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Faut-il changer ses désirs plutôt que l’ordre du monde ?

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Par   •  8 Juillet 2015  •  Dissertation  •  1 424 Mots (6 Pages)  •  2 001 Vues

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Faut-il changer ses désirs plutôt que l’ordre du monde ?

Gagner au loto : voilà un désir partagé par beaucoup. Nous imaginons souvent que satisfaire nos désirs nous rendraient plus heureux, pourtant Thibaut, le meneur de loup d’Alexandre Dumas, s’est vu recevoir le pouvoir de réaliser tous ses désirs à la condition de faire le malheur d’autrui. Mais il fini par être d’autant plus malheureux que ses désirs, loin de s’assouvir deviennent toujours plus grand si bien que ses premiers désirs ne lui suffisent plus et ne sont jamais réaliser. Faut-il voire dans cette histoire une morale : mieux vaut changer ses désirs plutôt que l’ordre du monde ? Difficile de le penser : comment devenir libre, sans refuser de laisser le monde aller tel qu’il va, c'est-à-dire sans changer l’ordre du monde ? D’ailleurs, c’est par la modification de l’ordre du monde : par la technique, l’art et le travail que nous réalisons pleinement notre humanité, notre liberté. Pourtant, l’ordre du monde nous est commun à tous et, puisque la morale n’est pour l’instant pas universelle et qu’elle devrait être gardée comme horizon, il ne devrait pas être changé au nom d’une volonté individuelle. Peut-être faut-il alors comprendre que pour atteindre le bonheur, il faut déjà établir les limites de ma liberté, et tenter de changer l’ordre du monde seulement dans ces limites. Si je me rends compte que je ne peut-pas ou que je n’y arrive pas, je change alors mes désirs.

  1. L’homme réalise son humanité en changeant l’ordre du monde

L’homme est le seul être vivant qui travaille vraiment. Les renards creusent un terrier de la taille dont ils ont besoin mais les hommes fabriquent des grandes maisons alors qu’ils n’ont vraisemblablement pas besoin d’autant de place. Ce superflue s’explique par le fait que l’homme ne construit pas une si grande maison par besoin, mais par désir. En fait, l’objet de son désir n’est pas cette maison mais le désir d’autrui : il construit par exemple une grande maison pour rendre fier sa famille. L’homme désir donc qu’un autre reconnaisse sa valeur et sera prêt à risquer sa vie biologique dans une lutte à mort pour la reconnaissance de sa valeur. C’est d’ailleurs ainsi qu’il parviendra à la conscience de soi c'est-à-dire à l’humanité, et qu’il pourra devenir libre, puisque les désirs sont la principale source d’énergie qui nous permettent de réaliser nos projets.

Mais, si dans une lutte à mort, l’homme devient homme, la réalisation de son humanité passe par le travail. En effet, la dialectique du maitre et du serviteur de Hegel nous apprend qu’après cette lutte à mort pour la reconnaissance, la conscience qui a eu peur pour sa vie biologique s’est vu obligée de devenir le serviteur, de travailler pour son maitre, qui lui, ne travaillait plus. Travailler, c’était pour le serviteur utiliser son intelligence et sa force pour transformer l’ordre du monde. Autrement dit, il va rendre réelle son humanité par la pratique tandis que son maître s’est rendu humain seulement en théorie. Nous comprenons alors le travail rend réelle l’humanité et est alors tout aussi anthropogène que le désir.

Heureusement, si les relations entre les hommes sont dans toujours (sauf dans l’amitié) lutte pour la reconnaissance, elles ne sont pas toujours lutte à mort contre une autre conscience. L’homme qui construit sa maison pour rendre fière sa famille va lutter non pas contre une autre conscience mais contre l’ordre du monde. Il va alors utiliser la technique, c'est-à-dire utiliser son intelligence pour comprendre le fonctionnement du monde, pour prévoir et ainsi pouvoir agir dessus. Par exemple, en comprenant les propriétés des matériaux de construction, il va pouvoir prévoir quelles seront les réactions de ceux-ci en fonction de leur utilisation et enfin, les utiliser de la meilleure façon possible pour que sa maison tienne debout. Mais cette maison ne sera pas un objet technique, puisqu’étant grande, il y aura de l’espace inutile et qu’elle sera d’autant moins efficace à chauffer. La maison se rapprochera alors de l’œuvre d’art, dans le sens où la maison a une valeur en soi : c’est l’objet de la fierté de celui qui l’a construite.

L’homme réalise donc sa liberté individuelle en changeant l’ordre du monde, mais le monde est un bien commun à tous les êtres vivants. Un homme aurait-il donc le droit, au nom de sa liberté individuelle, d’empêcher les autres êtres libertés et les autres êtres vivants d’agir comme ils veulent ou comme ils doivent ?

  1. Mais changer l’ordre du monde n’est pas moralement acceptable.

"La liberté des uns s'arrête là où commence celle des autres" disait la philosophie des lumières. Le problème que pose le changement de l’ordre du monde par une liberté individuelle est les conséquences. En effet, si une liberté individuelle agit et change l’ordre du monde selon ses propres désirs, une autre liberté peut entrer en contradiction pour changer, elle aussi l’ordre du monde. Cette contradiction montre que moralement, changer l’ordre du monde à la guise de nos désirs et problématique. Sachant aussi que l’ordre du monde est sa logique propre, qui nous est inaccessible pour l’instant, malgré nos efforts pour tenter de le comprendre. Il résulte donc que les conséquences d’un changement de l’ordre du monde nous sont imprévisibles, surtout à grande échelle, comme le montre actuellement le changement climatique voilà 50 ans, qui se serait douté de ce que provoquerait la pollution à l’échelle mondiale ?

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