Leçon sur la conscience.
Dissertation : Leçon sur la conscience.. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar fabj • 30 Novembre 2016 • Dissertation • 1 723 Mots (7 Pages) • 845 Vues
La conscience peut se définir comme une connaissance subjective du monde extérieur et de notre propre personne. On distingue alors deux formes de conscience, l’une directe et la seconde réfléchie, centrée sur la connaissance de nous-même. En cela, l’homme a conscience de ses actions, de son état, de ses pensées et de ses émotions. Il ressent également le sentiment intérieur d’analyser voire de juger ses actes, il porte un jugement de valeur sur lui-même ; il s’agit en ce sens de la conscience morale. Néanmoins, avoir conscience de la valeur morale de ses faits ainsi que de ses faits eux-mêmes, conduisent à la question de la liberté. Cette liberté, si délicate à expliciter, joint notre statut à une singularité certaine. C’est agir en toute indépendance sans entraves ni contraintes ou influences lors d’un choix. Ainsi, être libre réside à ne dépendre de rien ni de personne. Se rendre libre consiste donc à agir de façon à être libre. Peut-on considérer que la conscience, sous ses différentes formes, nous permet d’agir librement, ou bien, alors que nécessaire, n’apparaît pas suffisante à nous affranchir des contraintes internes et externes à notre sujet. Nous verrons tout d’abord si toutes les formes que revêt la conscience nous permettent d’agir librement. Puis nous chercherons à savoir si la conscience est suffisante à nous rendre libre. Enfin, nous nous questionnerons sur la liberté réelle ou illusoire que nous confère la conscience.
La conscience directe se définit par la connaissance de notre environnement. Présente également chez les animaux, elle se manifeste par des stimuli. En effet, elle est déclenchée par des stimuli extérieurs tels que crier, fuir ou tressauter lorsqu’on a peur face à quelque chose. L’homme ou l’animal prend alors conscience immédiatement du danger auquel il est confronté. Ainsi, cette conscience ne nous permet pas d’agir librement mais se trouve être une réaction physiologique. On ne peut donc la considérer.
La conscience réfléchie quant à elle, en tant que connaissance de soi-même, est la capacité d’être à la fois conscient d’exister et conscient de ce qu’on réalise. Elle fait donc de nous des êtres responsables de nous-même et de nos actes. Depuis notamment la pensée de NIETZSCHE dans son ouvrage Le Gai Savoir, il est établit que cette conscience différencie l’homme des autres êtres de la nature en faisant de lui un sujet. En effet, grâce à elle, l’homme s’attribue à lui-même ses états de conscience, il les ramène à son Je, il leur donne une unité. Il devient, en ce sens, une personne. Cette conscience s’acquière et se renforce par le savoir, un enfant construit sa conscience dès son plus jeune âge par l’apprentissage de la langue, de l’écriture. En cela, elle nous permet d’agir librement puisqu’il ne s’agit pas d’un fait automatique, mais justement réfléchi.
Par conséquent, posséder une conscience est une marque de supériorité, un pouvoir. La conscience morale nous pose également les conséquences éventuelles du « pour » et du « contre » lors d’une décision. Néanmoins, notre conscience réfléchie nous permet de décider en toute connaissance de cause. C’est pourquoi, BERGSON, dans l’Evolution Créatrice, caractérise la conscience comme la faculté de choisir « La conscience est la puissance de choix ». Ainsi, l’action, le choix, n’est pas un acte mécanique ou un reflex. Loin de l’instinct animal, l’homme « se pense » et la décision est le résultat d’une réflexion. L’homme est l’unique responsable, le maître de ses choix. Cette conscience fait notre humanité, elle nous laisse libre choix tout en ayant la lucidité de nos sentiments. En cela, l’homme est libre de ses agissements qui sont choisis et avertis. Toutefois, la conscience est-elle suffisante à nous rendre libre ?
Notre conscience est une « substance pensante » pour DESCARTES. En effet, l’homme « se pense » et l’action, la décision, est le fruit d’une réflexion. Ainsi, la certitude de notre existence est garantie par le fait même de penser et d’avoir conscience. Il apparaît alors que la conscience nous permet de penser librement. En effet, l’homme est capable de vouloir penser par soi-même, c'est-à-dire consciemment et librement. Ainsi, notre liberté de pensée, en tant que droit de déterminer nous-même le contenu de nos représentations intellectuelles, morales, politiques et religieuses, nous acquiert un « libre arbitre ». L’être humain a la capacité de se déterminer librement à penser et choisir grâce à sa conscience. Néanmoins, l’aboutissement de cette pensée ne peut être accompli car elle se trouve être restreinte par des contraintes internes et externes.
Ainsi, la conscience ne serait qu’un élément de la liberté d’action. Pouvoir agir selon sa conscience se trouve être dans un premier temps possible mais en réalité notre pensée, notre idée, est limitée par notre corps lui-même. En effet, même si un homme désire voler, comme il est le cas pour un oiseau, il est conscient qu’il ne peut pas mais peut y penser néanmoins, en somme, il est restreint par son enveloppe charnelle. Il s’agit d’une contrainte interne au sujet, l’homme est limité par ses contraintes anatomiques. « La conscience est l’être à la chose par l’intermédiaire du corps » comme le résume MERLEAU-PONTY dans Phénoménologie de la perception. La motricité de notre corps n’est donc pas assujettie à notre conscience mais notre conscience est limitée par notre corps.
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