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L’écoulement du temps est-il pour nous une source de désespoir ?

Dissertation : L’écoulement du temps est-il pour nous une source de désespoir ?. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  21 Janvier 2023  •  Dissertation  •  2 180 Mots (9 Pages)  •  4 355 Vues

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“L’écoulement du temps est-il pour nous une source de désespoir ? »

Au premier abord, le temps c’est un milieu indéfini où se déroulent les événements naturels et l'existence humaine. Mais le plus souvent pour nous, soit à nos yeux, à travers notre perception, il possède une connotation négative, le temps est un phénomène que l’on redoute comme l’en témoigne les expressions telles que « le temps file », « le temps passe à une vitesse folle » ou encore « le temps presse ». Cette connotation péjorative prend racine dans sa caractéristique principale inspirant la peur, son écoulement, c’est-à-dire son passage, perpétuel et inébranlable. Rien ni personne ne peut arrêter le temps, on le subit sans pouvoir rien y faire. Nous sommes soumis à cette fatalité, notre impuissance face au temps cyclique, celui de la montre du sablier du calendrier mesuré scientifiquement, en d’autres mots, le temps objectif est source d’angoisse chez l’homme. Par conséquent nous regrettons continuellement notre passé et appréhendons le futur. Ainsi il nous oblige à faire face à notre finitude et rend notre existence absurde, vide de sens. Le désespoir ou état de la conscience qui juge une situation désespérée, sans issue, soit parce que tout est perdu parce que l'avenir est fermé, un désespoir donc tragique s’empare ainsi de nous. Cela s’oppose avec le préfixe dé à espoir, le désespoir c’est pour ainsi dire la perte de l’espoir, l’attente d’une situation meilleure dans notre avenir. Nous craignons de ne pas pouvoir accomplir nos projets car l’écoulement du temps induit notre dessein universel à tous, la mort. Ce que nous accomplissons sera, à travers notre perception, soit l'acte par lequel un individu perçoit à l’aide de ses sensations, les interprétant et les complétant par des images et des souvenirs, dans tous les cas, anéantis par le temps. Tout est voué à disparaitre que ce soient les êtres vivants ou objets, que l’on voit au quotidien s’altérer, vieillir, s’abimer, disparaître, ce que l’on appelle l’entropie. Le temps pour nous s’écoule donc vers cette unique fin, le néant. On se retrouve donc dans une paralysie de l’action, notre conscience soit la connaissance plus ou moins claire qu'un sujet possède de ses états, de ses pensées et de lui-même, qui diffère de notre perception par sa plus grande intensité, du passage du temps nous freine et nous soumet au désespoir.

Reste que cette conclusion est problématique. En effet l’écoulement du temps peut, selon notre conscience du temps qui passe, être une opportunité afin de trouver un espoir au sein de notre existence. Plus précisément, le temps, ici, subjectif est celui qui change selon l’intensité du moment, il parait rapide lors d’un bon moment et lent lorsque l’on s’ennuie par exemple, cela prend source dans notre perception du temps. En effet, notre conscience morale, qui renvoie à notre raison soit notre capacité de discerner le bien du mal et le vrai du faux, nous tiraille et nous pousse à nous obliger nous même à accomplir nos projets, aller de l’avant et donner un sens à notre existence, soit le fait de vivre, d’exister. Ainsi l’écoulement du temps qui se dirige fatalement vers la mort n’est pas forcément négative, elle nous pousse à agir. Elle incarne une pression positive dirigée par notre conscience morale mettant en lumière ce qui a de la valeur, soit la vie. Une vie qui est limité dans le temps par un début, la naissance et une fin, la mort, qui est donc éphémère ce qui lui confère une infinie valeur. Le vide de sens qu’impose la mort à la vie, nous permet de lui en trouver un. Cette prise de conscience de notre finitude et de la fatalité du temps permet donc de vivre réellement au présent sans regretter le passé et angoisser sur l’avenir. Se pose alors la question suivante, faut-il considérer que l’écoulement du temps, inébranlable, nous soumet à notre finitude rendant ainsi l’existence absurde au risque de plonger dans le désespoir et une paralysie de l’action ou faut-il considérer que l’écoulement du temps est en fait une opportunité afin de trouver de l’espoir au sein de l’existence afin de vivre au présent et que la mort donne finalement un sens à notre existence d’une valeur infini au risque que notre conscience morale nous pousse à donner un poids éthique à chaque moment de l’existence ?

Dans un premier moment, nous verrons que la conscience du temps qui passe nous oblige à faire face à notre finitude ce qui est une source de désespoir, rendant la vie absurde. Les limites de cette perspective nous amènerons à comprendre en quoi la conscience de l’écoulement du temps peut être une opportunité afin de trouver de l’espoir au sein de notre existence tout en permettant de dégager ce qu’il y a d’essentiel dans l’existence d’un homme. Tout en mettant en lumière ce qui a de la valeur, la vie. Ce n’est qu’une fois ces aspects éclairés que nous pourrons montrer que l’écoulement du temps, dont notre rapport avec lui, nos choix et notre perception, permettent de donner du sens à l’existence.

I) La conscience du temps qui passe nous oblige à faire face à notre finitude rendant l’existence vide de sens et donc absurde et nous plonge dans le désespoir.

a) Selon Pascal dans les Pensées n°172, la conscience du temps qui passe nous pousse à vivre perpétuellement entre le passé et le futur. Nous ne vivons donc jamais au présent car nous anticipons l’avenir et resassons le passé. L’avenir est source d’angoisse ou d’excitation et le passé nous le regrettons et en découle de la nostalgie. Le présent nous blesse c’est pourquoi on tente d’y échapper « nous ne vivons jamais car nous espérons de vivre. »

Ex : Le deuil est un état de l’homme dans la souffrance qui par différentes étapes passent par les regrets de choses d’actions non faites avec le défunt proche, donc des regrets et des remords du passé, nous avons conscience du temps qui passe ce qui accentue notre douleur. Puis finalement nous nous disons que « le temps guérit tout » et nous espérons un avenir meilleur, teinté de souvenirs et donc de cette nostalgie, sans apprécier le moment présent et les proches qui nous restent.

b) L’entropie, l’altération de nous d’autrui et de tout souligne que tout a dessein à disparaitre, c’est une fatalité que l’on subit et que l’on voit tous les jours. La conscience de l’écoulement du temps inspirant la peur fait que nous angoissons de ne pas pouvoir accomplir tous nos projets car seront inévitablement arrêté par la mort, le sort de tout être et tout objet. L’existence n’a pas de sens pour nous. Ainsi la paralysie de l’action nous

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