L'Homme est-il maitre de sa vie ?
Dissertation : L'Homme est-il maitre de sa vie ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar EmmaPandaPhilo • 28 Mars 2021 • Dissertation • 2 135 Mots (9 Pages) • 14 092 Vues
Lorsqu’on est capable de choisir ou qu’on peut faire ce que l’on veut sans contrainte, on a généralement tendance à penser qu’on est libre. Or, il existe des causes dont l’homme peut avoir conscience ou pas qui vont déterminer ses choix et ce durant toute sa vie. Par ailleurs, l’existence de des lois et de contraintes vont entraver sa liberté. Il semblerait donc que l’homme ne soit pas maitre de sa vie mais qu’elle soit déterminée. Pourtant, on pourrait supposer le contraire car si être libre, c’est être responsable de ses actes, avoir une conscience de soi et du monde, alors l’Homme est un être libre. Il possède une conscience capable d’éclaircir ses choix mais aussi une responsabilité qui font qu’il devient la conséquence de ses actes. On peut donc se poser la question suivante : L’Homme est-il maitre de sa vie ?
L'homme n’est pas maitre de sa vie. Il est condamné à la soumission et subit de nombreuses contraintes or si être libre signifie faire ce que l'on veut, ne subir aucune contrainte, aucune Lois alors la liberté est-elle compatible avec le fait d'être soumis à des Lois ? Premièrement, l’Homme n’a pas la liberté de choisir, le libre arbitre. En effet, toutes les actions de l’homme relèvent d’une impulsion externe. Ceci rejoint ce que dit Bakounine dans L’Instruction intégrale de 1869, où il fait appel à la science afin d’expliquer que le libre arbitre n’existe pas, que tout à une cause. « […] tout ce qu’on appelle vice et vertus des hommes est absolument le produit de l’action combinée de la nature et de la société ». Ainsi, Bakounine défend la thèse que l’Homme est un produit social, la nature lui crée des facultés et des dispositions que la société peut développer. Par conséquent, l’Homme pense être libre dans ses choix or tous les choix possèdent des motifs qui vont le pousser à faire une sélection entre un choix A et un choix B. Il n’est donc pas libre de choisir, il est déterminé par des penchants qui peuvent être biologiques comme la survie, mais aussi des penchants que le milieu sociale peut déclencher ou développer. Prenons comme exemple, la mode : généralement les personnes pensent acheter des vêtements qui leurs plaisent ou aime porter or inconsciemment ou pas, ils sont influencés par la société. C’est-à-dire qu’ils peuvent être influencer par leur entourage, par la publicité ou utiliser cette mode dans le but d’appartenir ou de montrer son appartenance à un groupe social.
Ces préférences biologiques ou construites dans le passé vont déterminer les choix à venir, cependant, l’homme ne va pas toujours être conscient des causes qui le poussent à faire un choix plutôt qu’un autre. C’est ce que dit Spinoza dans L’Ethique 1677 « Les Hommes se croient libre parce qu’ils ignorent par quoi leurs actions sont déterminées », le libre arbitre n’est donc qu’une illusion qui provient de l’ignorance de l’Homme et en cela l’Homme n’est pas maitre de sa vie mais il est déterminé. De plus, même si on émet l’hypothèse que le libre arbitre existe et donc que l’Homme est un être libre, celui-ci posséderait une liberté avec de nombreuses limites. En effet, comme vu précédemment l’Homme est contraint par des limites biologiques telles que manger, boire ou prendre soin de son milieu et par des limites sociales qui permettent de vivre en harmonie. L’homme est soumis à des Lois juridiques et morales qui représentent un obstacle pour la liberté individuelle. Ainsi, la loi entrave la liberté de l’Homme, elle représente une sorte de domination où l’Homme est obligé de s’y soumettre comme lorsque c’est la loi du plus fort qui règne. La Loi diminue la liberté de l’Homme, elle l’autorise ou lui interdit de faire certaines choses. L’Homme ne peut donc pas faire tout ce qu’il veut, la loi limite ce que l’Homme peut faire, elle réduit la liberté individuelle, même si elle permet la vie en harmonie avec autrui. Par conséquent, sa liberté dépend donc des Lois juridiques et limite la liberté au sens de puissance. C’est-à-dire que la liberté de l’Homme dépend de l’étendue de ses choix, plus il a de choix plus il a de liberté et inversement, un malade a donc moins de puissance qu’un homme sain. Ainsi, la Loi limite la liberté de l’Homme en ce sens car elle diminue l’étendue des choix en l’interdisant de faire ce qu’il veut. Or, l’Homme étant un produit sociale, il se développe grâce à la société et gagne ainsi en puissance donc en liberté. Ce qui revient à la thèse de Bakounine que l’Union fait la force, grâce à la société l’Homme gagne en puissance car le collectif rend possible ce qui était impossible à l’échelle individuelle. Enfin, l’Homme n’est pas maitre de sa vie car il ne peut pas tout contrôler, certains évènements sont indépendants de sa volonté. C’est ce que l’on peut appeler le Destin qui contrairement au déterminisme vu précédemment, le Destin est que les choses sont gouvernées par une puissance mystérieuse. De ce fait, le destin fixe de façon irrévocable le cours des événements et ainsi l’homme n’est pas maitre de sa vie car celle-ci est déjà « écrite », elle ne dépend pas de l’Homme. Ceci rejoint la thèse de Pessoa dans Le Livre de l’Intranquillité 1913-1935 où Pessoa explique que les Hommes sont des somnambules, des ignorants « éternel enfin du Destin », « Nul ne sait ce qu’il fait, nul ne sait ce qu’il veut, nul ne sait ce qu’il sait » ainsi il explique que la vie nous traverse, qu’elle n’a pas besoin de l’Homme, qu’elle ne dépend pas de ses actes ou de ses choix. La vie des Hommes est déjà toute tracée et ne dépend pas d’eux. On a donc vu que l’Homme n’est pas maitre de sa vie.
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