L'Etat est un monstre froid

samedi 4 février 2023

L’Etat est un monstre froid, le plus froid de tous les monstres froids

« L’Etat est un monstre froid, le plus froid de tous les monstres froids », telle est la phrase prononcé par Nietzsche dans Ainsi parlait Zarathoustra, il entend ainsi dénoncer les rouages de l’Etat et son fonctionnement hostile. Le terme monstre vient du latin monstrare qui signifie montrer et monstrum que l’on peut rattacher au verbe avertir, et qui malgré la vision populaire n’est pas nécessairement péjoratif. Le monstre est celui que l’on pointe du doigt, qui est différent des autres, il est capable de créer le désordre dans l’ordre ou le contraire, provoquant ainsi la terreur ou l’admiration. L’adjectif froid, est souvent utilisé pour désigner quelqu’un d’indifférent, ou semblant indifférent, quelqu’un dont les émotions, signe manifeste de l’humanité sont constamment dissimulé. La figure du monstre pour désigner l’Etat remonte à Thomas Hobbes et son Léviathan, un monstre biblique marin qui est décrit dans le livre de Job 41.24 comme un monstre auquel il n’est pas de puissance sur Terre qui se puisse comparer et qui est fait de telle sorte que rien ne peut l’effrayer. Pourtant l’Etat est censé structuré la société, faire régner l’ordre, instaurer un certains nombre de lois afin d’assurer la pérennité de celle-ci. Il est indéniable que l’Etat nous donne des libertés et des opportunités qu’il serait difficile d’obtenir à l’état de nature. Un paradoxe apparaît alors: comment peut-on qualifier l’Etat de monstre, entité capable de semer le désordre alors que ce dernier est censé agir dans l’intérêt de la population ? Comment peut-on qualifier l’Etat d’inhumain alors que c’est précisément une invention faite par les hommes pour les hommes ? Dénoncer le caractère inhumain de l’Etat, notamment dans une démocratie ou il revient au peuple de choisir qui est au pouvoir, ne serait-il pas dénoncer notre propre inhumanité ? Finalement est-ce que l’Etat feint d’agir dans notre intérêt afin de mieux nous contrôler ou n’est-ce qu’une invention populaire visant à discréditer le pouvoir en place ?

Dans le chapitre 13 du Léviathan, Thomas Hobbes définit l’état de nature comme étant la pluralité des désirs, des volontés aussi divergentes soit-elles. C’est cette divergence qui va amener à des rapports conflictuels entre les hommes. Cet état de nature est une guerre de tous contre tous, un lieu si terrible qu’il est du devoir de l’homme de s’en sortir. En utilisant sa raison, il est à même de comprendre que la paix est dans son intérêt. Et pour obtenir cette paix, le biais le plus assuré est la convention qui est un passage de la nature à la culture. Chacun est libre en obéissant à la loi de tous. C’est en cela que la légitimité de l’Etat peut être justifié: comme Machiavel l’explique dans Le Prince il constitue le pouvoir souverain central est de fait, il est légitime de faire régner la loi car sa suprématie est dans les moeurs de la population et que chacun lui reconnaît cette supériorité inégalée.

Dans l’esprit de Hobbes, il n’y a qu’un moyen d’unir les hommes entre eux, à savoir la représentation: entendons par là qu’à l’état de nature, il n’y a pas de peuple, il n’y a que de la multitude et il faut en passer par le contrat social, afin que cette masse dispersée s’unifie.

L’Etat est garant de notre sécurité, notamment car il possède les moyens techniques, financier et politique de déroger le droit et l’ordre établie en vue de la préservation de l’intérêt public et des institutions. On peut évoquer par exemple l’utilisation des forces armées en Ukraine afin de lutter contre l’invasion Russe ou le confinement afin de lutter contre la pandémie de Covid-19.

Par ailleurs, l’Etat nous donne des libertés fondamentales qui peuvent se rapprocher de certaines lois naturelle et qui participe à la mise en avant de l’égalité entre les hommes comme la liberté d’expression, la liberté de pensée, le droit à la vie privée ou encore l’accès à l’éducation etc… Il met à notre disposition des structures nous permettant d’évoluer et d’atteindre cet état fondamental pour la préservation de la paix qui est la culture. Si pour Nietzsche, l’Etat est un monstre froid, ce monstre peut sembler être relativement bénéfique au sein des sociétés.

Cependant, dans le chapitre 16 du Léviathan, Hobbes expose la théorie de l’état Léviathan. Cette théorie inverse la situation que l’on connaît à l’état de nature. Car à l’état de nature règne une égalité relative entre tous, et cette égalité est balayé par l’Etat. Car l’Etat est celui qui exerce un pouvoir inégalé sur les individus et qui, en imposant sa puissance inébranlable créer une rupture, un rapport de

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