La mort ne rendrait pas sage

La mort ne rendrait pas sage…

Mai, 2020

Par jazmoez

l'obscurité n'est pas que l'ignorance. Combien d'instruit se complaît dans l'ignorance du dogmatisme, du sectarisme et le rejet d'autrui. L'obscurité est surtout cette peur, justement, de s'ouvrir et mettre son savoir et ses convictions à l'épreuve de celles des autres. Mettre son "nombril" dehors de la caverne, et comme ces racines rhizomes d’Édouard Glissant et Aimé Césaire sortir de terre pour s'étendre à l'extérieur, développer des branches et interagir avec les autres. Apprendre à devenir libre et à faire des choix, et refuser ce faux confort, cette fausse sécurité à tout prix et au détriment de tout, y compris sa dignité "vitale". La liberté est un bien, mais qui fait peur à beaucoup, car c'est aussi la lumière nécessaire qui donne formes et couleurs au monde, et nous oblige à concevoir le monde pluriel et le vivre dans sa diversité intrinsèque, loin de nos velléités dogmatiques et visions monochromes.

A ce titre, le Covid-19 est certes cette force qui vient d'un coup nous pousser à marquer une pause et à contempler. Néanmoins, ce Covid n'est ni un simple virus ni une simple maladie, comme l'humanité en a dans sa longue histoire déjà connus.

Non, ce Covid, je dirais, c'est notre propre conscience endormie et moribonde, nos lâchetés et peurs longtemps refoulées, qui aujourd'hui se réveillent et remontent violemment à la surface, et nous oblige au recueillement et à opérer un retour sur soi-même. Mais pas que. Une réflexion identitaire large nous est offerte, car ce que ce Covid nous renvoie brutalement à la face, c'est bel et bien l'Autre. L'Autre sans distinction, ni d'origine ni de classe. L'Autre Tout l'Autre, dont le destin et le salut se trouvent étroitement et inexorablement imbriqués au mien. Je dépends de lui et il dépend de moi ! Ce n'est plus une opposition binaire entre l'obscurité de la Caverne de Platon et à la Lumière du soleil; mais davantage entre l'obscurité et les soleils. Il n'y a que l'obscurité qui tue autour d'elle, la lumière, elle, est de nature plurielle.

Aux hommes alors avant de s'aventurer de nouveau dehors, de s’asseoir avec leurs consciences et les interroger s'ils comptent ressortir masqués, comme ils sont sommés de le faire, trimbalant les même foyers hermétiques et les mêmes habitudes et confort aveuglant, criant victoire, et se pressant, l'épreuve rapidement oubliée, dans les temples des scientistes pour honorer le "Progrès" quoi qu'il en coûte !

Enfin, j'aimerais bien me laisser aller à cette note d'optimisme, que bientôt ce virus ne serait qu'un mauvais souvenir. Ma crainte que cette novlangue dont nous abreuve depuis des semaines, ne soit les prémisses, concoctés dans des cavernes obscures, pour un novmonde qui risque de nous faire désenchanter plus vite, et augurer d'autres covids, plus féroces plus destructeurs pour les âmes !

La mort ne rendrait pas "sage", mais elle dévoile et rappelle à chacun la vérité, notre vérité...Celle de notre condition humaine. Là où il n'y

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