Dissertation, L'artiste travail-t-il ?
Dissertation : Dissertation, L'artiste travail-t-il ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Gwendal Poitou • 8 Décembre 2016 • Dissertation • 1 308 Mots (6 Pages) • 13 296 Vues
Dissertation
L’artiste travaille-t-il ?
Dans notre société où le travail est banalisé et où ne pas en avoir correspond à être en marge, l’instantanée réponse serai que, malgré qu’il nécessite des talents particuliers, être artiste est un métier et implique donc un travail. Cependant, l’activité de l’artiste ne correspond pas exactement aux critères du travail rébarbatif et asservissant mais apparemment plus à la liberté d’action qui s’offre à celui-ci. L’artiste perpétue son art par une création et un cadre spécifique ou au contraire par un enseignement et une application strictement technique ?
Nous chercherons dans un premier temps les similitudes de l’activité de l’artiste avec la définitions objective du travail. Par la suite nous verrons que malgré ces similitudes, si le travail est aliénation l’artiste n’en exerce pas un, puis nous étudierons les nuances et limites confortant l’idée que l’artiste n’est effectivement pas un travailleur.
L’artiste est la personne qui produit et crée de l’art, il possède une grande autonomie, décide de ses projets et « travail » au grès de ses inspirations. Le travail, lui, est une activité qui suscite un effort d’ordinaire contraignant pour gagner sa vie, subvenir à ses besoins, le travailleur doit obéir à des règles déterminées par d’autres individus, subit toutes sortes de pressions et n’effectue pas que des tâches gratifiantes. Le fondement des activités de l’artiste et du travailleur sont comparable de par un statut social et économique proche, ils gagnent tous les deux leur vie, le technicien par son efficacité, sa productivité et l’artiste par ses créations. Comme il existe une multitude d’endroits où acheter une marchandise manufacturée, il y a un marché de l’art où les oeuvres des artistes ont une cote et où l’artiste vend ses oeuvres, fruit de son « travail », de sa création artistique. Socialement le monde de l’art est aussi pourvu de relations professionnels, les relations se font entre créateurs, connaisseurs et clientèle. Dépourvu d’employeurs systématiques certains artistes possèdent néanmoins des mécènes comme pour Botticelli et Michel-Ange avec Laurent le Magnifique au XV s.
De même, dans son processus de fabrication, il passe par les mêmes étapes que le travailleur. Dans les deux cas le producteur de la réalisation effectue une production et y passe du temps, que ce sois pensé et réfléchi ou non. Il est contraint par ce qu’il veut réaliser et ce qu’il fait, il doit produire un effort et cet effort aboutira ou non à une souffrance pour façonner son oeuvre, comme le spleen baudelairien traduisant le mal-être de l’écrivain.
Les bases de la création artistique possèdent des similarités avec celles du travail mais si celle-ci est une aliénation, il est clair qu’il n’est pas envisageable que la création de l’artiste en fasse partie.
« le caractère extérieur à l’ouvrier du travail apparaît dans le fait qu’il n’est pas son bien propre, mais celui d’un autre, qu’il ne lui appartient pas, que dans le travail l’ouvrier ne s’appartient pas lui-même, mais appartient à un autre » Marx, manuscrits de 1844.
Pour Marx l’aliénation du travail vient de la dépossession du travailleur par le travail industriel qui, en ne laissant aucune place à l’artisans, le dépossède de son travail car il n’y a aucune place pour sa créativité ou bien même pour une quelconque distinction de son travail à celui d’un autre. Cela va jusqu’au point de ce qu’il n’appartienne même plus à sa propre personne, il travail pour un autre à qui reviendront les bénéfices de son effort. Pour l’artiste c’est inconcevable, si la production comme pour l’ouvrier était répétitive, sans réflexion et avec un temps imparti pour plus de productivité, ce ne serai non seulement plus une oeuvre mais plus de l’art.
A partir de cette constatation, s’il le pouvait l’ouvrier se passerait du travail, l’artiste tout en contraire extériorise un fort besoin sur ses oeuvres, jusqu’à l’exemple à son extreme des conditions de naissance de l’art brut où les
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