Le désir
Cours : Le désir. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Firas Miladi • 8 Octobre 2019 • Cours • 2 746 Mots (11 Pages) • 464 Vues
Le désir
Manque 🡪 Désir 🡪 Plaisir (réalisation/satisfaction selon la difficulté d’accès) # Souffrance/douleur (déception)
Objets de désir :
- Matériel : luxe, argent…
- Charnel/amoureux
- De savoir (Aristote)
- Fins personnel : objectifs de vie
- Besoins vitaux : manger/dormir…
INTRODUCTION :
Commencer le programme de philosophie fait sens : Philosophie 🡪 l’amour de la sagesse/recherche vérité. Qu’est ce qui n’est recherché si ce n’est désiré.
Philosophie 🡪 Manque comme le désir.
Pr commun : Manque d’objets qu’elle ne détient pas : sagesse/vérité objets qu’elle désire posséder.
La philo est en route vers l’objet de son désir : ce but/objectif que constitue la vérité est un principe moteur : la finalité de son désir.
Désir procède ainsi du manque : l’ê humain, lorsqu’il désire, manque de son objet et met en œuvre un certain processus afin d’y accéder.
Ce dynamisme, force, volonté proviennent de l’attraction que revêt pour lui cet objet désirable. Cependant, le désir amène à la monotonie/ à la lassitude : les objets de désir changent mais le processus demeure le même : les efforts à réaliser, la persévérance peuvent paraitre redondons à mesure qu’ils se répètent ainsi que la satisfaction.
Si une chose n’est jamais aussi désirable que lorsqu’elle est difficile d’accès, il apparait également qu’un processus n’est jamais aussi lassant que lorsqu’il se répète constamment selon le même mode opératoire. Or, e désir une fois, satisfait, entraine nécessairement l’advenu d’un nouveau désir (de nouveaux désirs). La satisfaction est passagère et son intensité ne pourrait faire oublier les difficultés affrontées pour l’atteindre.
Ainsi, la répétition du désir peut mener à un malaise voire à une douloureuse lucidité de point le plaisir atteint perde son intensité (pas seulement dans l’addiction) à mesure qu’elle se reproduit régulièrement.
De plus, le désir est lié au manque, nous manquons l’objet de notre désir que ce soit l’être aimé ou un objet high-tech de notre génération. De ce manque ne peut donc que surgir la souffrance de n’être pas comblé voire le sentiment douloureux d’être incomplet et inconfortable. Ainsi la répétition du désir et le manque de son objet contribue à la souffrance de l’individu, l’être humain ne satisfait en dernier ressors ni du plaisir répété (redan don) et encore moins des désirs qui ne trouvent aucune entière satisfaction.
Le plaisir ferait de l’Homme un Sisyphe malheureux partagé entre lassitude et frustration. Cependant, confondre le désir et la souffrance ne semblerait-il point contrintuitif. Le désir est un manque mais il constitue également un principe moteur, il ne peut donc être simplement ramené à une dynamique défaillante si la réalisation du désir n’est pas à la hauteur des espérances de l’Homme, doit-il n’être considéré que sous le prisme de la déception ou de la frustration. Le désir mène également l’Homme à créer, à rassembler des forces, à inventer voire à se réinventer ; le désir peut donc être considéré comme une force créatrice, nécessaire et incontournable que ce soit dans l’art ou en sciences. De plus, afin de pouvoir créer et inventer, il semble nécessaire de contrôler les désirs et d’en tirer la matière d’une création d’esprit.
Donner forme et consistance à ses désirs tel est pour l’Homme une manière de sublimer ses désordres psycho : ses soucis ainsi que ses peur vers une élévation rédemptrice.
Le désir peut donc ne pas rabaisser l’Homme mais le mener de tirer de sa condition d’être fini une matière pour s’en extirper et s’élever vers un idéal existentiel ou artistique. Entre souffrance et sublimation, le désir constitue-t-il une répétition douloureuse ou un jouissif épanouissement de l’existence humaine.
I/ Platon et l’ambiguïté du désir : rappel douloureuse du corps ou voir vers le monde des idées, la Philosophie
La théorie platonicienne est marquée par une ambiguïté à propos du désir ; ainsi il faudrait distinguer deux formes de désir ou plutôt deux manières de l’appréhender.
Ainsi, Platon ramène le désir au besoin ; le désir dont il parle est un désir physique et corporel dont il forme une critique. Cette critique est symbolisée par le tonneau troué des Danaïdes (Gorgias, Platon). Socrate considère les désirs physiques ainsi que les besoins comme un liquide que l’on insèrerait dans un tonneau troué. Selon cette représentation, le désir apparait comme un élément instable et éphémère. Dès que le désir est satisfait, un (des) nouveau(x) désir(s) apparait (apparaissent) 🡪 Cette opération se reproduit inlassablement jusqu’à la mort de l’individu. Ainsi, la satisfaction n’est-elle que provisoire et n’amène l’Homme qu’à éprouver un nouveau désir. Le bonheur que pourrait désirer l’Homme afin d’éprouver un état de bien-être permanent constituerait une illusion. L’ê humain ne pourrait être heureux puisque le désir, sans cesse, l’agiterait, et ne cesserait de le mener à former de nouvelles illusions. En effet, la satisfaction, autant que l’objet du désir, serait illusoire puisqu’ils amèneraient l’Homme à espérer être comblé, constamment troublé dans une situation de manque. L’ê humain ne projetterait ainsi sur le réel que des projets, des volontés, des rêves destinés même réalisés à s’évanouir. Il vivrait ainsi selon un cercle vicieux où son attention et ses obsessions se focaliseraient sur une dynamique néfaste et l’amènerait vers un destin malheureux plus qu’insatisfaisant.
Selon le mythe d’Aristophane, les Hommes étaient dans les premiers temps de l’humanité couplés. Les hommes entre eux, les femmes entre elles, et femmes et hommes. Ces trois formes d’êtres humains coexistaient paisiblement dans un Eden où bonheur et paix régnaient. Cependant, ils furent menés vers un hybris par le bonheur qu’ils éprouvaient tous voulant déloger les dieux de l’Olympes, ils furent stoppés dans leur ascension. Les Dieux, pour les punir, les déplacèrent de du paradis vers la Terre. Ils décidèrent également de les séparer définitivement. Ainsi, selon Aristophane, les Hommes cherchent sur Terre leurs âmes-sœurs. Ils sont des êtres incomplets tant qu’ils n’ont pas trouvé leurs moitiés, soit l’ê humain avec lequel ils sont unis originellement. L’amour/ le désir amoureux tirerait son intensité du désir universel de trouver l’ê perdu et de reformer cette unité originelle.
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