fond qu’est-ce que la liberté ? Est que cela est définissable ? Pouvons-nous comprendre ce qu’est la liberté ? D’après la façon dont nous la définissons, il s’agirait du pouvoir d'agir sans contrainte, d’être autonome ; du

latin lībĕr, libre signifiait « sans entrave », « indépendant ». Donc libre serait l’absence d’astreinte?

Nous pouvons aussi nous interroger sur qu’est-ce que la tromperie ? Pourquoi notre sentiment de liberté pourrait-il être trompé ? Avant le XIV siècle, « tromper » signifiait « jouer de la trompe » ; de nos jours, il signifie se jouer de , dissimuler, ruer, induire en erreur. Ce mot traduit alors une volonté d’abuser d’autrui pour des convictions personnelles d’après notre intellect. Ce qui nous ramène à cette question : pouvons-nous nous ôter notre sentiment de liberté sans que nous nous en apercevions ; voire nous la circonvenir ?

En un sens nous pouvons penser que notre individualité, notre personne, notre conscience, notre pensée nous appartiennent, tout qui fait que nous sommes nous. Par ce fait, nous pouvons émettre la conviction que nous sommes libres. Mais d’un autre côté nous pouvons dire que ce sentiment de liberté ne pourrait être qu’illusion…

Et si notre sentiment d’être libre avait été façonné par une conscience, une entité, une société, une idéologie supérieure à nous-même ? Ou pourrait -il être inscrit dans notre ADN , dans notre biologie même ? Comment pouvons-nous définir le sentiment de liberté alors ? Comment pouvons-nous sentir libre ? Comme disait le philosophe du XXème siècle Alain (de son vrai nom Emile-Auguste Chartier), « la fonction de penser ne se délègue point », ce qui peut être interprété comme signifiant que chacun doit définir ce que c’est le sentiment d’être libre.

Nous suivrons dans cette réflexion le plan suivant : dans un premier temps, nous verrons pourquoi le sentiment d’être libre ne peut pas être trompeur. Nous verrons dans un second temps si nous savons ce qu’est le sentiment d’être libre, réellement, si nous pouvons l’avoir. Nous interrogerons notre conscience et nos aspirations profondes pour savoir si on peut matérialiser dans notre pensée ce sentiment de liberté, et s’il est véritable réellement. Dans une troisième partie, cette réflexion présentera la distinction entre le sentiment et la raison. Nous étudierons les liens qui les unissent qui sera la solution.

Le sentiment d’être libre ne peut pas être trompeur. Comment ce sentiment a-t-il évolué au cours de l’histoire ? Le sentiment d’être libre a pris bien des sens différents. Dans l’Antiquité on pouvait se considérer comme libre si nous n’étions pas esclave, car une personne de condition non libre était considérée comme un instrument économique pouvant être acheté, et qui était sous la dépendance de son maître. L’homme libre, lui participait à la vie de la cité, avait une valeur politique. Dans la société médiévale, l’homme était libre s’il n’appartenait pas à une seigneurie. La révolution française a fait disparaître le système féodal, et a fait naître et reconnu que « tous les hommes naissent libres et égaux en droit ». Il y avait donc là sentiment de conquête d’une nouvelle liberté pour l’homme. Au XVIIIème siècle, c’est la révolution industrielle, l’homme était libre s’il était bourgeois, car il détenait le capital et se servait de la main d’œuvre. Est alors apparue une nouvelle classe sociale constituée d’ouvriers. Ceux-ci s’étaient libérés de leur sentiment d’appartenir à la terre, d’être des paysans, ils avaient conquis le sentiment d’une nouvelle liberté, où leur travail leur donnait un salaire, qui leur permettait d’acquérir des biens. Notre société contemporaine, où les systèmes démocratiques prédominent, cultive ce sentiment d’être libre, sous ses différents aspects : je suis libre de penser, d’avoir une opinion, de me réunir, de m’exprimer, d’avoir la religion que je veux, de me déplacer,  le genre que je souhaite …

Mais sommes-nous maitres de ce sentiment ? De ce qu’il apparaît de l’histoire, l’homme a dû se battre pour conquérir sa liberté, ses libertés. La notion a évolué, tout comme le sentiment. Par exemple, les ouvriers peuvent être assimilés à des esclaves modernes, comme le met en exergue Charles Chaplin dans son film « Les temps modernes ». En France, il faut attendre les Accords de Matignons le 7 juin 1936 qui leur reconnaissant des droits, moins travailler, avoir des congés, leur permettant d’avoir plus de temps libre, et donc profiter de libertés. Baruh Spinoza penseur du XVIIIème siècle fonda l’idéologie du déterminisme qui s’oppose au libre-arbitre de Descartes. Pour lui le libre-arbitre n’est qu’illusoire. Selon lui, nous avons instinctivement tendance à croire que nous agissons toujours de notre seul fait et que nous sommes maîtres de nos pensées et de nos actions. Nous avons par ce fait quotidiennement l’impression que nous sommes les seuls maîtres de nos idées, c’est une évidence pour nous. Pour Spinoza les choses suivent un ordre déterminé , par les lois de la nature et de Dieu. Pour lui, notre liberté est une croyance irrationnelle, car elle suppose de faire de l’homme un individu échappant aux lois naturelles, cela ne veut pas complément dire que l’homme n’est pas libre, mais plutôt qu’il est libre de « persévérer dans son être. » Le monde est régi par les lois naturelles alors que l’homme se développe en pensant agissant selon ses désirs mais soumis à la nature et à Dieu d’après ce philosophe. Pour moi, cela reviendrait à dire que notre sentiment de liberté existe et que nous pouvons en avoir conscience, mais alors si Alain dira plus tard «  la fonction de penser ne se délègue point ». Dans ce cas la liberté n’est pas trompeuse, mais sommes-nous alors libres ou ne le sommes-nous pas ? Pouvons-nous dire que l’argent peut entraver notre liberté ? Par exemple, un smicar ne pourra jamais s’acheter une Bugatti Chiron qui coûte 3,2 millions d’euros même en économisant toute sa vie sans rien dépenser. Dans cas-là, le sentiment de liberté n’est pas trompeur puisque cet individu sait qu’il ne pourra jamais l’acheter. Ceci est le fondement de la théorie du déterminisme selon laquelle la succession des événements et des phénomènes est due au principe de causalité, ce lien pouvant parfois être décrit par une loi physico-mathématiques qui fonde alors le caractère prédictif de ces derniers. Cette idée fut esquissé par le baron d’Holbach, un savant et philosophe matérialiste allemand du XVIIIème siècle. Il place l’homme au centre de tout. Sa théorie philosophique et de détacher la morale de tout principe religieux pour la déduire des seuls principes naturels. Pour lui, il n’y a pas de monde spirituel mais seulement un monde matériel. Alors serions-nous maîtres de ce sentiment qu’est la liberté ? Nous pouvons en avoir conscience, cela veut dire qu’il possède des limites car pour pouvoir quantifier, il faut pouvoir en définir approximativement ces limites

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