L’art a t-il pour fonction d’être beau ?
Dissertation : L’art a t-il pour fonction d’être beau ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Clarisse Massin • 27 Avril 2020 • Dissertation • 1 118 Mots (5 Pages) • 2 148 Vues
DS du mercredi : L’art a t-il pour fonction d’être beau ?
« L’art et la parole sont les deux organes du progrès humain. L’un fait communier les cœurs, et l’autre les pensées » dit Romain Rolland dans la Vie de Tolstoï. Étymologiquement, ars signifie « habilité, métier, connaissances technique, savoir-faire ». Mais le mot « art » renvoie également à un concept purement esthétique. On peut parler des beaux-arts, d’une œuvre d’art. La définition de l’art est un enjeu important et une source de perplexité depuis au moins un siècle. Selon Kant, le beau ne dépend pas du goût de chacun. Pour formuler une définition objective du beau, il s’agit de ce qui fait naître le sentiment esthétique. Le beau est alors « ce qui est représenté sans concepts comme l’objet d’une satisfaction universelle ». Un problème est donc pensable : L’art a-t-il pour finalité d’être beau ? L’art est-il au service du beau ? Peut il être une manifestation de la beauté ? Dans un premier temps il s’agira de montrer que l’art manifeste la beauté, il la définit. Ensuite, nous verrons que l’art à pour fonction d’être vrai et libre. Enfin, nous étudierons si l’art peut-il mourir ?
L’art venant du latin ars et du grec technè désignent un tout savoir-faire produisant un objet, qui soit satisfaisant de quelque manière, d’un point de vue utilitaire ou non. Ce n’est qu’à partir du XVIème siècle que des peintres et des architectes revendiquent le nom d’artistes, pour se distinguer des artisans qui ne décident pas librement de leurs productions. L’artiste est alors celui qui s’adonne à l’un des beaux-arts ou arts exclusivement orientés vers la manifestation de la beauté. L’œuvre d’art se caractérise par sa beauté. Car il a pour but final de faire éprouver une satisfaction esthétique grâce à sa beauté. L’art ajoute de la beauté au réel et au quotidien. Kant parle d’une œuvre d’art comme « la représentation d’une belle chose ». La beauté n’est donc pas celle de l’objet représenté, mais de la forme propre à l’art. Si l’œuvre d’art est belle elle est alors selon les normes de l’art. Par exemple dans l’œil et l’esprit de Merleau-Ponty, montre la force des œuvres. Il médite sur la valeur de la peinture en disant « Les régimes qui déclament contre la peinture dégénérée détruisent rarement les tableaux : ils les cachent, il y a là un ‘on ne sait jamais’ qui est presque une reconnaissance ». Dans ces propos le philosophe français fais référence aux nazis qui condamnèrent des formes d’art et qui organisèrent des expositions pour exciter le goût du peuple allemand. Le philosophe pensait que les nazis auraient pu détruire les œuvres jugés dégradantes, mais ils ne le firent pas. Merleau-Ponty voit le respect des dictateurs, car malgré qu’ils aient exterminé des millions d’hommes, ils n’ont pas détruit les œuvres d’art. Le pouvoir de l’art est donc gigantesque. L’art est essentiel. L’artiste s’inspire de la nature, des évènements historiques pour rendre beau l’art. Mais l’art ne se manifeste pas que par la beauté, il a aussi pour fonction d’être vrai et libre.
L’art permet de révéler l’invisible. En effet, l’art est un daimon, un intermédiaire entre deux ordres de réalités, entre le visible et l’invisible puis entre le sensible et l’intelligible. Malraux dit « L’art révèle la part nocturne du monde, celle qui échappe à notre regard ». Car dans l’Antiquité, l’artiste était un intermédiaire entre les hommes et les dieux. Mais l’artiste moderne est toujours intermédiaire mais sa création et son champ d’actions n’a plus de limite, il est intermédiaire entre l’intériorité et l’extériorité puis entre le conscient et l’inconscient. Entre le naturel et le surnaturel. L’artiste nous propose sa vision du monde car l’artiste doit rechercher l’authenticité. Il ne soit être contraint par aucune limite qu’elle soit politique, esthétique ou technique. Le problème n’est pas celui de plaire, mais que ce soit authentique. Le but de l’art c’est de parvenir au vrai par la liberté. Il faut atteindre le vrai par la beauté. L’artiste ne doit pas se préoccuper des modes, des goûts, des notions de beau. Pour créer la vérité d’une émotion, il doit être libre et doit maîtriser la technique pour ne pas être limité. Où n’être contraint par aucune norme esthétique. Marcel Duchamps nous le dit : « le grand ennemi de l’art c’est le bon goût », aucun critère ne doit guider l’acte créateur de l’artiste. L’artiste a besoin d’une liberté totale afin de lui donner le loisir de s’exprimer sur des œuvres d’arts sans contraintes, sans émotions. Mais l’art a pour fonction d’être vrai et libre mais il peut aussi mourir.
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