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La culture est-elle un fardeau pour l'homme ?

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Par   •  15 Novembre 2019  •  Dissertation  •  2 717 Mots (11 Pages)  •  802 Vues

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Au XV et XVIème siècles apparaît après le Moyen-Age une nouvelle période : la Renaissance. Le Moyen-Age a été une période historique caractérisée par un cloisonnement de la société, la société féodale très inégalitaire et un système de pensée dicté par la religion chrétienne qui a bridé le développement scientifique et artistique. Ce fût également une période de guerres, famines et épidémies. A contrario, la Renaissance fût un véritable renouveau pour la culture occidentale avec une série de changements politiques, économiques, sociaux et intellectuels. Elle a commencé par un renouveau artistique en Italie puis s’est diffusée dans toutes les sociétés européennes. A cette époque est également apparut le mouvement humaniste, une philosophie qui place l’être humain et les valeurs humaines au centre de la pensée. Quand nous comparons ces deux périodes de l’humanité, nous pouvons nous poser la question de savoir si la culture, dans l’exemple ci-dessus moyenâgeuse, a été un fardeau dont l’homme a dû se libérer pour être lui-même, pour accéder dans l’exemple ci-dessus lors de la Renaissance à un niveau d’humanité supérieure. Le terme culture peut renvoyer ici à la définition de E. B. Taylor en 1871 qui désigne ce tout complexe comprenant les sciences, les croyances, les arts, la morale, les lois, les coutumes et les autres facultés et habitudes acquises par l’homme dans l’état social. Le terme « fardeau » signifie au sens propre un poids écrasant et au sens figuré une chose pénible qu’il faut supporter. L’homme peut désigner soit l’individu d’une part ou l’espèce humaine d’autre part. Et le verbe « devoir » peut exprimer une obligation morale. « Se libérer » évoque qu’il existe une contrainte dont on peut se libérer. Enfin, « pour lui-même » renvoie à être soi-même qui peut être un processus ou un état et une triple identité, psychologique, spécifique et sociale. Nous pouvons donc nous demander si la culture est un poids négatif ou point positif pour l’homme et si c’est négatif, est ce que ça l’empêche de se développer pour être lui-même. D’abord, nous nous demanderons en quoi la culture est-elle un fardeau dont l’homme doit se débarrasser. Puis, il s’agira de voir que l’émancipation n’est pas toujours systématique. Enfin, il conviendra de montrer que la culture est finalement un adjuvant qui aide l’homme à devenir lui-même.

Dans un premier temps, nous verrons que la culture est un fardeau dont l’homme doit se débarrasser pour devenir lui-même.

Le mot culture a un sens polysémique : la culture provient du latin cultura et peut désigner l’agriculture. Ce terme signifie le travail du sol, il s’agit de le mettre en valeur pour que le sol soit productif. Les hommes labourent, sèment et récoltent donc à longueur de journée. Ainsi, un sol cultivé est un sol entretenu par les hommes contrairement à un sol en friche, laissé à l’état sauvage. La culture au sens agriculture constitue donc bien un poids écrasant puisqu’elle prend la totalité du temps disponible des paysans. Il faut donc s’émanciper de l’agriculture pour que l’homme puisse se consacrer à d’autres activités qui favorisent un développement de la conscience et de l’intellect. La première forme d’écriture chez les hommes a été l’écriture sumérienne. Les sumériens ont pu développer cette écriture cunéiforme en Mésopotamie car ils avaient inventé des techniques agricoles très performantes comme l’irrigation. Cela a libéré une partie des paysans pour d’autres activités. Ces hommes « libérés » ont ainsi pu imaginer l’écriture et la transmission écrite. Au VIIIème siècle avant J-C, les cités grecques, appelées « polis » en grec, apparaissent. Les Grecs descendants des Archéens s’organisent en cités indépendantes et peu à peu forment des cités hors de Grèce. L’agriculture s’améliore également comme en Mésopotamie avec une agriculture intensive et l’utilisation de matériel comme l’araire; ceci permet a 20% des citoyens grecs de ne pas être paysan. Les hommes libres ont donc la possibilité de s’élever au-dessus de la vie matérielle et biologique. Ils se consacraient au loisir, c’est-à-dire aux activités économiques, politiques et philosophiques de la ville. C’est une période de grand développement philosophique, mathématique et théâtral avec des personnages importants tel que Socrate, Pythagore et Sophocle. De plus grâce à la libération de l’agriculture, les hommes ont moins « usés physiquement » à cause de l’agriculture.

La culture peut aussi avoir une définition anthropologique comme E. B. Taylor la définit en 1871. Elle est donc universelle, c’est-à-dire que toutes les sociétés humaines sans exception produisent une culture. Il faut donc impérativement voyager dans les cultures, aller vers la différence, l’altérité pour remettre en question cette culture. Le roman épistolaire Lettres Persanes de Montesquieu montre bien à travers une correspondante fictive de deux voyageurs persans, Usbek et Rica la différence de culture des pays dans le voyage. Etant donnée que la nature est universelle, il est donc impératif de s’en libérer car sinon l’homme ne vit que dans une seule culture, il faut donc sortir de sa culture pour composer sa vision du monde. Selon Rousseau, la culture nous éloigne de la nature et produit une dénaturation, elle nuit donc aux êtres humains d’où la nécessité de la libération. Par exemple, la société japonaise, du fait de sa position insulaire, a longtemps été renfermée sur elle-même et fermée aux étrangers. Les japonais ont donc eu peu d’interactions avec d’autres cultures que la leur. Ainsi, beaucoup d’entre eux estiment que leur culture est pure, tout autant que leur race, et ils ne veulent pas que tout cela se perde avec l’arrivée massive d’étrangers sur leur territoire. Cela peut donc amener les japonais au refus de la diversité des cultures et donc de développer une forme d’ethnocentrisme. L’ethnocentrisme est un concept ethnologique ou anthropologique qui a été introduit par Claude Lévi-Strauss. Selon ce dernier, l’ethnocentrisme consiste à refuser toutes les manifestations culturelles et les comportements qui sont différents des nôtres. Il évalue les autres cultures en fonction de la sienne. Autrement dit, il porte des jugements de valeur sur des pratiques culturelles différentes des nôtres en fonction de notre propre système de valeurs implicitement considérés comme le meilleur. Aller au-delà de son propre système de valeur est donc un moyen d’avancer pour le développement de ses potentialités en s’ouvrant au monde.

La culture détermine également l’homme de façon inconsciente.

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