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L'homme au sein de la guerre perd-il son humanité?

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Par   •  18 Octobre 2022  •  Commentaire de texte  •  1 467 Mots (6 Pages)  •  380 Vues

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Lozach Sylvanie TD03

DM HLP philosophie

      « Il n’y a point de bête au monde tant à craindre à l’homme que l’homme » écrivait le célèbre philosophe français Montaigne dans ses Essais, parus en 1580. Ainsi, l’homme en étant un être de culture et en usant de son savoir détient la capacité de s’anéantir lui-même. En effet, comme le démontre l’Histoire, notamment au XXe siècle avec les deux guerres mondiales, des millions d’hommes ont perdus la vie en partant au front.

Ainsi, de nombreux témoignages et autofictions de soldats ayant survécus à l’enfer des combats ont été publiés. Parmi eux on retrouve l’écrivain allemand Erich Maria Remarque qui relate l’enfer des combats sous le nom de Paul Baumer dans son œuvre intitulée A l’Ouest, rien de nouveau , publié en 1929.

De cette manière, il s’agit de se demander si l’homme, au sein de l’horreur de la guerre et de la violence perd ce caractère sacré, l’humanité.

Dans un premier temps nous verrons que la violence peut mener les hommes au pire, dans un second temps nous verrons que malgré tout, les soldats demeurent solidaires et que la fraternité triomphe ; enfin, nous verrons que la guerre fait perdre d’autant plus que l’humanité.

      Certes, la guerre fait perdre aux hommes leur humanité, elle remplace les hommes par des soldats que les hauts gradés considèrent comme étant des machines à tuer.

   D’une part, les hommes tuent d’autres hommes ne font pas du tout preuve d’humanité. En effet, le concept d’humanité renvoi d’une part à la bienveillance envers ses semblables. Or, un homme qui décide de viser son semblable et appuyer sur la gâchette semble avoir des intentions plutôt cruelles, notamment celle de tuer. D’autre part, ce concept se construit à partir de l’idée selon laquelle l’humanité s’oppose à l’animalité. Ainsi, selon le philosophe français Descartes, il existe une différence de nature entre l’homme et l’animal. En effet, seul l’homme est doté des capacités de penser et de distinguer le bien du mal ; c’est un être raisonnable selon Aristote, doté de conscience et de morale. Ainsi, les hommes en tuant d’autres hommes sont immoraux mais également inhumains. L’homme devient inhumain dans la mesure où les animaux tuent pour survivre, les soldats font de même à la guerre. De plus, seuls les être humains ont des comportements contraires à leur nature. En effet, si l’on prend l’exemple du loup ou du tigre, ces derniers ne se déterminent jamais en rupture avec leur nature. Ainsi, cela mène à supposer qu’un acte inhumain est fait d’un individu qui n’est pas pleinement humain. En outre, l’individu oublie ou néglige une part de son humanité. Par ailleurs, selon Descartes, les comportements inhumains ne sont commis ni par des « barbares », ni par des « hommes imparfaits ». Ainsi, face à certaines situations, notamment face à la guerre, les hommes doivent surmonter une part de leur humanité dite « naturelle », celle que l’homme possède par nature.

   Par ailleurs, l’obéissance aux ordres fait perdre aux hommes cette notion d’humanité. En effet, les hommes n’agissent plus selon leur conscience et morale, mais par unique devoir. Ainsi, l’on retrouve souvent dans les témoignages de soldats « il le faut ». Les hommes agissent donc par obéissance aux ordres d’un supérieur dont l’autorité est reconnue et semble légitime. De plus, cette obéissance suppose une forme d’adhésion à l’instance qui ordonne. Ainsi, l’homme obéirait par choix, deviendrait violent par choix et deviendrait en ce sens inhumain. Par ailleurs, cette inhumanité est remise en cause lorsque le soldat qui fait la guerre évoque que cette guerre qu’il est en train de faire, il ne l’a pas voulu, il est donc de mauvaise foi selon Sartre. En effet, le soldat n’assume pas ses choix et donc sa liberté.

   Ainsi, la violence dans la guerre se répercute dans les actes et comportements des hommes qui risquent de mettre en péril leur humanité du fait de la pression exercée par une autorité supérieure. Par ailleurs, les soldats en dehors de l’obéissance savent faire preuve d’humanité.

   Malgré ces violences, les hommes, plus particulièrement les soldats sur le front demeurent solidaires et soudés.

   En effet, les soldats sont avant tout des hommes dotés de sensibilité, il ne tuent pas pour le plaisir de tuer. De ce manière, les hommes partent au combat dans la peur de se faire tuer, dans la peur de perdre des compagnons. De plus, ces hommes voient leurs compagnons mutilés souffrir, avec l’omniprésence de la chaire sur le champs de bataille et dans les tranchées, lieu où les soldats vivent lorsqu’ils ne combattent pas. Ainsi, ces soldats souffrent d’une part de par le fait de devoir achever parfois leurs semblables afin d’éviter qu’ils ne souffrent trop, mais également de par l’ignorance du sort qui leur sera réservé. L’humanité du point de vue moral est ainsi respecté, il faut donc agir  « de telle sorte que tu traites l’humanité aussi bien dans ta personne que dans la personne de tout autre toujours en même temps comme une fin et jamais simplement comme un moyen », écrit le philosophe allemand Kant dans les Fondements de la métaphysique des mœurs. Ainsi, en respectant et agissant dans le but d’éviter la souffrance à autrui, l’homme au sein de l’enfer de la guerre conserve une part d’humanité.

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