L'inconscient a-t-il une valeur d'excuse ?
Dissertation : L'inconscient a-t-il une valeur d'excuse ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar leachx • 4 Mars 2017 • Dissertation • 2 200 Mots (9 Pages) • 4 683 Vues
La philosophie nous a appris qu’il y a deux sortes d’inconscience, le préconscient qui est temporaire et l’inconscience. Afin de répondre à la problématique : « l’inconscient a-t-il une valeur d’excuse ? », nous étudierons dans un premier temps l’inconscience, dans un second temps nous expliquerons que l’inconscient n’a pas de valeur d’excuse, et finalement nous soulignerons que l’inconscient à une valeur d’excuse.
Nous pouvons tout d’abord nous demander ce qu’est l’inconscience. En latin, l’inconscient signifie « défaut de la conscience », on peut donc dire que l’inconscience provient d’une réduction ou d’une perte de conscience chez un homme. Nous pourrions donc définir l’inconscience par une pensée qu’il est impossible de rappeler à la conscience pour cause d’un excès actuel de mémoire qui s’ignore. Cette réduction, ou perte de conscience peut -être temporaire comme le préconscient. En effet, le préconscient est constitués d’éléments manquants qui sont temporairement inconscient mais qui peuvent à tout moment redevenir conscient. Freud, dans sa première topique définit le préconscient par ce qui recueille les contenus dont la conscience ne veut pas. Le préconscient est séparé de l’inconscient par la censure qui ne permet pas aux éléments de l’inconscient de passer dans le préconscient sans subir de transformation. Contrairement aux contenus de l’inconscient, les contenus du préconscient restent accessibles à la conscience. Nous pourrions données comme exemple du préconscient : les souvenirs ou les connaissances anciennes non réactualisés. Comme nous avons pu le voir auparavant, les éléments manquants dans la conscience peuvent être temporairement inconscient, ce qui peut se traduire par le préconscient, mais il y a aussi des éléments manquants qui sont inconscient en permanence ce qui peut se traduire par l’inconscience.
Afin de définir l’inconscient, nous pouvons nous aider de la théorie de Karl Popper. En effet, Dans sa critique de la psychanalyse « Conjectures et réfutations », Popper s’interroge sur les fondements des sciences et sur la nature des connaissances. Dans sa critique, Popper insiste sur le fait que de nombreuses observations cliniques appuient l’hypothèse de l’inconscient. Tandis que Freud suppose qu’une hypothèse est scientifique si elle est confirmée par une multitude d’observations. Or pour Popper, une hypothèse est scientifique si on a la possibilité d’invalider, de réfuter cette hypothèse car si comme Freud le disait il faut que cette hypothèse soit affirmée pas des observations, alors la recherche scientifique ne consisterait qu’à confirmer le plus possible ces hypothèses. Popper nous dit alors qu’on ne peut pas accéder à l’inconscient, sauf le psychanalyste dans le cas d’une guérison. Car si l’inconscient était accessible, nous ne pourrions pas le séparer de la conscience. D’après Popper, l’hypothèse de l’inconscient peut être affirmer car personne ne peut la contredire. Selon lui l’inconscient serait l’endroit où tous les comportements humains vont pouvoir être interprétés et recevoir un sens. Nous avons pu montrer que l’inconscient était affirmé par une hypothèse scientifique, donc nous allons pouvoir voir l’inconscience selon Freud. L’inconscient peut se traduire aussi par le « ça » freudien. Pour Freud, le « ça » (pulsions, désirs qui cherchent une satisfaction immédiate) représente l’ensemble des désirs primitifs, souvent sexuels, qu’ils soient refoulés ou originaire de tout homme. En général, on dit que ce sont des désirs refoulés lors de l’enfance. Nous pouvons dire que l’inconscient freudien est une entité réelle car c’est un inconscient agissant (doté d’une force qui le pousse vers le haut et de résistance formée par des conflits continus) et qu’il a un contenu propre. Freud enrichit le concept d’inconscient, car celui-ci n’est plus un réservoir de contenus échappant à la conscience, ces contenus sont dotés d’une signification qui sont acceptés ou non par la conscience et donc refoulé dans l’inconscience. L’inconscient a donc reçu un sens positif, alors qu’il avait un sens négatif dans la tradition classique. Freud décrit l’inconscient comme un lieu psychique qui a ses contenus représentatifs spécifiques, une énergie et un fonctionnement propre. D’après Freud, nous ne pouvons pas accéder à notre inconscient car cela va à l’encontre de nos valeurs morales. Maintenant que nous avons définis ce qu’est l’inconscience nous allons dire pourquoi elle n’a pas de valeur d’excuse.
Afin de voir pourquoi l’inconscient n’a pas de valeur d’excuse, tout d’abord, nous pouvons prendre comme exemple « L’Etre et le néant », une œuvre de Sartre dans laquelle il montre que l’hypothèse de l’inconscient n’est pas nécessaire et qu’elle est une notion contradictoire et immorale car elle nie toute liberté et donc empêche la responsabilité face à nos actes. Pour Sartre, cette inconscience va s’expliquer par la « mauvaise foi » qui manifeste que l’homme est une conscience donc un être ambigüe. Pour démontrer son hypothèse, Sartre prend l’exemple d’une jeune fille à son premier rendez-vous amoureux : La fille est assise sur un banc à côté de son fiancé et celui-ci lui prend la main, la jeune lui donne et fait semblant de ne rien remarquer. Il y a un conflit à l’intérieur de la jeune fille car à la fois, elle est sensible au désir qu’elle inspire, mais le désir cru lui fait horreur. Cette jeune fille semble se mentir à soi-même. Sartre appelle cela la mauvaise foi. Sartre dit que la notion de censure, qui est essentielle à la théorie de l’inconscient est un phénomène conscient, car pour censurer quelque chose, il faut connaître cette chose et avoir conscience de la censurer. C’est pourquoi la notion d’inconscience est contradictoire selon Sartre et qu’il remplace la censure par la notion de mauvaise foi. Cet exemple nous montre donc que l’inconscient n’a pas de valeur d’excuse. Afin de comprendre le fait que l’inconscience n’a pas de valeur d’excuse, nous pouvons prendre pour exemple : un homme qui frappe violemment quelqu’un et qui clame ne pas avoir compris ce qu’il s’est passé ni pourquoi il a agi de cette manière. Mais cet homme ne peut pas être excusé puisque en tant qu’individu il doit connaître la conséquence de ses actes (blessures, voire décès) mais aussi les assumer (procès au tribunal) Même si cet homme dit qu’il a agi inconsciemment, nous ne pouvons pas l’excuser de ses actions qu’il regrette, car s’il s’en souvient, nous pouvons dire qu’il a agi consciemment car nous savons qu’il aurait pu agir autrement et que ce qu’il a fait est mal. De même cet homme ne peut pas dire qu’il regrette puisque ca ne changerait rien dans sa condamnation ou qu’il a agi à l’encontre de sa volonté puisque ce serait affirmé que cet homme à une force psychique et physique qui échappe à son contrôle. Nous pouvons donc dire que l’inconscient n’a pas de valeur d’excuse car on nous ne pouvons pas mettre la culpabilité sur le dos de notre inconscient puisque les pensées de notre inconscient ne peuvent pas se trouvé dans notre mémoire, et donc dans notre conscience. Nous pouvons aussi prendre pour exemple une personne ivre en voiture avec ses amis qui a un accident et tue ses amis. Cette personne peut dire au juge qu’elle n’avait pas conscience de ce qu’elle faisait puisqu’elle était sous l’emprise de l’alcool, mais cette personne a choisi de boire et de conduire malgré son ivresse donc c’est de sa faute si il y a eu un accident et que ses amis sont morts. On peut donc penser que l’inconscient ne peut pas servir d’excuse ou de prétexte, sinon, cela veut dire que le sujet renonce à sa liberté alors qu’il la réclame. De plus cette personne refuse donc d’assumer ses responsabilités qui existent (comme le fait de ne pas conduire sous l’emprise de l’alcool). Cette personne invoque donc l’inconscient afin de se cacher derrière quelque chose d’autre pour ne pas assumer ses choix. Parmi ces différents exemples, nous avons pu voir que nous ne pouvions pas utiliser notre inconscient comme valeur d’excuse car cela voudrait dire renoncer à notre liberté, même si avoir notre liberté signifierait aussi être responsable de ses actes et assumer les conséquences de ses choix. Malgré cela, nous pouvons aussi démontrer que l’inconscient a une valeur d’excuse.
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