L'éducation des enfants

Dans notre jeunesse, à l’école ou ailleurs, nous avons tous déjà assisté à une réprimande d’un adulte s’adressant à un enfant l’accusant d’être « mal-élevé ». Mais qu’est-ce qu’être mal éduqué ? existerait-il de bonnes et de mauvaises éducations ? devrait-on alors bénéficier obligatoirement d’une éducation ? entre nature et culture ; il s’agira de se demander si l’éducation rend l’Homme meilleur ou si au contraire, annihile sa liberté d’être.

L’éducation a pour vocation première de faire sortir l’homme « Ex ducere », conduire à l’extérieur, se libérer. Elle ne peut se limiter à parler d’école. C’est aussi la famille, le tissu associatif et culturel l’environnement urbain et rural, les médias, l’ensemble qui contribue à aider un enfant à se développer. Elle permet alors à l’Homme de réaliser son humanité, sa conscience de soi en acte. Au sens de Kant : « L’homme est le seul être vivant qui doit être éduqué et seule cette éducation permet au petit dôme de devenir un petit homme ». En outre un enfant isolé de toute civilisation ne pourrait survivre : pour vivre chaque individu a besoin de vivre en société et de recevoir une éducation qui lui permettra d’intégrer les codes et les mécanismes nécessaires à son intégration. Ce n’est qu’en éduquant un enfant qu’il pourra se penser comme un sujet, acquérir la capacité de se penser soi-même. Or la conscience de soi permet à l’homme de sortir de sa condition animale pour rentrer dans la condition humaine. C’est par le biais de l’éducation que l’être humain prend conscience de qui il est, qu’il existe en tant que sujet. L’éducation est alors le moyen pour l’homme de dépasser la condition animale. Aussi, le biologique ignore le culturel. Tout l’apprentissage de l’homme au fil des siècles, le savoir et les expériences ; rien de tout cela n’a été transmis dans l’organisme. Chaque génération doit refaire cet apprentissage. C’est en cela que les civilisations humaines diffèrent des civilisations animales. Des fourmis isolées d’une fourmilière par exemple feront une fourmilière parfaite naturellement car c’est inscrit dans leur réflexes, leur instinct dictent leur conduite. Mais de jeunes humains séparés de la civilisation humaine ne pourrait que recommencer les fondements de l’édification humaine car non héritiers d’une éducation. Ils reformeraient une nouvelle civilisation car répondant aux même besoins biologiquement, que les hommes qui ont précédés. Cependant sans l’éducation ils se verraient redécouvrir ce que la nature humaine a pris des siècles a découvrir par l’expérience et la culture. En cela L’éducation conduit au progrès, à l’avancée de l’humanité : les erreurs des générations précédentes constituent les travaux des générations futures, la philosophie platonicienne est enseignée dans les écoles et est à l’origine de nombreuses thèses philosophiques. La découverte de l’atome par Démocrite a donné cours à de nombreuses recherches comme celles de Rutherford ou de Dalton. Les erreurs des hommes a travers l’histoire permettent aux générations suivantes de les éviter : les guerres mondiales du 20e siècles et leur conséquences dramatiques. Grace à l’éducation l’homme établit le progrès, il protège son héritage en conservant des ouvrages manuscrits qui serviront pour les siècles suivants. L’homme se donne les moyens de mener une existence qui ne se pense pas comme le déploiement d’une essence première mais plutôt comme une invention permanente. Il a donc, après avoir acquis cette Humanité, la liberté de jouir de celle-ci et de mener la vie qu’il désire contrairement à l’animal qui obéit à son instinct. Un homme peut tourner le dos à ses déterminations originelles et s’émanciper comme il le souhaite car il a appris à se penser en tant que sujet. Qui plus est seule espèce à ce jour à posséder une humanité, l’Homme au terme de son éducation est responsable de sa liberté ce qui le rend finalement libre de ses choix. Sartre décrit d’ailleurs l’homme comme « condamné à être libre ». L’éducation offre à l’homme la liberté de se penser, de distinguer, de choisir et de changer d’avis ; d’imaginer et de rêver comme d’être triste ou en colère. Mais si cette liberté découle de l’éducation ; ne serait-elle pas façonnée par l’éducateur en question :: si celui-ci est partisan du mode de vie végétarien, l’enfant éduqué aura-il un jour le désir de manger de la viande s’il n’a jamais connu personne qui en mange ? nos désirs ne sont-ils pas esclaves d’une éducation qui finalement n’apporterait pas autant de liberté que ça ?

L’éducation a un fort impact sur la vie d’un individu, ces choix et sa façon de penser. Les philosophes des lumières iront jusqu’à dire que « l’éducation peut tout même faire danser les ours » c’est-à-dire qu’elle peut même réussir à faire faire quelqu’un quelque chose contre sa nature. La nature qui vient du latin « nascor » signifiant « naître », désigne l'ensemble de ce qui nous constitue originellement, que nous le voulions ou pas. Dire « c'est dans ma nature », c'est dire « c'est plus fort que moi ». Rousseau à travers « l’Emile ou de l’éducation » développe une théorie selon laquelle l’éducation serait la source corruption de l’homme et qu’il faudrait simplement laisser l’enfant « se faire tout seul ». « En poursuivant les usages on fuit son propre génie » d’après Rousseau qui parle alors d’aliénation de la nature. il pense la société comme fautive des erreurs humaines et l’éducation comme le vecteur qui transmettrait les maux sociaux à chaque individu le rendant impur alors que d’origine l’être humain est, à son sens, bon et devrait naturellement ; sans influence sociétale, s’accomplir à sa manière loin du moule formatif. Rousseau nous dit encore « qu’il ne sache rien parce que vous lui avez dit mais parce qu’il l’a compris lui-même, qu’il n’apprenne pas qu’il invente. Si vous substituer l’autorité à la raison il ne raisonnera plus ». L’éducation est imposée à l’enfant. Il ne décide pas de quelle éducation il bénéficiera et est contraint d’aller à l’école, d’obéir aux adultes, de poursuivre des études ou de s’épanouir dans un mariage conformément à ce que son éducation

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