DM - Art

Devoir Maison - Philosophie - Art

En mobilisant les textes joints et les concepts indiqués, traiter les sujets suivants :

Qu’est-ce qu’une œuvre d’art ? Etudier le rapport entre l’art (création) et la technique (fabrication). La création est-elle totalement libre ? Quelle fonction/utilité a l’art ? Quelle temporalité ?

Peut-on discuter des « goûts et des couleurs » ? (Articuler les concepts discuter/ disputer, « c’est beau » / « Cela me plait », subjectif / objectif, relatif/universel). De quelle faculté relève le goût ? Y a-t-il une norme du beau ?

La création et le génie s’expliquent-ils ? (Psychanalyse ? Existentialisme/ essentialisme?).

Il semble que l’on peut toujours retrouver trois éléments qui sont communs aux différentes représentations artistiques: Tout d’abord une œuvre d’art est le produit de l’activité d’un humain qu’on appelle un artiste. Elle a pour caractéristique de s’adresser à un public sur lequel elle a certains effets, comme des émotions, un plaisir et la production de discours, l’ensemble étant le plus souvent lié à la beauté de l’oeuvre. Enfin elle est un objet en rapport avec les autres objets du monde dont elle semble dire quelque chose. Il est courant de soutenir que les œuvres d’art représentent et expriment quelque chose ce qui voudrait dire qu’elles renvoient à quelque chose d’autre qu’à elles-mêmes.

Mais alors Pourquoi certains objets réputés d’art aujourd’hui ne l’ont-ils pas toujours été ? Pourquoi des variations de jugements d’un public à un autre ?

Comme nous l’avons vu il y à trois points de vue possible par lesquelles on peut aborder le thème de l’art en philosophie.

Premièrement il y a le point de vue de l’œuvre en tant qu'objet qui représente ou exprime quelque chose. Une œuvre d’art est-ce un objet qui à un rapport particulier avec les objets du monde ? Qu’est-ce qu’un objet doit représenter ou exprimer pour être une œuvre d’art ? Qu’est-ce qu’une œuvre d’art?

Ensuite il y a le point de vue du spectateur et de l’effet. L’art n’est-ce pas simplement que ce que l’on tient socialement comme de l’art? Les jugements des spectateurs décident-ils des qualités qui font qu’une œuvre est considéré comme de l’art? Mais puisqu’il n’y a pas de jugement sans critères, sur quoi se fondent-ils? Peut-on discuter des « goûts et des couleurs »?

Finalement il y a le point de vue de l’artiste et de la création. Une œuvre d’art est-ce tout d’abord ce que fait un artiste ? En d’autres termes, pourvu que celui qui produit une œuvre soit artiste, alors il ne faut pas de doute que ses œuvres seront belles qu’elles finiront par être reconnues comme des œuvres d’art. Mais alors qu’est-ce qu’un artiste? Une oeuvre géniale, est-elle nécessairement créée par un génie? La création et le génie s’expliquent-ils ?

Qu’est-ce qu’une œuvre d’art ?

On peut s’interroger sur l’essence de l’œuvre d’art en raison de la multiplicité des arts et des œuvres. Elles ne semblent pas avoir en commun des caractéristiques qui justifient qu’elles partagent la même définition. Pour définir l’oeuvre d’art et la distinguer des autres objets il convient tout d’abord de s’interroger sur le rapport entre la création artistique et la technique.

Pour Alain, l'oeuvre d'art n'est pas le fruit d'une inspiration mais d'une mise en œuvre "active" au cours de laquelle l'artiste porte attention à l'objet qu'il crée. Alain renverse ici le sens habituel qu'on donnerait à l'opposition entre l'artiste et l'artisan. L'artisan applique les techniques et les savoir-faire à partir d'une idée qui règle son exécution. L'artiste travaille son support avec les contraintes qu'il s’impose mais l'idée ou la forme finale n'apparaît qu'à mesure que l'artiste œuvre. Par exemple, un peintre ne peut savoir toutes les couleurs qu'il emploiera pour une oeuvre avant qu'il ne l'a commencé. L'invention artistique réside donc dans la capacité qu'a l'artiste de donner une unité à son support à fur et à mesure qu’il le transforme. La beauté n'est pas l'expression d'une idée ou d'un projet. L’art est la révélation progressive de la beauté.

Au contraire, Platon pense que les œuvres d'art ne sont qu'une imitation (mimésis) d'imitation: Dieu est le “producteur” de la réalité, l’ouvrier tente de reproduire cette réalité et l'artiste est un imitateur de ce dont les autres sont des ouvriers. Cette interprétation de l’art renvoie à la métaphore du miroir: ce que la plupart des hommes pensent être la réalité véritable n'est que la réflection de celle-ci par le miroir. Or les objets derrière cette réflexion sont créés par Dieu. La création artistique n'est donc qu'une imitation pour Platon.

Cette conception nous amène à réfléchir à la fonction et l'utilité de l’art.

Selon Platon le caractère mimétique de l’art comme miroir de la réalité, entraîne une confusion qui risque d’égarer le spectateur. En cela, l'art est l'opposé de la beauté car il flatte les sens et nous éloigne de la réalité. On peut donc présumer que pour Platon l’art doit être relégué au niveau du divertissement et de ce qui est purement décoratif. L'artiste est donc un trompeur qui éloigne de la réalité en propageant l'illusion et qui se contente d'offrir le reflet du monde. Il n'est donc le messager de rien. C’est peut-etre pour cela que dans sa description de la société idéale Platon voulait bannir les artistes.

Bergson s’oppose à Platon et présente une toute autre vision de l’art. Selon lui, l'artiste est celui qui voit au-delà des conventions societales, il perçoit la “réalité nue”. Ce n’est plus l’artiste qui est trompeur mais bien ce qui nous entoure. En effet, l’homme est aveuglé par les conventions qui l’ont éduqué à voir un objet pour son utilité. Ainsi, là où l’homme est aveugle, l’artiste est clairvoyant et voit la réalité. Au-delà de sa capacité à voir la réalité l’artiste est également celui qui accède à la liberté car il va au-delà des illusions de son monde. Il est donc celui qui est libre et transmet la vérité par le biais de ses oeuvres. L'art

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