Extrait du texte d’Alexandre Soljenitsyne, « vivre sans mensonge »

PHILOSOPHIE ETIQUE/

L’extrait du texte d’Alexandre Soljenitsyne, « vivre sans mensonge », est un texte paru le 12 février 1974 dans le livre « Révolution et mensonge ».

Dans cet extrait, l’auteur nous pousse à nous révolutionner, à aller chercher notre liberté entravée par notre pusillanimité. Il est provocateur limite dégradant pour choquer et faire agir.

Quand Soljenitsyne écrit ce texte, il vit encore à Moscou où les successeurs de Staline impose leur pouvoir jusqu’aux années 90, avant la fin de L’URSS. Il y aura une continuité du communisme ainsi qu’une présence d’une figure totalitaire. L’auteur du texte, critique énormément ce régime et est notamment connu pour avoir assisté à des activités contre-révolutionnaires. C’est par la suite de ces événements, qu’il sortira son texte « Vivre sans mensonge », se fera arrêter et sera déchu de sa citoyenneté jusqu’en 1994.  

Soljenitsyne parle de l’importance de faire un choix. En effet à chaque moment de la vie nous choisissons ce qui est le meilleur pour soi mais également pour notre entourage, famille, amis. Lorsque nous faisons un choix il faut avoir conscience des conséquences. Tous là est le problème : préférez-vous être en parfait accord avec votre esprit en choisissant la vérité ? Et en faisant le choix d’être libre de ce que vous dites sans avoir peur des conséquences ? Ou préférez-vous être conscient de votre propre mensonge pour la stabilité de votre corps (physiologiquement et corporellement), ainsi que la stabilité de votre entourage ? De plus l’auteur pense et affirme dans son texte que le fait de faire un choix qui se tourne du côté de la vérité, c’est être un homme. C’est également pour lui le fait d’être courageux et de combattre notre pusillanimité. Mais qu’est qu’être un homme ? Faut-il différencier un homme, d’un homme honnête ?

Pour comprendre le texte, nous le diviserons en deux parties ; La première, pourquoi vivre dans le mensonge ? Et peut-on devenir un homme même en étant serviteur du mensonge ? La deuxième partie, certes il est difficile de vivre sans mensonge mais cela est possible donc qu’elle est son utilité ?

Alexandre Soljenitsyne prône le fait de « vivre sans mensonge », car pour lui si nous mentons et si nous ne disons pas ce que l’on pense, nous sommes « serviteur conscient du mensonge ». Il faudrait déjà dans un premier temps déterminer qu’est-ce que le mensonge ? Est-ce le contraire de vérité ou juste ce qui est faux, illusoire, et trompeur ? L’action de mentir est selon moi le fait d’inventer quelque chose afin de tromper l’autre. Certes si nous ne faisons pas un choix doit-on être « serviteur » de quelqu’un et notamment de notre propre corps ? Malheureusement oui, nous sommes « esclaves » des choix des autres même si nous sommes d’accord avec eux. Nous sommes parfois obligés d’accepter. Et même si nous sommes d’accord avec la décision de l’autre, inconsciemment nous acceptons son choix car nous n’avons pas la force de nous « rebeller » ou de dire non.  Nous pouvons donc réfléchir sur l’hypothèse de l’importance de notre « pusillanimité ». Encore faudrait-il savoir si nous sommes conscients ou non d’être serviteur du mensonge ? En effet tout dépend de notre entourage, famille, condition de développement et de vie actuelle. Certes parfois nous avons conscience du fait que nous vivons dans un mensonge car on estime qu’il est mieux de mentir pour soi ; certains sont trop jeunes, trop « effacés » ou au contraire endoctrinés d’une situation pour être serviteur du mensonge conscient.

Une notion également abordée, « le respect » a une importance dans le texte. Selon l’auteur, il faudrait assumer ses pensées et ne pas mentir car cela servirait à « devenir un homme honnête, digne d’être respecté et par ses enfants et par ses contemporains » Pour être respecté faut il resté dans le silence ou dire à haute voix ce que l’on pense ? et exprimer nos vérités ? Bien évidemment que si vous assumez vos paroles, vos actes et vous-même, votre entourage vous considèrera comme quelqu’un de courageux. Mais faut-il être courageux pour être respecté ? Vivre sans mensonge est certes un mode de vie qui doit être un choix de tous. La notion de respect est propre à chacun, pour quelqu’un, une personne consciente d’être serviteur du mensonge peut être courageux car il prend la décision de se « sacrifier » pour sa famille et ses proches. Il fait le choix d’être en propre conflit intérieure, car il ne dit et n’applique pas ce qu’il pense pour pouvoir s’occuper de ses proches. Cependant est-ce la bonne solution ? Ne sommes-nous pas esclaves de notre corps et de notre gouvernement si nous préférons nous sacrifier pour notre famille ?

De plus, décider de se « rebeller » et ne plus vivre dans le mensonge implique des conséquences. En effet comme le dit l’auteur, il est possible que certains se retrouve sans travail. Mais ces conséquences valent-elles une récompense à la fin ? Et même s’il y a récompense, est-elle comparable à tous les sacrifices fait ? Toute personne préfère avoir une stabilité avec un travail pour pouvoir vivre avec le moins de contrainte possible et s’assurer un avenir. De surcroît, la plupart des personnes ont une famille et son indirectement (par amour) responsables d’eux.

Une question qui se dégage également du texte d’Alexandre Soljenitsyne est « Il y a-t-il un âge pour passer d’un serviteur du mensonge inconscient à conscient ? Autrement dit à quel âge avons-nous le choix ? L’auteur de ce texte affirme qu’il est compliqué de « vivre sans mensonge » et de « vivre selon la vérité ».  Il faudra remettre en question beaucoup de choses ; notamment de ces « leçons recitées à l’école » aux « matières scientifiques et techniques ». Cependant pensez-vous qu’il est possible en étant « jeunes » de changer sa pensée ? Dès que nous naissons, nous ne sommes pas libres de penser, car nos pensées sont biaisées par nos parents et notre éducation. Seul un évènement ou des personnes peuvent nous aider à changer notre vision. Ainsi, si nos enfants sont à l’école, ils grandiront avec l’éducation que l’Etat a décidé pour eux. Cela implique donc que si vous voulez vivre sans mensonge dès le plus jeune âge et élever les jeunes, il faudrait éviter tout ce qui est scolairement prévu par l’Etat. Cependant si un jeune vit dans l’ignorance, il aura du mal à « se rebeller » et à changer car il ne connaitra pas.

Cet écrivain met en évidence le fait que si tu manques de courage, tu ne défends pas ton âme. Il est vrai que « vivre plus ou moins dans le mensonge » fragilise notre âme. En effet, nous sommes en conflit intérieur entre dire ce que nous pensons, qui implique des conséquences ou devenir conscient de notre mensonge, mais vivre avec pour se protéger. Mais la question est, faut-il mieux laisser son âme souffrir ? Ou alors prendre le risque, en vivant dans la vérité, que ton corps puisse souffrir ? Et est-ce un problème de ne pas défendre son âme ?

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