La liberté est-elle compatible avec le déterminisme?
Dissertation : La liberté est-elle compatible avec le déterminisme?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Judith Lajouanie • 26 Avril 2021 • Dissertation • 1 887 Mots (8 Pages) • 1 461 Vues
Bac Blanc
Sujet: La liberté est-elle compatible avec le déterminisme?
Si être libre, c'est ne subir aucune contrainte, la liberté n'est-elle pas incompatible avec le déterminisme? En effet, la notion de déterminisme ne renvoie-t-elle pas à l'ensemble des contraintes auxquelles nous ne pouvons échapper, que ces contraintes soient d'ordre naturel ou social? Que ce soit par nécessité, dans le cas des lois naturelles ou dans le cas des lois sociales, il semble que l'être humain, en tant qu'être naturel et en tant que personne, membre de la société, soit soumis à des influences extérieures indépassables qui conditionnent ses actions. Pourtant, nous revendiquons notre liberté,nous nous battons pour la conserver. Est-ce une pure irrationalité? Y a-t-il un déterminisme naturel universel qui rend illusoire toute affirmation de la liberté des actions humaines dans le monde ? Y a-t-il un conditionnement social qui rend vaine toute revendication de la liberté individuelle dans la société ou avons-nous la capacité d’être libres malgré ces déterminismes ? Comment ces deux concepts pourraient-ils alors s’allier en dépit de leur antagonisme ? Nous tenterons, tout d’abord, d’évaluer la part de déterminisme présente l’environnement humain. Puis nous tâcherons de savoir si la liberté peut se manifester dans cet univers. Enfin, nous verrons si la liberté humaine peut surpasser les déterminismes.
L’homme depuis les prémices de l’histoire a toujours voulu être libre. La liberté constitue un des rêves humains. Cependant, ce concept anime de nombreux débats et réflexions. Le philosophe Rousseau pense que la liberté est une propriété inaliénable de la nature humaine, comme il le propose dans le Contrat Social. La liberté apparaît alors comme indissociable de l'être humain. Cependant, on ne peut négliger l’Univers de contraintes dans lequel nous évoluons. Par exemple, le nourrisson, qui nécessite la présence d’un autre être vivant pour survivre, est un être de besoin absolu. La liberté dite inaliénable par Rousseau montre sa fragilité. Plutôt qu’une liberté de naissance, nous pourrions donc considérer un processus de libération. Dans l’Usage des Plaisirs, Michel Foucault défend l'idée d'une "politique du sujet". Selon lui, le processus de libération se fait par un combat intérieur contre soi-même, contre les désirs et pulsions qui nous asservissent. La limite de cette définition est qu’elle ne prend pas en compte le déterminisme. Cette thèse démontre le caractère peu réaliste de la liberté humaine. Les Hommes ont un désir de liberté qui peut les pousser à croire en son existence, cependant l’ensemble de nos contraintes externes, telle qu’une dictature, ou des contraintes internes comme nos pulsions, nous poussent à penser l’inverse. Spinoza parle ainsi de l’illusion de liberté qu’ont les Hommes. En effet, nous nous croyons libres car nous avons conscience de nos désirs, cependant ceux-ci ont des causes que nous ignorons. Nous sommes poussés à agir sans connaissance des causes qui nous y conduisent.
Les êtres humains vivent dans un environnement en partie déterminé. Le déterminisme s’entend comme une doctrine, une conception selon laquelle, certaines conditions étant données et connues, les faits qui s'ensuivent sont prévisibles avec précision. La nature est régie par le déterminisme, rien n’y arrive par hasard. Or, nous faisons partie de la nature. Toutes nos composantes naturelles sont alors régies par ces lois de la nature. Notre hérédité nous conditionne. Nous pourrions alors penser aux aspects non-naturels de l’Homme. Cependant, nous savons celles-ci également constituées de déterminismes. L’histoire et la culture influencent la manière dont différentes sociétés perçoivent le monde. La langue que l’on parle détermine en partie notre logique de pensée et de raisonnement. Cet héritage culturel et historique constitue donc un autre déterminisme avec lequel l’homme évolue. Nous savons qu’il y a de plus un déterminisme psychique, lié à l’héritage familial de chacun.
Cependant, les différents déterminismes ne permettent pas de comprendre l’ensemble de la complexité des comportements humains. Il faut alors différencier le domaine humain contingent et la nature déterminée. En effet, rien à l’heure actuelle ne permet de prévoir le futur. Nous pouvons expliquer chaque action une fois qu’elle est arrivée avec une chaîne de causes à effets, mais chaque évènement reste imprévisible : le futur est contingent. Ce « protocole expérimental métaphysique » aurait donc pour objectif de prouver l’existence d’une liberté à proprement humaine. L’homme n’agit selon aucune loi fixée, il semble avoir la capacité de prendre une décision spontanée par lui-même. L’expérience de l’âne mourant de faim et de soif entre une botte de foin et un seau d’eau illustre la différence majeure entre l’homme et l’animal : son libre arbitre.
Les réflexions autour de la liberté semblent annoncer la liberté comme incompatible avec le déterminisme, qui régit une grande part de nos actions. Pour autant il n’existe pas de loi qui permette de définir les actions des Hommes. Ce futur contingent représente l’espoir d’une place pour la liberté.
Malgré ce déterminisme omniprésent, la liberté semble subsister et s’imposer dans un univers de contraintes, au moment de prendre une décision. Nous avons des idées qui nous viennent de notre milieu, de l’éducation et du conditionnement publicitaire. Néanmoins, nous pouvons à tout moment en prendre conscience et les rejeter grâce à notre raison. Même si toutes nos actions renvoient à de longues chaînes de causalité, ces dernières ne renvoient pas à des lois fixes de la nature. La vision d’une publicité ne peut garantir une action d’achat. L’Homme est le seul auteur de ses décisions finales, de ses actes. Ce futur inconnu serait peut-être la preuve de notre liberté. Celle-ci apparaît alors inaliénable à la nature humaine. Le philosophe Rousseau défend cette thèse. Dans le Contrat Social, il affirme que la liberté est une propriété humaine. Il y donc un double processus qui régit l’Homme : les déterminismes qui guident ses actions et le libre arbitre dont il dispose dans la prise de décision.
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