L'inconscient nous décharge-t-il de nos responsabilités?
Dissertation : L'inconscient nous décharge-t-il de nos responsabilités?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Elisa Eslava • 9 Mai 2017 • Dissertation • 644 Mots (3 Pages) • 9 372 Vues
Nous pensons communément que nous pouvons user de l’inconscient comme prétexte, le rendre coupable de certains de nos actes. En effet, les actes manqués ainsi que les lapsus proviennent de l’inconscient : nous ne les maitrisons donc pas. Lorsque qu’une parole que nous pouvons regretter est prononcée, nous déclinons toutes responsabilités en attribuant cette parole à l’inconscient, tout en pensant que celle-ci aura un impact plus faible.
Cependant, ne sommes-nous pas maîtres de nos pensées ? La censure n’est-elle pas présente justement pour éviter que l’inconscient ne ressorte ?
L’inconscient nous décharge-t-il de nos responsabilités ?
Premièrement, nous verrons que l’inconscient peut être jugé responsable de nos actes, puis, que l’hypothèse de l’inconscient peut différer selon les points de vue.
L’hypothèse de l’inconscient, une théorie mise en place par Sigmund Freud (médecin du XIXème et XXème siècles), existait déjà avant lui, mais n’était décrite que d’une manière superficielle. Pour Freud, l’inconscient se distingue clairement de la conscience. Il tenta de prouver que si l’inconscient n’existait pas, les actes manqués, les lapsus ou encore les rêves resteraient inexplicables. Cette hypothèse est, par conséquent, qualifiée de nécessaire et légitime : « Les données de la conscience sont extrêmement lacunaires. ». Le fait que ces actes surviennent inconsciemment nous décharge donc de toute responsabilité, et rend l’inconscient maître de nos actes.
Une excuse, synonyme de « justification », est une raison apportée pour se disculper. Le fait que notre conscience puisse ne pas être pleinement responsable de nos actes peut nous disculper de certaines actions ou pensées.
Il est donc commun de penser que l’inconscient peut, à différentes reprises, agir sans que nous le voulions. Il est ainsi possible de le rendre coupable de certains de nos actes.
Cependant, si nous faisons passer certains de nos actes sous la responsabilité de l’inconscient, nous faisons preuve de mauvaise foi, ce qui nous amène à penser que l’inconscient n’est en réalité qu’un prétexte, et non pas une excuse. De plus, nous remarquons que l’excuse de l’inconscient peut être utilisée à tort et à travers.
« On est condamnés à être libres ».
Ce que Sartre, écrivain et philosophe français du XXème siècle, a voulu exprimer par cette phrase est que, en effet, la conscience n’est pas passive : toute conscience est conscience de quelque chose. Remettre la faute sur quelqu’un ou quelque chose d’autre fait, selon lui, preuve de mauvaise foi, c’est-à-dire que c’est la conscience qui n’assume pas sa liberté.
Selon Alain, un philosophe de la même époque que Freud, l’hypothèse de l’inconscient de Freud serait une faute morale volontaire. Il admet que tout ce qui échappe au contrôle de la conscience est dû au mécanisme du corps.
De plus, nous constatons que ce ne sont pas seulement les philosophes qui n’adhèrent pas à l’hypothèse de l’inconscient. Karl Popper, un épistémologue, soutient qu’on ne peut établir la scientificité de cette théorie : elle n’est ni réfutable, ni falsifiable. L’inconscient ne peut donc rester qu’une théorie, et non devenir une vérité.
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