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Le désir

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Par   •  8 Avril 2019  •  Dissertation  •  2 494 Mots (10 Pages)  •  977 Vues

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DREVET                                                                                                 TS1

Fabien

Dissertation philosophique

        

        Quels sentiments de joie, de bonheur, de satisfaction m'envahissent, quand un objet attire mon désir ! Je sens ma vie se remplir et devenir pleine, grâce au but que mon désir me fixe ! Or je peux également me retrouver, très vite, déçu si mon désir ne comble pas toutes mes attentes, ou que je n'arrive point à obtenir l'objet ou la chose que je convoite tant. Cependant je n'ai de cesse de désirer, même si le désir m'a déjà déçu car c'est lui qui me guide dans la vie et qui me pousse à exister. Faut-il donc suivre ses désirs pour vivre pleinement ?

        Cette question peut effectivement se poser, car si le désir est vain, la vie devient monotone, terne et donc vide, en revanche si le désir est réalisé il est vraiment source de bonheur, la vie devient palpitante pour l'individu et donc pleine. Cependant, si nous ne suivons pas nos désirs, notre vie devient terne et monotone et par conséquent n'est pas pleine ; car elle n'est pas guidée par un but précis, il n'y aura pas de quête ou d'obtention d'objet qui pourraient nous faire éprouver ce sentiment de bonheur et l'on vivrait alors au grès du vent.  Le problème soulevé ici, consiste  à savoir si le désir peut nous empêcher de vivre pleinement et si, il est  essentiel à la vie ?

        Nous montrerons d'abord, que le désir est souvent vain et donc empêche de vivre pleinement. Puis, en affinant notre réflexion, nous verrons que le désir est essentiel pour vivre. Pour finir, nous verrons que c'est en maîtrisant nos désirs que notre vie deviendra pleine.

        

        On peut dans un premier temps constater, comme le dit SCHOPENHAWER, en se demandant si le désir envisage le bonheur que « pour un désir satisfait, 10 au moins sont contrariés ; de plus, le désir est long et ses exigences tendent à l'infini ; alors que la satisfaction est courte ». Ce qui nous montre que d'un point de vue quantitatif : le désir peut prendre plusieurs formes, alors que le besoin au sens stricte se réduit à peu de chose comme boire, manger… alors que la quantité de chose que l'on peut désirer est beaucoup plus importante. Il en va de même pour l'exigence du désir, ce dernier est beaucoup plus dur à réaliser car il se focalise sur un objet précis, donc la satisfaction est beaucoup plus dure à obtenir, or le besoin est plus modeste, si l'on éprouve le besoin de se nourrir, toute chose nous satisfera. Il va donc être plus dure de satisfaire le désir que le besoin. Ce désir qui est déjà dur à atteindre, va nous procurer une courte satisfaction par rapport à la route que l'on aura faite pour atteindre notre désir. En effet, la quête de l'objet peut paraître longue et fastidieuse, or la satisfaction est trop courte pour la durée de la quête. Obtenir l'objet peut également être une perte de quelque chose, comme un but que l'on attendait toute notre vie, et qui est arrivé, ce qui peut par la suite entraîner une vie plate et un sentiment de vide. Avec SCHOPENHAWER on s’aperçoit que le désir contrairement au besoin ne sera pas satisfait car il est trop exigent, trop dur à trouver… le sujet aura du mal à vivre heureux avec ses désirs et ne vivra pas pleinement.

        Le désir peut également devenir vain car il n'engendre pas de bonheur,  effectivement, TODOROV dans Le Jardin Imparfait qui caractérise notre monde, examine le désir amoureux, il en vient à conclure de son étude qu'il y a dans le désir une insatisfaction qui ne peut pas nous conduire au bonheur. Il dit même, « Je n'ai que le choix entre 2 malheurs : ou l'objet de mon amour répond à ma demande et le désir meurt ; ou il ne le fait pas et le désir est frustré ». Il y a donc une disjonction entre désir et bonheur car le désir entraîne 2 malheurs. Ici, si l'on obtient l'objet on perd le désir et le but incarné, la force de dépassement. L'objet n'est pas atteint et le sujet se sent frustré. Cette frustration peut atteindre la colère du sujet frustré et donc faire basculer ses sentiments. Dans le cas présent, l'amour envers l'autre se transformerait en haine, si l'objet n'est pas atteint. Le désir n'engendre donc pas le bonheur mais nous laisse plutôt avec du malheur ce qui ne nous ferait pas vivre une vie pleine.

        L'idéalisation est aussi signe de désir vain, STENDHAL dans de l'amour montre le concept d'idéalisation, de cristallisation. La cristallisation est l'opération de l'esprit, qui tire de tout ce qui se présente, la découverte que l'objet émet à de nouvelle perfection. La cristalisation est donc une opération menée par l'imagination, qui vise à perfectionner, idéaliser l'objet. STENDHAL dit donc que « l'on se plaît à orner de mille perfections une femme de l'amour de laquelle on est sûr(…). Cela se réduit à s'exagérer une propriété superbe ». Il veut donc dire que l'on exagère les qualités, on les hypostasie. Et l'on met les défauts de coté, ce qui fausse la valeur réelle de l'objet. Il ne se contente pas de dire que ça, il met également en place un contexte de summum d'idéalisation est dit en un mot, « qu'il suffit de penser à une perfection pour la voire dans ce qu'on aime ». Cela signifie qu'on voit même des qualités qui n'appartiennent pas à l'objet. C'est comme ça que l'objet nous cristallise. Il ne suffira donc pas d'obtenir l'objet qui a fait naître le désir. Notre imagination va creuser un écart entre l'objet rencontré et l'objet désiré, le désir est d'autant plus compliqué à combler lorsque, arrivé à notre but on se trouve pas heureux, car l'objet atteint n'est en réalité pas ce qu'on imaginait. Le désir est donc vain et l'on ne vivra pas pleinement.

        Mais si le désir ne nous rend pas heureux et s’avère toujours vain comme nous venons de le montrer pourquoi continuons nous à désirer ? Qu'est ce qui nous pousse  encore à désirer ?

        Le désir est essentiel à la vie, il est propre à l'humain. Il lui apporte un but, une quête et donc un sens à sa vie. Eh oui ! Le désir peut être essentiel à la vie et je le dis sans contre-dire ce que j'ai formulé plus haut où  je montrais que le désir n'apportait pas souvent le bonheur. Je n'ai donc pas dit qu'il n'était pas essentiel à la vie. Revenons donc a nos moutons, ou plutôt devrais-je dire à notre désir qui est effectivement essentiel à la vie. Comme le dit ROUSSO dans, La nouvelle Héloïse, « malheurs à qui n'a plus rien à désirer ». Pour ROUSSO, l'absence de désir produit donc du malheur. Le désir, pour lui, est une force consolante par rapport à la réalité décevante de la vie, il nous fait donc espérer et embelli notre vie. Il nous projette dans les pays imaginaires beaucoup plus beau que peuvent l'être la réalité. Chez ROUSSO le désir est bien essentiel à la vie car si l'on ne désire pas on est malheureux et notre vie éprouve donc les conséquence de ce malheur.

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