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Enseignant de philosophie

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Par   •  22 Novembre 2015  •  Étude de cas  •  5 217 Mots (21 Pages)  •  914 Vues

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DE LA LEGITIMITE D’UNE ETHIQUE DES AFFAIRES

Le rôle régulateur du politique dans les campagnes publicitaires (*)

Par

Dieudonné NZUZI NGUALA (**)

0. Introduction

        Le thème du présent colloque nous donne l’occasion de réfléchir sur la possibilité, mieux la légitimité d’une éthique des affaires sous les auspices du politique. Pour notre part, nous voulons dans cette méditation saisir ce lien à partir de l’économie en ce qu’elle ouvre un espace, un champ où s’applique l’éthique sous l’égide du politique, en raison des problèmes éthiques que soulève l’activité économique. En effet, le profit souvent personnel, égoïste sinon la raison d’être de l’économie incite l’opérateur économique ou l’entrepreneur à profiter encore et davantage de la publicité, en ce qu’elle a de positif et de négatif, pour conditionner le consommateur dans sa décision à prendre par rapport à un produit sur le marché, violant ainsi son intégrité et son intimité. Tel est le prétexte dans lequel se dévoile le rôle de l’Etat résumé en la régulation de divers problèmes qui entourent l’activité économique, car aussi vrai qu’au nom d’une certaine fraternité, que dis-je de la mondialisation, les Etats sont appelés à coopérer pour devenir un village planétaire, il est encore plus vrai que les pays riches  profitent réellement de cette mondialisation  alors que s’appauvrissent davantage les pays pauvres. C’est là un problème qui suscite le besoin d’une éthique globale qui consisterait à poser des principes permettant le fonctionnement normal de la mondialisation au bénéfice de tous. C’est donc ce rôle de régulateur, d’arbitre entre l’économique et l’éthique qu’entend jouer l’Etat pour le bien-être de tous.

Dans cette triade éthique – économique – politique, l’Etat joue précisément le rôle de régulateur pour garantir et préserver le primat et l’emprise de l’éthique sur l’économique et ainsi favoriser une production de biens dont puissent réellement profiter tous et non une catégorie d’individus, étant entendu que l’Etat a l’obligation de protéger tous les individus face aux problèmes éthiques que pose le travail en général, l’activité économique en particulier à l’homme, sujet du travail et de l’activité économique. L’Etat s’avère être l’instance qui édicte les lois sans lesquelles la coexistence entre l’éthique et l’économie pour une fécondation mutuelle enrichissante serait impensable sinon impossible.

        Au-delà du caractère inconciliable que semble revêtir le rapport entre l’éthique et l’économie, de par l’opposition de leurs fins, les deux concepts ne pourraient-ils pas faire bon ménage et se féconder l’une l’autre ? L’on peut donc, à ce titre, s’interroger sur la place de l’éthique dans le monde des affaires et de l’économie. L’activité économique revêt-elle quelque importance pour l’homme quand celui-ci n’est pas justement rétribué ? Que doit être le rôle de l’Etat face à toutes ces injustices qui frappent l’homme dans la réalisation de son activité économique ? Tant de questions vont guider notre quête d’humanisation du travail et de l’activité économique à travers l’épuration de la publicité pour plus de justice entre les peuples et les hommes.

        Pour ce faire, cinq axes  constituent la charpente de notre texte :

  • le premier axe, consacré à l’économie ou le règne du profit, développera la notion de profit comme l’unité de mesure en économie. Il s’y agira en somme de comprendre l’économie conçue comme champ propre du déterminisme qui ne laisse (rait) aucune place à la liberté et réduit l’homme à l’homo economicus, à son unique dimension économique que renforce la publicité;

  • le deuxième axe se veut une remise en question de la publicité à cause de son ambiguïté qui consiste à détruire qu’elle prétend servir ;
  • le troisième axe, à partir des problèmes éthiques en économie, tentera, dans une sorte de dialectique, de dépasser les exclusions réciproques que se font l’éthique et l’économie pour dégager et comprendre la possibilité ou la légitimité d’une éthique des affaires. L’on s’apercevra, ici, que l’activité économique n’est pas toujours et uniquement fonction de données quantitatives, qu’elle est aussi dépendante de données éthiques (loyauté, sincérité, honnêteté, respect de l’engagement, etc.) non des moindres dans la croissance économique et la maximisation de la production ;
  • le quatrième axe, basé sur le rôle  régulateur de l’Etat, s’exercera à définir le rôle qu’entend jouer l’Etat dans le rapport éthique-économie au bénéfice de l’homme. Face, en effet, aux problèmes d’ordre éthique que provoque l’activité économique, l’Etat est censé garantir son exercice en édictant de telles lois que les individus adoptent des comportements conséquents pour le progrès et le respect de la dignité humaine. D’où s’entend l’intime lien entre l’économie et le politique à travers l’éthique.
  • Le cinquième et dernier axe, De l’éthique  globale, posera les conditions requises pour l’avènement d’une éthique  globale. Tâche à laquelle devraient se consacrer les Etats pour prévenir les problèmes éthiques qui pourraient subvenir à l’homme dans l’accomplissement de l’activité économique.

1. Le profit comme l’être de l’économie

 

L’économie est une science qui  se construit à partir d’une notion mesurable comme son objet. Il s’agit de l’utilité, notion chère à l’économiste Vilfredo Pareto. Au fait, l’économie s’exerce et s’opère selon les lois fondamentales économiques. D’une manière générale, l’économie a ceci de particulier voire d’essentiel qu’elle se déclare être hors normes, surtout qu’elle s’intéresse au profit, à l’intérêt personnel. En effet, l’économie ou les affaires ne répondent pas à une logique qui lui serait dictée d’ailleurs, de l’extérieur, encore moins de la morale. Dans ce sens où rien ne semble réglementer le monde économique, tout est aussi permis. L’on pourrait ainsi comprendre comment au nom d’une la mondialisation, qui affaiblit les Etats,  les grandes puissances proposent ce que l’on peut aisément lire : « (…) le marché doit rester libre par définition (…) toujours en vertu de la logique a-réglementaire et a-nationale des affaires. Logique qu’on pourrait dire infractaire, logique vouée à faire infraction aux lois qui s’imposent de l’extérieur – de la collectivité, et notamment de l’Etat »[1].

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