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La connaissance

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Par   •  15 Octobre 2015  •  Cours  •  2 417 Mots (10 Pages)  •  802 Vues

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La connaissance

A/  Les conditions de la connaissance.

I/ La recherche de la vérité.

  1. Le problème de la vérité : le réel et l’apparence.

   La conscience naïve constate simplement l’existence des choses. Il y a des objets en face d’elle et différents d’elle. Mais elle subit vite une déception à l’égard des objets, certains ne sont que des apparences, le réel diffère de sa forme première parfois. Ainsi une tour qui me semble ronde d’abord, se révèle être carrée en approchant. Pour la conscience il y a deux sortes d’objets, les vrais et les faux. La vérité consisterait donc à montrer ce qui est réel. Le réel est caché sous des apparences, la tour n’est pas ronde mais carrée. Il faut donc dévoiler le réel. Cette réflexion nous fournit la définition la plus simple de la vérité. Elle consiste dans l’accord de la pensée et de l’être : du réel. Ce que je pense ou dis doit être conforme au réel. Par exemple : je pense que la Tour Eiffel est à Paris et je constate ce fait par mes yeux. C’est à dire mes sens. Mais comment appliquer cette définition aux vérités mathématiques qui n’ont pas de rapport avec les sens ? La vérité sera ici l’accord de ma pensée avec les règles qui régissent l’esprit humain. Je dois reconnaitre 2+2=4 et non 5, si je suis de bonne foi. Dans ce cas la vérité réside dans une pure cohérence de ma pensée. Il existe donc deux formes de vérité, vérité de fait et vérité de raison. Mais dans les deux cas, on peut se demander pourquoi la vérité peut disparaitre sous une apparence comme nous venons de le voir.

  1. Les obstacles à la vérité.

  1. L’ignorance

   L’ignorance comme absence de savoir pourrait être considérée comme l’obstacle radical à la vérité mais c’est ambigu car il existe deux sortes d’ignorance. La première est l’ignorance inconsciente d’elle-même. Cette ignorance croit posséder la vérité alors qu’elle n’a que des opinions ou des préjugés, autrement dit, des réponses qui n’ont pas été fondée par une authentique réflexion. Mais puisqu’elle croit posséder la vérité, elle ne ressent pas le besoin de la rechercher.  Pourquoi rechercher ce qu’on a déjà ? Cette ignorance nous montre que les hommes, spontanément, possèdent toujours des réponses sur des sujets auxquels ils n’ont jamais songé. S’apercevoir qu’on ne sait pas, c’est déjà le résultat d’un travail. C’est le rôle de l’esprit critique qui effectue un nécessaire travail d’examen et de destruction des opinions. La deuxième forme d’ignorance consiste donc à devenir conscient de son ignorance. L’esprit est alors troublé par son manque de savoir et veut combler ce manque. C’est la formule de SOCRATE : « Je sais que je ne sais rien ». Ce n’est pas du scepticisme puisque Socrate ne veut pas dire que nous ne pouvons atteindre aucune vérité. Il veut dire qu’une certaine ignorance est nécessaire à la recherche de la vérité car comme nous l’avons vu, si nous n’avons pas conscience de notre ignorance, nous n’avons aucune raison de chercher la vérité. Paradoxalement, cette ignorance est ce qui nous permet d’obtenir la vérité, le premier pas qui nous y conduit.

  1. L’erreur.

   L’ignorance nous renvoie à l’erreur puisque nous avons vu que l’esprit était d’abord occupé par des opinions dont il faut se rendre compte et qu’il faut combattre. Mais comment l’esprit en vient-il à ces erreurs ? Pourquoi nous trompons nous parfois ? On pourrait évoquer la complexité de certains objets à connaitre (cf. PASCAL) mais même à propos d’un jugement élémentaire, même à propos de 2+2=4, nous pouvons nous tromper. Or ici l’objet parait à notre portée, l’explication repose donc sur une cause différente. Ainsi pour DESCARTES c’est le mauvais usage de la disproportion entre notre faculté de connaitre, notre raison et notre faculté d’affirmer ou de nier notre volonté qui explique l’erreur. L’acte de connaitre est un jugement, c’est-à-dire l’affirmation d’un sujet  concernant un objet. Or c’est un acte volontaire. Je peux toujours dire qu’il pleut alors que ce n’est pas vrai. Ma volonté est infiniment libre. En revanche ma raison possède certaines limites. Je ne peux tout penser comme le ferai Dieu. Ainsi ma volonté qui dépasse de beaucoup ma raison peut devancer celle-ci et affirmer ce qui n’est pas. Alors qu’on devrait toujours examiner les idées se présentant à notre esprit, nous les affirmons parfois sans examen. L’erreur est donc précipitation. Pour Descartes, nous pouvons tout connaitre malgré les limites de notre esprit. Ce qui importe c’est de procéder avec méthode à la manière de ce qui se fait en mathématiques. Il donne quatre règles de méthode. La première est celle de l’évidence qui consiste à n’accepter que les idées claires, comme les triangles à l’opposé de l’idée d’une sensation que je ne peux définir précisément. La deuxième règle est celle de la division ou celle de l’analyse qui consiste à diviser les difficultés pour mieux les comprendre. La troisième règle est celle de l’ordre ou de la synthèse qui nous impose de partir du simple pour aller au complexe. Il y a des vérités premières qui n’en nécessitent pas d’autres et dont nous devons partir comme l’idée d’espace à trois dimensions qui précède toutes les connaissances postérieures de la géométrie. La quatrième règle est celle de l’énumération qui exige qu’on fasse retour sur toutes les connaissances acquises pour ne rien oublier et les lier dans un ensemble. 

  1. L’illusion.

c1) Définition et description de l’illusion.

   Ce serait donc l’erreur qui nous interdirait de parvenir à la vérité, mais puisqu’elle est un acte volontaire, il ne tiendrait qu’à nous de l’éviter par un esprit de méthode. Mais n’y a-t-il pas des erreurs qui persistent, auxquelles nous succombons de nouveau même une fois dévoilées ? Ces erreurs sont appelées des illusions. Il y a deux grandes sortes d’illusions, des illusions physiologiques et des illusions psychologiques. Les premières sont des illusions des sens. Les secondes sont des illusions de l’esprit. Les illusions d’optique comme la tour carrée qui parait ronde ou le trompe l’œil sont des illusions des sens. En ce qui concerne l’esprit, on peut songer à l’illusion amoureuse, religieuse ou politique. L’illusion amoureuse serait l’illusion d’une harmonie parfaite avec un être. L’illusion politique croirait dans la possibilité d’une société sans conflit. L’illusion religieuse consisterait dans l’idée d’un être qui remédie à notre faiblesse naturelle. On peut contester qu’il s’agisse d’illusions, c’est justement un caractère de l’illusion. Outre ces illusions propres à tout homme, l’esprit individuelle s’en forme des particulières dans son parcours.   

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