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Le bonheur n'est-il qu'un idéal ?

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Par   •  30 Octobre 2019  •  Dissertation  •  2 693 Mots (11 Pages)  •  933 Vues

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Dissertation : Le bonheur n’est-il qu’un idéal ?

Souvent le bonheur a un aspect assez idyllique voire utopique, d’ailleurs nous connaissons tous cette fameuse fin de contes qui nous faisait rêver étant petits « ils vécurent tous heureux et eurent beaucoup d’enfants ». Cet idéal utopique nous est inculqué dès l’enfance et nous pousse ensuite à attendre de la vie qu’elle nous offre un bonheur parfait, excluant des conditions réalistes.

Mais qu’est-ce que le bonheur ?

Si l’on s’attache à l’étymologie du mot, on s’aperçoit que le bonheur est lié au hasard, à la chance (bon heur du latin augurium signifiant chance).

Ainsi le bonheur est une aspiration commune à tous, c’est l’état de bien-être quotidien dont nous jouissons quand nous sommes heureux. Il pourrait ainsi être un synonyme de l’ataraxie. En effet l’homme heureux pourrait être celui qui est en paix avec lui et le monde qui l’entoure , il ne connaitrait donc pas les tracas que provoquent les troubles sentimentaux, les troubles liés au monde actif (le travail, les problèmes financiers, les problèmes dûs à une cause qui nous frustre —> le racisme, la dégradation de la planète, la xénophobie, le terrorisme) , ou de manière générale il serait celui qui vit en l’absence de troubles. Du même coup, le bonheur serait précaire et échapperait donc à toute tentative de maîtrise. Or étant défini comme état durable de satisfaction , il serait alors en opposition au plaisir ou à la joie qui sont des états passagers. Il y a dès lors une première difficulté qui s’impose à nous et nous pousse à nous demander comment s’assurer du bonheur s’il ne dépend pas de nous ?

Nous savons que le déterminisme de la vie d’un homme ne peut le conduire à un état de bien être complet, et peut être un frein à son bonheur, il est inscrit dans un monde imparfait, il n’est pas seul et donc doit créer sa base à partir d’un « déjà là ». Son bonheur ne peut alors être limité qu’à n’être qu’un idéal. L’ideal nous le rappelons vient du latin idea qui signifie idée, ce serait la conception d’une idée parfaite par la pensée, l’esprit. Le « ne que » posé dans notre sujet, évoque la restriction de ce bonheur, la limite de celui-ci à un idéal, à une idée de perfection. Il soulève plusieurs interrogations la première étant le bonheur n’est-il qu’une idée abstraite ? Ne peut-il pas exister dans un monde imparfait ? Doit-il se limiter à un ensemble de perfections sorties droit de l’imagination de l’homme ?

Certaines personnes naissent dans un environnement social qui les détermineront toute leur vie et seront condamnés à une idée que très fictive du bonheur. Par exemple en Inde le système de caste condamne les classes les plus inférieures comme les intouchables à ne pouvoir jamais ou que très difficilement accéder à leur rêves, et à un état de bien être souhaité. Pourtant, bien que la société soit un obstacle certains arrivent à s’en sortir , être heureux, et à jouir du bonheur, comme Harri Pippal issu de la classe des intouchables qui pourtant a atteint son idéal de bonheur par la réalisation de ses rêves. Ce qui nous amène finalement à nous demander si le bonheur n’est vraiment qu’un rêve ? ne serait-il pas plutôt un idéal réalisable ?

Afin d’analyser au mieux notre sujet nous parlerons dans un premier temps de l’aspect inaccessible que pourrait constituer notre bonheur, puis nous verrons si le bonheur peut-être finalement un idéal réalisable, enfin nous nous intéresserons à l’ideal de bonheur que chaque homme se crée pour guide, pour fil conducteur dans sa vie.

Le bonheur, si l’on décide de le considérer comme durable, constant, peut vite se limiter à n’être qu’utopique. En effet l’homme étant éternellement insatisfait ne pourra pas se contenter toute sa vie que d’un seul désir, au contraire l’homme est perfectionniste et la plupart du temps fondera son idéal du bonheur sur la réalisation de la multitude de ses désirs qui évolueront avec lui. Ainsi chacun d’entre-nous voudra toujours réaliser ses désirs, arriver à un état-d’être souhaité, seulement une fois tout cela accompli, nous remplaçons ces acquis par de nouveaux souhaits.

Nous constatons tout le caractère éphémère de ces états de satisfaction, mais alors s’agit-il réellement du bonheur ?

Dans ce cas là, l’homme ne serait donc heureux qu’à travers un idéal, que dans la projection d’évènements futurs tous plus heureux les uns que les autres, uniquement dans le « quand je serai », il ne se réalise donc pas dans son présent, et c’est peut-être ce qui contribue à son malheur.

De plus l’homme ne peut réaliser ses désirs librement car il est contraint de prendre en compte le monde extérieur qui l’entoure et le détermine.

La société ne serait-elle pas le premier obstacle au bonheur ? En effet elle pourrait être une premiere limite qui nous conditionne dans un environnement social que l’on ne choisit pas, et qui nous empêcherait d’atteindre le bonheur.

Prenons l’exemple du Bangladesh, où environ 2000 femmes de 10 à 70 ans se prostituent, avec un peu plus de 3600 clients tous les jours. Ces femmes sont contraintes de le faire soit car elles ont elles même une mère prostituée qui a besoin d’aide pour nourrir une fratrie, ou d’autres fois elles se retrouvent plongées dans cet enfer après avoir été enlevées dans leur village et vendues par leur famille endettée. Ces femmes sont ainsi condamnées à subir leur condition, à renoncer à tout échappatoire, à tout bonheur.

Rousseau quant à lui disait que « la nature a fait l’homme heureux et bon mais la société le déprave et le rend misérable », nous pourrions prendre le cas des adolescents consommateurs de drogues douces comme le cannabis, qui se laissent influencer par un effet de « mode », par un groupe d’amis. Effectivement, pour ceux-là qui sont en quête de sensations intenses, d’émotions très positives comme l’euphorie, la joie, leur plaisir est fugace et éphémère. Le bonheur n’est alors qu’une illusion puisque’ on est heureux sans vraiment l’être, c’est ce que nous explique Baudelaire dans Les paradis artificiels.

Mais la condition d’un individu est-elle réellement un obstacle à son épanouissement, à son bonheur ? Ne serait-ce pas plutôt le sort de nos vies qui résumerait le bonheur à n’être qu’un idéal ?

Notre bonheur dépend principalement des circonstances. Pour Machiavel par exemple, le bonheur dépend de notre sort, de notre fortune. Autrement

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