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Le Désir

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Par   •  25 Avril 2019  •  Cours  •  3 016 Mots (13 Pages)  •  519 Vues

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Leçon 1 : La conscience et l'inconscient

Introduction : Qu'est-ce que prendre conscience ?

Distanciation (temps, maturité, décantation)

Jugement personnel, examen de conscience

        La prise de conscience est d'abord et avant tout un événement au sens où elle marque et parfois fait date. A ce titre, elle définit une forme de rupture voir de métamorphose dans la mesure où à partir d'elle, la réalité intérieure et extérieure ne sera plus la même : il y a un ''avant'', il y aurait un ''après'' (pas obligatoire).

Soit un exemple qui illustre exactement ce problème, à savoir le cas de l'innocent injustement arrêté comme dans Le Procès de Kafka(dénonciation des états totalitaires). En effet, ce roman décrit une étrange prise de conscience par laquelle l'individu se trouve totalement démuni face à la machine judiciaire de l’État qui ne justifie jamais son arrestation. C'est aussi pourquoi au-delà de cette dimension psychologique première, la prise de conscience se rattache aussi à une dimension proprement philosophique. Si nous reprenons le principe énoncé par Platon (dans le Théétète), l'étonnement constitue la qualité première de tout philosophe : prendre conscience de ce que nous savons ou ne savons pas, de ce que nous sommes ou ne sommes pas donne à l'individu cette capacité d'étonnement. Dans cette perspective, la première prise de conscience serait celle de notre ignorance.

I- Prendre conscience, c'est d'abord accéder à une connaissance nouvelle, le passage de l'ignorance première au savoir second

a) La prise de conscience est un événement dans la pensée : le modèle du cogito cartésien

Méditations métaphysiques de Descartes (1641)

démarche introspective ; cherche à dépasser la contrainte du corps, du monde matériel

Lignes

Commentaires

Chemin du doute

1-9

Prise de conscience de Descartes : ses connaissances sont peut-être incertaines, voire fausses, faiblesse de ce qu'il prétend savoir → prise de conscience de l'incertitude de son savoir

doute instillé → retour critique sur son passé, ses connaissances → crise de confiance

Toute prise de conscience est aussi une crise de confiance (krisis le jugement en grec).

Doute volontaire (non contraint par les circonstances, ≠ doute dépressif)

Renonce à ses connaissances pour recommencer sur des bases certaines → destruction et reconstruction

(≠ suicide intellectuel, négation de soi) → nie les erreurs et illusions qui sont en lui

Est sceptique par méthode (doute de tout dans sa démarche mais ce n'est pas son mode de vie (scepticisme=aucune vérité n'est possible, on doit douter de tout ; sceptiques : Pyrrhon a influencé Montaigne et Hume)

Mise en place du doute (démarche)

9-13

Doute est nécessaire en étant accordé à la maturité et à la conscience (≠doute de circonstances, d'humeur)

Moment opportun pour le doute, pas de procrastination possible → entrée dans un doute radical et permanent

13-16

Doute facilité par sa sérénité et son loisir (=>non-travail, état de liberté intellectuelle) conditionné par un retrait du monde (sans contraintes sociales, familiales)

Le doute a besoin d'un détachement, d'un retrait des repères quotidiens.

16-27

Systématisme d'un doute hyperbolique → attaque les fondations de ses principes pour douter de tout sans distinguer un degré de doute

Revendique le droit de douter de tout à partir d'un détail, exagération assumée de l'application du doute

28-31

Suspicion contre chacun de nos sens → toute perception est potentiellement fausse (sens relatifs, non fiables →renonce à en faire un principe de vérité)

Doute sur les sens, les connaissances sensibles (fournisseurs d'informations et de connaissance empiriques)

Cherche l'absolu, l'indubitable

Métaphysique de Descartes ≠ Matérialisme (Epicure, Lucrèce, Diderot, Marx) => sens sont la base du savoir humain, commencement du raisonnement par le monde matériel

Sens

32-44

Toute pensée n'est pas fiable

Conscience altérée de son corps (fous) → ne suis-je pas un fou qui s'ignore ?

Folie → illustration de l'imperfection de la pensée humaine

Pensées

45-60

Les rêves amènent aussi à douter de la pensée

porosité, réversibilité de la pensée endormie et de la pensée réveillée → même forme voire même contenu

Qu'est-ce qui me prouve que je ne suis pas en train de rêver ?

102-117

Doute sur la réalité, le monde (nécessite de casser le verrou divin /!\blasphème, Dieu garantit la vérité de la réalité aux croyants)

Hypothèse d'un Dieu facétieux, trompant l'homme (en contradiction avec la vision d'un Dieu « souverainement bon » contemporaine)

Réalité

156-170

Dieu facétieux remplacé par un mauvais génie qui use de tout pour le tromper, Descartes réplique en doutant de tout (sens, pensée, réalité)

Suspend son jugement

Homme de raison met en scène la déraison, la pensée se met en crise

Pensée

216-224

Dans ce doute absolu, il y a un point d'appui : le cogito → douter = penser = être

Tant que je doute, je ne cesse pas de penser et donc d'être.

Prise de conscience : La négativité du doute (je ne sais pas, défaite apparente) est transformée en une victoire positive (je pense).

« Je pense donc je suis » (1637, Discours de la méthode)

« Je suis (pensant), j'existe » (1641, Méditations)

Cogito n'est pas un raisonnement mais une intuition (formulation 2>1)

« Penser, c'est dire non » Alain (XXème) → hommage à Descartes, assume une négativité qui n'est pas un échec

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