Essai sur les cannibales du Brésil
Dissertation : Essai sur les cannibales du Brésil. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar 050804 • 4 Mai 2021 • Dissertation • 1 111 Mots (5 Pages) • 439 Vues
essai sur les cannibales du brÉsil
Au XVIe siècle, la tribu brésilienne des Tupinambas se fait connaître des peuples occidentaux suite aux grandes découvertes des puissances européennes de cette époque. Le peuple fera beaucoup parler car on découvrira que ce sont des êtres anthropophages, qu’ils mangent de la chair humaine. C’est grâce aux nombreux témoignages d’explorateurs et écrivains comme Jean de Léry, André Thevet, Claude Lévi-Strauss ou encore Montaigne que nous pouvons encore les étudier de nos jours. Nous pouvons alors nous demander si les cannibales décrit dans ces récits sont des barbares.
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Dans une première partie, voyons en quoi les humains du Brésil sont considérés comme des barbares et des sauvages par les nations occidentales de l’époque.
Tout d’abord, à l’origine, le terme « barbare » était utilisé par les anciens Grecs pour désigner les peuples n’appartenant pas à leur civilisation et dont ils ne parvenaient pas à comprendre la langue. Barbare signifiait alors « non grec » : toute personne dont le langage ressemblait, pour les Grecs, à un charabia « bar-bar ». Puis, au fil du temps et des générations terriennes, le therme à divagué. Aujourd’hui, comme au XVIe siècle, le mot barbare est employé pour qualifier quelqu’un de cruel et féroce. Quant au mot sauvage, lui, il est employé pour qualifier péjorativement un humain au sens primitif.
De plus, les brésiliens sont mal vu par les européens suite aux descriptions de certains explorateurs. En effet, pour André Thevet, c’est un peuple primitif et des Amazones féroces « ce prisonnier étant bien nourrit et engraissé, ils le feront mourir […]. Quand l’explorateur débarque en 1555 au Brésil pour y établir une colonie française, il découvre des "sauvages merveilleusement étranges". Découverte une cinquantaine d’années plus tôt, l’Amérique du Sud recèle encore de nombreux mystères pour les Occidentaux. Pour Jean de Léry, ce sont des sauvages qui ne croient pas en Dieu ce qui est donc un péché mortel « de la grande ignorance de Dieu où ils sont plongés ». Ainsi, sont décrit les tribus d’Amériques latines.
De surcroit, ces descriptions reflètent les coutumes de ces peuples du Brésil. En effet, les explorateurs, dans leurs récits, décrivent exactement le déroulement des sacrifices et « massacre » opérés par les tribus du Brésil. Dans Singularité de la France antarctique, publié en 1557, André Thevet nous donne plus qu’un aperçu : « Le jour du massacre il sera couché au lit, bien enferré de fers […] quant aux femmes et filles … elles sont traitées de même […] Le maître du prisonnier … invitera tous ses amis à ce jour pour manger leur part de butin […] le prisonnier verra les préparatifs pour mourir […] il sera assommé comme pourceau après plusieurs cérémonies […] le prisonnier mort, sa femme qui lui avait été donnée fera quelque petit deuil […] ce corps, ainsi mis en pièces et cuit à leur mode, sera distribué à tous, quelque nombre qu’il y ait, chacun son morceau […] et la tête , ils la réserve à pendre au bout d’une perche sur leurs logettes en signe de triomphe et de victoire ».
C’est ainsi que le dégout et la répulsion c’est installé en Europe vis-à-vis des tendances des tribus brésiliennes. Cependant, peut-on dire d’eux qu’ils sont barbares ?
Dans une seconde partie, voyons en quoi c’est inhumain de considérer les tribus du Brésil comme des sauvages et barbares.
Tout d’abord, les cannibales sont considérés comme de bons sauvages par les philosophes des lumières. La création du mythe du « bon sauvage » est souvent attribuée à Michel de Montaigne, même si les fondations de ce mythe sont bien antérieures. Montaigne aborde le sujet dans les chapitres Des Cannibales et Des Coches de ses Essais. De nombreux critiques maintiennent que l’auteur prend position en faveur des peuples autochtones qui vivent tranquillement dans la nature et contre les Européens qui ne s’intéressent qu’à s’enrichir et à corrompre des peuples innocents. On peut également retrouver l’image du bon sauvage dans le récit par Jacques Cartier de ses rencontres avec les autochtones d’Hochelaga. Selon Cartier, le sauvage n’est pas barbare, mais plutôt proche de la nature.
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