La culture
Cours : La culture. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar シェラ ゼ • 31 Décembre 2019 • Cours • 416 Mots (2 Pages) • 412 Vues
Le concept de dignité humaine tel qu’il est défini par Kant permet de proposer une solution au problème : la dignité humaine désigne la valeur absolue de l’homme en tant qu’il est pensé comme sujet autonome c‘est-à-dire n’obéissant qu’à lui-même selon les lois de la raison, elle renvoie aussi au caractère irremplaçable d’un être et Kant distingue alors ce qui possède une dignité et ce qui n’a qu’un prix, ce qui est une fin en soi (l’humanité de tout homme) et ce qui n’est que moyen (l’homme peut devenir un simple moyen comme en témoigne l’esclavage)).
Il devient alors possible de juger une culture (donc la sienne aussi) en fonction de la place qu’elle accorde à l’homme, en fonction de l’idée qu’elle se fait de l’humanité. Cette idée de dignité est de plus au fondement d’un droit international (exemple des crimes contre l’humanité).
Mais il faut se montrer prudent car, comme nous l’avons constaté, l’ethnocentrisme, même compris, peut s’avérer difficile à dépasser dans les faits. Comme l’a montré Lévi-Strauss l’idée d’humanité est une idée récente et elle demeure fragile. Aussi un dialogue permanent entre les cultures s’avère nécessaire pour penser l’humanité dans son universalité. Or dans un dialogue toutes les opinions ne peuvent se valoir sans ruiner la possibilité même de ce dernier : le dialogue suppose en effet la volonté de trouver un accord, ce qui semble impossible dans le cadre du relativisme culturel, et il suppose aussi la reconnaissance de la dignité de tout homme.
C’est toute la différence entre la tolérance et le respect : la tolérance peut être une logique d’exclusion (en relativisant toutes les différences elle s’interdit de penser ce que les hommes ont en commun), au contraire le respect apparait comme cette attitude d’ouverture véritable à l’autre reposant sur l’idée de dignité.
Conclusion
Les cultures sont ethnocentriques, chacune ayant sa conception de ce que doit être un homme. Le relativisme culturel, parce qu’il ne peut pas, sans se contredire, ne pas accorder de valeur à l’ethnocentrisme, fragilise lui aussi l’idée d’humanité. Cette dernière ne peut être pensée qu’en accordant une valeur absolue à l’homme, la dignité. Juger devient alors possible et même indispensable dès lors que l’on porte atteinte à cette dignité. Ce dialogue entre les cultures doit nourrir en permanence une réflexion sur la question.
Ce qu’on est en droit d’attendre d’une culture, par conséquent, c’est qu’elle favorise ce dialogue en développant l’autonomie de ses membres (l’autonomie est toujours à conquérir), qu’elle se montre alors, en la matière, le plus exemplaire possible.
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