Dissertation sur le Gorgias

CÉDRIC JUTRAS
Philosophie et rationalité
340-101-MQ gr: 00126

Première dissertation
Gorgias

Travail présenté à
Jérôme Fortin

Département de philosophie
Cégep de Saint-Jérôme
Travail remis le 18 novembre 2016

Au 5e siècle av. J.-C., Socrate rencontre Gorgias qui vient de donner un discours devant un auditoire portant sur l’art de la rhétorique. Socrate voulant ridiculiser Gorgias lui lance un débat portant sur la rhétorique devant plusieurs partisans de Gorgias. Suite à son argumentation avec Gorgias et Polos, Socrate se tourne vers Calliclès un adversaire plus féroce. La question qui oppose Socrate et Calliclès porte sur la définition de ce qu’est la justice. Ce texte présentera donc l’opinion de Calliclès sur ce sujet ainsi que celui de Socrate. Il contiendra aussi une prise de position personnelle quant au vainqueur de ce débat, un argument personnel sur la question et identifiera certain point qui font entrave à l’argumentation.

D’un côté, Calliclès soutient que la vraie justice devrait être représentée par la loi de la nature. En d’autres mots, les plus forts devraient dominer les autres. Il appuie son raisonnement sur le fait que les lois que Socrate défend tant ont été créées par les plus faibles contre les plus forts. Or, tous les hommes faibles seraient prêts à contourner ces lois s’ils en avaient l’occasion. Par conséquent, les faibles ont seulement créé ces lois dans le but de se protéger des plus forts. Cela est un argument solide dans la tête de Calliclès, car il l’utilise à mainte répétition. En effet, cet argument permet de dénigrer les faibles et les mettre dans une position précaire, comme quoi le but de tous est d’être le plus forts. De plus, il soutient son point en disant que subir l’injustice est pire que la commettre. Il tire cette conclusion du fait que selon la loi de la nature, subir l’injustice est un symbole de faiblesse, car dans la nature les faibles ne peuvent pas se défendre contre les plus forts. Par exemple, l’homme faible subit de l’injustice en étant un esclave. Dans ce temps, le fait d’avoir des esclaves était bien vu tandis qu’en être un était honteux et par conséquent pire. Pour Calliclès, subir de l’injustice est donc mal et veux dire que tu n’es pas capable de t’occuper de toi. Il va même jusqu’à dire qu’un homme subissant de l’injuste est mieux de mourir que de vivre. Bref, la justice selon Calliclès repose sur l’inégalité entre les forts et les faibles.

De l’autre côté, Socrate affirme que la justice est représentée par les lois qui assurent l’égalité pour tous. En effet, comme Calliclès affirme qu’être meilleur est un synonyme d’être supérieur et d’être plus fort, Socrate le reprend donc en disant qu’une masse d’individus est supérieure à un seul individu, ce qu’atteste Calliclès. Or, c’est la masse d’individus qui établit les lois. Par conséquent, la loi de la nature représente les lois, car la masse supérieure est un synonyme de la masse des plus fort. Ainsi, Socrate réussit à prouver que les lois sont en fait établies par les plus forts et non les plus faibles. Suite à cette conclusion, Calliclès changera sa définition des mots meilleur, supérieur et fort pour que cette réfutation de Socrate ne fonctionne plus. De plus, Socrate repose son fondement sur le fait que commettre l’injustice est pire que le subir. Il affirme cela en disant que commettre l’injustice fait beaucoup plus mal à l’âme que la souffrance que le corps ressent lorsqu’on la subit. Pour Socrate, le pire mal est de commettre l’injustice, car cela atteint directement ton âme. Ainsi, tu peux être le plus grand des tyrans, posséder tout l’or du monde, satisfaire tous tes désirs et avoir une âme en mauvaise santé, car tu utilises ton pouvoir pour commettre l’injustice. Par conséquent, tu seras un homme médiocre qui ne prône pas la justice ni l’égalité de tous. En somme, la justice selon Socrate repose sur les lois et la santé de l’âme.

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