La conscience de soi

   Nous ne prenons pas conscience de nous de la même façon que nous prenons conscience du monde exterieur, de même que les autres ne nous perçoivent pas de la même manière que nous nous perçevons nous-même. Etre conscient témoigne de la capacité à se rendre compte de ce qui se passe en soi et hors de soi : on parle alors de conscience psychologique. La conscience de soi suppose un sentiment interieur, contrairement à la conscience du monde qui révèle une certaine exteriorité. Le premier philosophe à avoir produit une définition claire de la conscience de soi est Descartes au XVII° siècle dans le Discours de la méthode avec la célèbre citation « Je pense donc je suis ». Cette vérité permet de distinguer l'âme comme une substance distincte du corps qui définit la nature ou l'essence de l'homme. L'homme est par définition un être ou une substance pensante. Cette pensée que l'homme possède sur lui-même, est ce que Descartes appelle la conscience, laquelle est donc toujours une conscience de soi.

   Toute conscience de soi est-elle une illusion sur soi ? Si elle existe véritablement, comment la concevoir ? Avons-nous une totale conscience de nous-mêmes ? Ou sommes-nous inconscients de certaines parties de nous-mêmes ?

   Nous allons dans une première partie, voir dans quels cas cette conscience peut etre une illusion, pour terminer dans une deuxième partie, où nous allons voir dans quels autres cas ce ne serait pas une illusion, mais une réalité.

I) a)A notre naissance, nous ne sommes pas conscients de nous-mêmes. Arrivé à un certain âge, nous prenons conscience de notre existence notamment grâce aux personnes qui nous entourent. Mais nous n'avons pas une totale conscience de nous-même car nous ne nous connaissons pas encore entièrement. C'est avec les experiences de la vie et avec les interactions avec le monde exterieur que nous allons commencer à découvrir, des facettes de notre personnalité. La conscience de soi est donc surtout relative à ce que les autres renvoient de nous-mêmes. Elle peut devenir une illusion pour une personne qui ne se confronte pas au monde exterieur. D'autre part, dans le cas de la psychiatrie, il existe des personnes atteintes d'une pathologie leur faisant croire qu'ils sont quelqu'un d'autre. Ces personnes sont conscientes d'elles-mêmes mais en revanche, elles vivent dans l'illusion d'être une autre personne. Dans cet exemple, le monde exterieur n'est pas une aide pour les rendre conscientes de leur véritable identité.

La perception qu'on les autres de nous, nous rend également conscient de nous-même. Il est possible que l'on ait une idée de nous-mêmes, par exemple sur un trait de caractère précis alors que tous les gens qui nous entourent pensent le contraire. Si mon idée est erronée, cela signifie que je vis dans l'illusion sans en être conscient car je crois être conscient et être sur de mon idée. C'est pour cela que l'on apprend à se connaitre par rapport au monde qui nous entoure. Nous pouvons évoluer au cours du temps. Par exemple, en se confrontant à d'autres cultures cultures, nous ne seront pas perçus de la même façon . Dans un premier temps, nous ne seront pas conscients d'être vus differemment mais par la suite, nous nous connaîtrons davantage grâce aux autres. Le philosophe Augustin Comte a dit que personne « ne peut […] se mettre à la fenêtre pour se regarder passer dans la rue », ce qui signifique qu'il est difficile de se regarder d'un point de vue exterieur, donc de manière objective. Nous avons besoin d'une tierce personne pour réellement nous connaître

b) Le texte « Pensées » de Blaise Pascal porte sur la question de l'identité, du moi. La thèse de l'auteur pourrait-être que le moi est une illusion. Selon lui, le moi ne réside pas plus dans l'apparence d'une beauté exterieure que dans des qualités morales. Il se demande donc ce que l'on aime réellement lorsque l'on aime quelqu'un. Une personne peut être consciente d'en aimer une autre, toutefois, en connaît-elle réellement la raison ? L'amour est ici une passion qui semble être le fruit d'une illusion. Selon Pascal, le moi est inassignable et insaisissable.

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