La maison d'enfance

Paragraphe sujet : « La maison d’enfance »

La maison (domus = foyer) est le lieu de transmission des valeurs familiales, symboliques, religieuses, culturelles. Que peut-être pour soi la maison de son enfance, la maison familiale, élevée au rang de propriété pour ne pas de dire de château, la maison de fêtes de famille, la maison de famille, lieu de vie mais aussi de souffrances. Cette résidence-là peut être tout mais également rien. D’une part, c’est une demeure dont la valeur n’a aucune importance, elle n’a tout simplement pas de prix parce que c’est celle qui m’a vu grandir et celle qui a abrité ma famille. D’autre part, une maison d’enfance n’est pas un mausolée parce qu’elle vous parle plus qu’une tombe dans un cimetière. Dans une maison d’enfance, vous ne faites pas l’amour comme ailleurs parce que c’est un endroit tout simplement bizarre pour le faire. C’est un lieu où les règles d’hier valent toujours aujourd’hui comme des réflexes ordonnés et donc un territoire toujours incertain pour les «pièces rapportées». C’est peut-être aussi, après tout, un cadre idéal pour d’autres enfants qui, au jour le jour, grandiront, apprendront, renâcleront, rêveront, riront, pleureront, avec suffisamment d’énergie depuis ses fondations pour abriter d’autres bonheurs ou d’autres malheurs. « La maison vécue n’est pas une boîte inerte. L’espace habité transcende l’espace géométrique » précise Bachelard, Poétique de l’espace, 1957. Malgré tout, faut-il vendre un héritage qui peuple votre cœur ou faut-il le garder égoïstement pour soi quitte à le laisser dépérir ou mourir avec vous en ayant été incapable de lui transmettre une deuxième vie dans d’autres mains ? Jean de La Fontaine disait : « On tient toujours du lieu dont on vient ».Quel que soit le choix, il ne sera pas le bon. Mais voilà, le dilemme !

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