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La liberté est-elle absolue ?

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Par   •  19 Février 2022  •  Dissertation  •  1 884 Mots (8 Pages)  •  1 346 Vues

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La liberté est-elle absolue ?

Rousseau disait dans Du Contrat Social : « l’homme est né libre, et partout il est dans les fers ». Il expose donc l’idée que la liberté est un facteur inhérent à l’homme, mais qui doit s’adapter au contexte dans lequel l’homme arrive au monde, au sein duquel il vit. Ce contexte, ce sont concrètement les différentes lois, normes et pratiques qui encadrent une société donné et qui va justement altérer la liberté. L’homme est donc, dès sa naissance, privé en partie de l’une de ses qualité première, la liberté, puisqu’il ne peut l’exprimer, ou pas autant que le terme ne le laisse penser.

La liberté de l’homme se définie comme la capacité d’agir comme sa volonté le souhaite, sans être contraint dans cette action. La liberté peut donc être considérée comme telle lorsque l’action est possible. Mais cette action découle elle-même d’un choix, qui va déterminer l’action. Ainsi, l’action en elle-même est le fruit de l’expression de la liberté d’agir, mais qu’en est-il de ce qui mène l’homme à agir ? On va considérer l’étape précédant l’action comme choix de l’action. Ce choix peut être contraint, influé ou fruit du libre arbitre et fait donc part intégrante du processus d’expression de la liberté. L’action peut, elle aussi, être contrainte. En effet, c’est principalement ici qu’autrui va entraîner une conséquence sur la liberté de l’homme, puisque certaines volontés d’action peuvent rentrer en conflit avec les volontés d’action d’autrui. C’est pourquoi on peut distinguer deux parties dans la liberté, et plus particulièrement au sein du processus d’expression de la liberté : le choix et l’action. La liberté absolue correspondrait pour un homme de disposer continuellement d’une liberté d’agir et lorsque son choix n’est influencé par rien ni personne.

La liberté ne doit donc dépendre de rien pour être absolue : elle ne doit être déterminée que par elle-même. Mais est-ce seulement possible ? En effet, au cours du processus de choix, l’homme va en premier lieu être confronté à lui-même. Et comme l’homme ne vit point seul mais a toujours vécu au sein d’un cadre, que ce dernier soit familial, social ou sociétal, l’homme va confronter sa liberté à autrui. L’exercice de la liberté par un homme ne va donc plus dépendre seulement de lui mais également des autres, de leurs contraintes, des conséquences et des effets qu’ils peuvent créer sur notre psychisme. En effet, l’existence de corps étrangers, vivants ou non, va alimenter nos désirs et donc nos volontés. Mais surtout, l’existence d’autres hommes va potentiellement créer des conflits puisque les différentes volontés des hommes pourront être contraire, c’est-à-dire qu’elles ne pourront pas coexister et toutes deux se réaliser.

Il convient alors de se demander si la liberté peut revêtir un caractère absolu. Pour répondre à cette question, il faut étudier le processus de l’expression de la liberté et si elle peut se concevoir dans son absolutisme, c’est-à-dire d’une étanchéité parfaite dans son processus d’une influence extérieure à elle-même. C’est pourquoi nous allons voir les différentes influences que peut subir un homme dans son expérimentation de la liberté. Dans un premier temps, il convient d’aborder l’influence interne que l’homme peut expérimenter, avant d’aborder ensuite les éléments d’influence externe.

        

        La liberté de l’homme n’existe qu’à travers son expression. Cette expression comprends un processus nécessitant un choix qui doit précéder, provoquer, amener à l’action, qui est l’expression que l’on détermine comme visible de la liberté. Dans le cadre de la liberté absolu, ce choix ne doit accoucher d’aucune influence, extérieure comme intérieure, mais ne doit être issue uniquement de la liberté elle-même, le libre arbitre donc. C’est donc la liberté pure de vouloir qui doit prédominer dans la décision menant au choix. L’expression la plus profonde de la liberté serait de n’avoir pour motif qu’elle-même et qu’elle puisse s’exprimer à travers la volonté de l’homme. Cependant, la volonté de l’homme est-elle hermétique à toute influence autre ? Selon Paul Ricoeur, la volonté de l’homme est dirigée par trois involontaires. Ces involontaires influent donc sur la liberté de vouloir et rendent donc impossible l’étanchéité de la liberté de vouloir par rapport à une quelconque influence, ici intérieure.

Le premier involontaire pour Ricoeur est la vie, comprenant donc la naissance et la mort. En effet, c’est notre première source de volonté puisque sans elle nous pourrions accéder à notre existence et donc notre liberté. Ce premier involontaire, la vie, comprends également donc la mort, paramètre biologique sur lequel nous n’avons quasiment aucun contrôle.  Mais cela signifie surtout que lorsque nous naissons, nous sommes projetés dans un monde, un contexte particulier, comprenant d’autres individus, des règles, des droits et des interdits sur lesquels nous n'avons aucun contrôle. En effet, la venue de l’homme à la vie n’est point une volonté de ce dernier, tout comme la mort ne l’est point non plus. Ce premier inconscient va déterminer toute la vie de l’homme puisqu’il lui donne naissance. Avec toutes ces déterminations, la vie va également être la mère d’autres involontaires. Le deuxième involontaire est le caractère. Ce dernier est inné à l’homme, qui ne peut donc le choisir. Le caractère de l’homme lui est donc imposé et va jouer une influence non-négligeable sur les différents choix de l’homme. La liberté de l’homme va donc s’exprimer à travers son caractère, mais va être entachée car le caractère est un facteur incontrôlé par l’homme. Ainsi, le caractère n’empêche pas l’homme d’être libre, mais empêche une liberté absolue, car elle vient influer le processus du choix, qui n’est alors plus uniquement fruit de la liberté elle-même. Le troisième involontaire est l’inconscient. C’est celui qui est le plus à même d’entraver la liberté pour Ricoeur. En effet, l’inconscient est opaque à l’homme, qui ne peut lui-même le voir, ressentir et le comprendre. Ainsi, le choix va être déterminé par quelque chose que l’homme ne contrôle pas, n’explique pas et ne comprends pas.

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