La question du don

LA  QUESTION DU DON

Si donner n'est ni troquer ,ni vendre ,ni prêter ,est-ce que  quand même échanger ?

Au premier abord , donner, c'est ni attendre rien en retour:c'est un acte que l'on qualifie de gratuit .Mais alors, pourquoi éprouver -t-on le besoin de préciser : »don gratuit »ou « donner gratuitement », ce serait donc un pléonasme ?

Dans le don quelque chose est obtenu par le fait même de donner ,voire même attendu en contrepartie

Ce qui est attendu généralement en retour du don,ne l'est pas toujours consciemment et de ce fait se trouve la plupart du temps révélé  par le fait de ne pas advenir , a contrario

Ce sont ,au moins,reconnaissance et gratuité qui s'expriment par des paroles (remerciements),des gestes ou des mimiques .Sinon ce que l'on appelle proprement un contre-don ,c'est à dire un don que nous recevrons en réponse à celui que nous avons fait et qui peut être à fait dissymétrique ,loin de toute valeur marchande .(Marx)

Dans le premier cas , nous ne sommes contrariés ,déçus, voire irrités de ne pas voir autrui produire ces réactions,ce qui montre par opposition ,que nous les attentions d'une quelconque manière .

L'échange est codifié par les manières de politesse .Et s'il y a attente de quoique ce soit en retour ,c'est qu'il y un échange Par exemple , en donnant une cigarette ou en cédant sa place assise

Dans ce second cas, le don est ritualisé ,s'inscrit dans un système d'échanges qui concerne davantage la valeur d'usage que la valeur marchande.C'est le cas des fêtes qui rythme la vie sociale (Noël ,Jour de l'an,st Valentin), des anniversaires ou d'autres célébrations.Là aussi ,si l'événement en retour ne se produit pas ,il y a crise , ce qui révèle l'attente plus ou moins inavouée

Je peux offrir un objet sans aucune valeur marchande ,sachant que la personne lui accorde une grande valeur sentimentale que la valeur marchande : des lettres d’un parent décéder par exemple

Et recevoir quelques temps après , en contrepartie un objet de valeur marchande notoire .Valeur d'usage contre valeur valeur marchande ; la discordance dans l'échange,la disproportion n'est pas recevable que dans le cadre de cette gratification réciproque et souvent symbolique ,c'est à dire ne s’arrête pas à la signification convenue socialement de l'objet

Imaginons que nous offrions par exemple toujours des cadeaux à une personne qui ,elle, ne nous en offre jamais .Ou que nos services aillent toujours en sens unique

Si vraiment rien n'est attendu ,c'est souvent que quelque chose est déjà obtenu par le fait même de donner. Il y a une gratification sociale à donner ,c'est à dire que toute société valorise le don comme forme d'entraide , de dépassement de l’égoïsme donc comme ciment social .

Le donateur obtient par là une gratification sociale : le regard d'autrui est approbateur , il reconnaît la valeur de l'acte .Et si le donateur dissimule son acte , comme cela est préconiser , par exemple, dans certaines religions où il doit rester anonyme et secret sous peine de perdre le bénéfice de son acte.

Puisque gratitude et reconnaissance d'autrui ne peuvent ici se manifester.On peut toujours dire qu'il ya gagne sinon seulement la bonne conscience ou alors la récompense dans l'au delà  

Si le don est une forme d’échange ,c'est la plus tenue , la plus diluée , la plus libre, les délais entre le don et le contre don peuvent être très variable et les natures des entités qui se croisent peuvent etre sans commune mesure

S'il est loin de pouvoir établir la possibilité d'un désintéressement absolue ,il montre des individus capable d'inventer de multiples relations entre divers niveaux d’intérêts

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