LaDissertation.com - Dissertations, fiches de lectures, exemples du BAC
Recherche

La conscience de notre liberté est-elle trompeuse ?

Dissertation : La conscience de notre liberté est-elle trompeuse ?. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  20 Février 2022  •  Dissertation  •  3 327 Mots (14 Pages)  •  450 Vues

Page 1 sur 14

La conscience de notre liberté est-elle trompeuse ?

I-La conscience de la liberté

Si la conscience est une source de connaissance certaine en ce qui concerne ce qui se passe en nous, et si on considère que l’acte de choisir ne peut pas être inconscient puisque nous en sommes les auteurs, alors il parait absurde de douter de la conscience de notre liberté.

Au premier abord, on ne voit pas comment on pourrait, dans une perspective subjective, douter d’être libre quand nous avons conscience de faire des choix qui ne sont ni contraints par des circonstances extérieurs, ni imposés par des personnes ayant un pouvoir sur nous. La conscience de notre liberté semble donc nous donner une connaissance de notre liberté et la conscience que ns avons de nous-même nous permet d’avoir une connaissance fiable sur ce qui se passe en nous. Selon Descartes, un acte n’est libre que s’il résulte d’un choix de notre volonté. L’exercice de la volonté qui consiste à faire ou non quelque chose, c’est le libre arbitre. Par exemple, le libre arbitre peut-être symbolisé par un doigt, qui a le choix de pousser ou non le domino. Le choix humain est contingent, il peut se réaliser ou non. Le domino pourrait ne pas être poussé. À l’inverse, si pour une raison quelconque, le premier domino tombe, il entraîne mécaniquement la chute de tous les autres. Le domino n’a pas le choix de tomber, puisqu’un objet n’a pas de libre arbitre. Cela signifie que le libre arbitre est une décision abso-lue de la volonté. Un individu qui agit de son propre chef doit assumer la paternité de son acte et les conséquences de ses actions. C’est lui qui a agi et pas quelqu’un d’autre. Nous ne pouvons pas dou-ter que nous sommes libres lorsque nous avons fait un choix car c’est par une sorte de sentiment inté-rieur que nous en avons conscience, et ce sentiment intérieur est source d’une connaissance certaine. Malebranche dans son écrit « La recherche de la vérité » distingue sens extérieurs et sentiment inté-rieur. Selon lui, les sens extérieurs nous trompent en nous apportant une connaissance incertaine des choses, dans d’autres termes ils nous donnent une connaissance seulement en surface, sans nous ex-poser sa nature profonde. Tout l’inverse du sentiment intérieur, qui par définition est un phénomène que chacun expérimente en eux et qui ne peut donc en aucun cas nous tromper. Je ne peux donc pas me tromper en croyant être libre, et les raisons qui peut opposer à ce sentiment intérieur sont des rai-sons inspirées par de la mauvaise foi, car quels que soient les motifs qui me font choisir et agir il faut, pour que mon choix ait lieu, que je donne mon consentement à ces motifs. Il s’agit en fait d’un pou-voir, celui de se déterminer indépendamment de toute contrainte extérieure, mais aussi d’être la cause de nos actes.Prenons l’exemple des sentiments: un individu a un sentiment de colère; cela signifie tout simplement qu’il fait l’expérience de la colère: il sent de la colère, de l’énervement en lui. Et cette expé-rience est, incontestable puisqu’elle découle d’un sentiment personnel que l’individu expérimente. Il a peut-être tort d’être en colère, il se fait peut être une fausse représentation des choses, mais c’est un fait : il est en colère. Cet état est une réalité indubitable. Cela revient à dire que la conscience de nos propres états mentaux n’est pas trompeuse, au moins en ce qui concerne l’existence de ces états men-taux : je sens que je suis libre, c’est un fait dont je ne peux pas douter.

En effet, il semble difficile de nier que lorsqu’on fait un choix on en est immédiatement conscient et, par conséquent, que nous savons immédiatement si ce choix est contraint ou au contraire libre. La conscience d’être libre c’est aussi l’autonomie du choix et la réalisation de nos envies. Et qui mieux que nous pouvons savoir ce que nous voulons ou ce que nous désirons ? Nous sentons que nous sommes libres, avant d’agir, mais aussi après avoir agi. Avant l’action nous délibérons et décidons librement. Nous pourrions ne pas agir, nous pourrions agir autrement. Après l’action si nous éprou-vons des sentiments comme des regrets ou des remords, nous savons que, si nous l’avions voulu, nous aurions pu agir autrement. Ainsi, quand nous nous engageons dans une voie plutôt qu’une autre comme par exemple le choix d’avoir un enfant, nous savons si nous avons conscience de le faire en fonction des raisons que l’on a et qui nous pousse à faire ce choix –projets, calculs, désirs, etc. Cet exemple permet de faire ressortir le fait indiscutable que notre conscience témoigne de notre liberté. Cela implique donc la conscience d’une forme d’indépendance, d’absence de contraintes détermi-nantes, et celle qu’il sera toujours possible de faire un choix si on le veut, donc de possibles alterna-tives ouvertes.

Mais il ne faut pas confondre la connaissance complètement claire de tous ses motifs et la conscience d’être l’auteur de son choix. C’est l’erreur que font ceux qui prétendent douter de la connaissance de notre liberté en s’appuyant sur l’idée que nous n’avons pas une connaissance claire de tous nos motifs. Il est vrai que nos choix sont toujours poussés par des motifs et que souvent nous ne pensons pas aux raisons qui nous ont fait agir. Mais comme le dit Malebranche « c’est que nous n’y faisons pas ré-flexion ». Certainement il se trouve toujours quelques motifs secret et confus dans nos moindres ac-tions ; et c’est ce qui induit en erreur les individus qui pensent de ce fait que nous ne sommes pas libres. Mais bien que les individus est été influencés consciemment ou inconsciemment par c’est mo-tifs, ils agissent aussi par l’acte de leur consentement. Un consentement qu’ils avaient le pouvoir de ne pas donner. Et avant tout, un pouvoir dont ils avaient le sentiment intérieur au moment où ils en ont usé. Nous donnons ainsi notre consentement face à certains choix ou décisions c’est-à-dire qu’on s'engage entièrement à accepter ou à accomplir quelque chose à travers un acte libre de la pensée. Si nous le faisons parce que nous y sommes contraints par la force ou par la pression, nous ne sommes dès lors plus libre de notre choix. C’est pourquoi nous pouvons croire que la conscience de notre liberté ne peut pas être trompeuse, même si elle n’est pas fondée sur une connaissance complète de tout ce qui nous motive.

Si nous n’avons pas une connaissance complète de ce qui nous motive, la liberté peut-elle être source d’illusion ? Avons-nous des motifs qui nous poussent vers certains choix ? Peut-on

...

Télécharger au format  txt (19.9 Kb)   pdf (55.5 Kb)   docx (14.5 Kb)  
Voir 13 pages de plus »
Uniquement disponible sur LaDissertation.com