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Faut-il assouvir tous ses désirs?

Dissertation : Faut-il assouvir tous ses désirs?. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  13 Avril 2017  •  Dissertation  •  2 190 Mots (9 Pages)  •  1 600 Vues

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Sujet de dissertation : Faut-il assouvir tous ses désirs ?

La société de consommation accroit nos désirs en multipliant les objets de jouissance: créant ainsi des désirs toujours nouveaux et plus nombreux. L’homme tente de les satisfaire tous dans l’espoir d’y trouver le bonheur qui serait alors un idéal à atteindre. En effet, qui n’a jamais voulu pouvoir réaliser tous ses désirs ? Ne serions nous pas les personnes les plus heureuses ? En effet, la plupart d’entre nous pensent que le bonheur est un état de satisfaction totale, donc l’accomplissement de tous nos désirs. Mais est-il possible de pouvoir assouvir tous nos désirs ? D’ailleurs, faut-il tous les réaliser? Sont-ils tous bénéfiques ?

On peut donc se demander si assouvir tous ses désirs, quels qu’ils soient, amène au bonheur et si cela est réellement possible. Si certains peuvent être préjudiciables pour soi ou pour autrui, d’autres sont une dynamique et nécessaires à la vie de l’homme. Par ailleurs, si ne pas les satisfaire provoque un état de frustration et les assouvir à l’échec, faut-il pour autant y renoncer ? Que faire face à ce paradoxe ? Peut-on vivre sans désirer ? N’y a-t-il pas une autre alternative pour allier satisfaction de nos désirs et bonheur ?

Afin de tenter de répondre à ce problème, nous verrons dans un premier temps que l’homme veut assouvir tous ses désirs pour accéder au bonheur. Notre seconde partie montrera qu’il est impossible de les assouvir tous, certains étant irréalisables voire nuisible alors que d’autres sont nécessaires et bénéfiques à notre vie donc à notre bonheur. Notre dernière partie montrera qu’il est néanmoins dans la nature de l’homme de désirer ; et que plutôt qu’y renoncer, nous pouvons tenter de maîtriser nos désirs intelligemment, les choisir afin d’accéder à la sérénité et au bonheur.

L’homme cherche à satisfaire ses désirs car il pense parvenir ainsi au bonheur. On peut se demander en quoi la satisfaction totale de nos désirs nous apporterait le bonheur. Qu’est ce qui fait qu’on accorde au désir tant d’importance au point d’être prêt à tout pour certains pour l’assouvir?

Tout d’abord, qu’est-ce que le désir? Il est un affect. C’est-à-dire un élément qui trouble l’être humain, d’un point de vue corporel ou psychique. Plus précisément, le désir est un affect lié à la possession d’un bien. Le désir est caractérisé par l’irrationalité, l’insatiabilité, l’intensité, peut être la source de troubles. Ainsi conçu, le désir est la source de toutes les émotions (ou passions, sentiments, affections, affects). On ressent du désir parce que l’on sait qu’on ne peut pas le satisfaire automatiquement et immédiatement.

C’est ainsi que le désir né d’un sentiment de manque. L’individu ressent un vide dans sa vie qu’il souhaite combler. On ressent une privation, une certaine souffrance voire une douleur en cas d’impossibilité d’assouvir l’objet de notre désir.

Il est donc logique pour l’homme de vouloir soulager cette souffrance en assouvissant ses désirs et lui procurer à la place du plaisir. Le bonheur serait donc « un état de satisfaction complète caractérisé par sa stabilité et sa durabilité ». Le bonheur est un état global. L’homme heureux est comblé. Il vit une forme de plénitude. Sa situation est stable et ne connait ni frustration, ni angoisse .

A travers l’image des tonneaux percés, Calliclès dans Gorgias de Platon, pense qu’une vie agréable serait une vie pleine de désirs. Selon lui, le sage n’éprouve plus aucun plaisir lorsque ses tonneaux sont pleins ; il vivrait « comme une pierre sans plaisir, ni peine. » Il faudrait donc vivre « dans la jouissance », assouvir toutes les formes de désirs; se plier à « ses passions » au lieu de les réprimer.

Satisfaire nos désirs nous permet d’accéder au bonheur car il est notre désir « suprême ». Le désir permet à l’homme de trouver un sens à sa vie. A chaque personne un désir et une explication à vouloir le réaliser. Certains désirs sont donc nécessaires à notre bonheur. Seule la réalisation d’un désir semble être à l’origine du plaisir. On doit profiter des plaisirs, même s’ils sont de courte durée.

Par ailleurs, avoir de nombreux désirs permet à l’homme d’être en constante évolution, en mouvement, dans une sorte de dynamique ; c’est vouloir remplir sa vie, la rendre plus attrayante. En effet, le désir semble amener l’homme vers le bonheur car il donne un but à sa vie. D’ailleurs, l’homme espère toujours parvenir au bonheur. C’est ce qui le pousse à réfléchir, à progresser, à entreprendre afin de vivre mieux. C’est en fait une sorte de moteur à sa vie.

Cependant, il est impossible d’assouvir toutes les formes de désirs. Sont-ils tous bons à réaliser ? Certains désirs au lieu de nous conduire au bonheur, sont à l’origine de notre malheur. Le désir devient alors un frein à notre bonheur, sentiment durable et permanent de bien être total et absolu. Lesquels ne peut on pas assouvir ? Peut-on dès lors qu’ils ne nous amènent pas au bonheur vivre sans ?

En cas d’insatisfaction d’un désir, l’homme peut être déçu car l’objet désiré est basé sur de l’imaginaire : il peut être déçu si l’objet de ses désirs est satisfait mais qu’il ne correspond pas à nos attentes.

D’autre part, la satisfaction totale de tous nos désirs est impossible car elle suppose une quête infinie provoquant le malheur. La satisfaction d’un désir n’assouvit que temporairement ce sentiment de manque. En effet, selon Schopenhauer dans le Monde comme volonté et comme représentation , le désir se fonde sur une frustration qui ne s’arrête jamais tant que le désir n’est pas réalisé : « tout désir naît […] d’un état qui ne nous satisfait pas ; donc il est souffrance, tant qu’il n’est pas satisfait. » Il y a donc une douleur à tout désir. Mais surtout, quand le désir est réalisé, il « bascule dans l’ennui » et nous désirons de nouveau autre chose pour combler cette autre souffrance: « nulle satisfaction n’est de durée ; elle n’est que le point de départ d’un désir nouveau. » Aussi, cette recherche nous conduit à la frustration contraire au bonheur. Même si le désir est satisfait, il renaît à propos d’un autre objet ; notre vie est un éternel recommencement d’insatisfaction. Ce cycle infini montre que l’homme se laisse gouverner par ses désirs, il ne les contrôle pas.

En plus de le rendre malheureux, cela le rend esclave de ses désirs. Toutefois, comme le

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