Conseils de méthode pour élaborer une dissertation philosophique
Dissertation : Conseils de méthode pour élaborer une dissertation philosophique. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar emre45 • 27 Décembre 2022 • Dissertation • 2 784 Mots (12 Pages) • 347 Vues
Conseils de méthode pour élaborer
une dissertation philosophique
Définition de l’exercice :
Le programme de philosophie précise que : « La dissertation est l’étude méthodique et progressive d’un problème que l’analyse d’une question permet de construire. L’élève travaille à sa formulation explicite. Il développe, en vue de l’élaboration d’une réponse fondée à la question posée, une réflexion étayée par des analyses conceptuelles, des références et des exemples pertinents. Il met en œuvre une pensée propre, déployée en un discours continu dont il prend la pleine responsabilité. »
Rédiger une dissertation ce n’est nullement se contenter de répondre immédiatement à la question qui vous est posée (le sujet) en donnant votre opinion.
Bien au contraire, rédiger une dissertation, c’est avant tout, construire un problème à partir de l’analyse d’une question (le sujet).
Analyser le sujet, c’est le décomposer en ses termes et rechercher les divers sens que peuvent receler chacun de ces termes.
Le but d’une telle analyse et d’un tel travail de définition, n’est pas de lister gratuitement les divers sens possibles des termes du sujet, mais de permettre de montrer que la question posée peut être comprise de diverses façons, peut être interprétée en divers sens, selon le sens que l’on donne aux termes qui la compose.
Dès lors, si le sujet peut être interprété ou compris de diverses manières, c’est que la question posée est donc susceptible de recevoir plusieurs réponses possibles, qui peuvent être contradictoires, mais qui paraissent vraisemblables.
Le travail d’analyse du sujet doit donc permettre de montrer en quoi la question du sujet est problématique et déboucher sur la formulation d’un problème.
Les diverses réponses (vraisemblables) à la question posée, que le travail d’analyse aura permis de découvrir, seront autant d’hypothèses (idéalement 3) qui pourront être défendues par une argumentation rationnelle (formant ainsi chaque partie du devoir).
Première étape : la lecture du sujet et le travail d’analyse de la question au brouillon :
La première chose qu’il est conseillé de faire, face à un sujet de dissertation est de lire plusieurs fois la question posée (afin de s’assurer que l’on a bien compris sur quoi elle portait – notamment sur quelles notions du programme).
Puis, il est conseillé de se demander si cette question contient un présupposé.
Un présupposé (une supposition préalable) est une hypothèse admise comme point de départ de la réflexion. Si le sujet contient un présupposé, il sera indispensable d’en tenir compte pour construire votre problème et votre argumentation. Le présupposé guide et détermine déjà en partie les réponses
possibles à donner au sujet.
Exemples :
La question « Suffit-il d’obéir aux lois pour être juste ? » revient à se demander ce qu’est le juste. Mais cette question contient déjà une réponse : la formulation du sujet présuppose déjà qu’être juste consiste en effet à obéir aux lois, mais demande si ce n’est que cela, ou bien si c’est aussi autre chose de plus.
La question « Doit-on renoncer à la passion ? » revient se demander si ce peut être un devoir de renoncer à toute passion, et cela présuppose donc qu’il est possible de le faire.
La question « A quelles conditions est-on libre ? » présuppose que la liberté n’est pas inconditionnelle. Le sujet présuppose donc qu’il y a nécessairement des conditions à remplir pour être libre, il implique de déterminer lesquelles.
Il convient ensuite d’interroger les termes du sujet, de distinguer les différents sens possibles que chaque terme peut recevoir.
Par exemple, si le sujet porte sur la liberté, il ne faut pas se priver de remarquer que ce concept est polysémique et peut recouvrir des sens aussi différents que l’autonomie, l’indépendance, le libre-arbitre, la permission, l’absence de contrainte…
On remarque, en effet, qu’un sujet tel que : « Etre libre, est-ce s’affranchir de toute autorité ? » peut recevoir diverses réponses, à première vue vraisemblables, selon que l’on envisage la liberté comme autonomie ou comme indépendance.
Etre libre, au sens d’être indépendant, c’est être affranchi de l’autorité des autres personnes ;
En revanche, être libre, au sens d’être autonome, c’est se soumettre à l’autorité de la raison.
Il peut en outre être utile pour analyser le sujet :
d’opérer des rapprochements entre concepts voisins (ex. : contrainte/détermination/limite ; autonomie/indépendance) et des distinctions ou des oppositions conceptuelles (ex. : contrainte/obligation ; passion/raison ; indifférence/désir ; droit/devoir).
Par exemple, le sujet « Etre libre, est-ce ne rencontrer aucun obstacle ? » peut recevoir plusieurs réponses contradictoires selon que l’on envisage l’obstacle sous l’angle de la contrainte ou sous l’angle de l’obligation : une contrainte est subie (sa source est extérieure à la raison et à la volonté) tandis qu’une obligation est choisie (on s’oblige volontairement à faire son devoir parce qu’on en comprend la raison – mais on pourrait toujours y renoncer).
de recourir aux repères qui figurent au programme (ex. : en acte/en puissance ; en fait/en droit ; nécessaire/possible/contingent, essentiel/accidentel).
Par exemple, le sujet « L’art est-il un langage ? » peut recevoir différentes réponses selon que l’on s’interroge sur la modalité d’existence de l’art :
L’art est-il en puissance un langage ? (permet-il potentiellement de
transmettre des idées ?)
ou l’art est-il en acte un langage ? (toute œuvre d’art communique-t-elle nécessairement une idée ?).
Ce travail d’analyse, s’il est mené avec rigueur et finesse, devrait donc vous permettre de mettre en lumière divers sens possibles ou divers manières de comprendre la question qui vous est posée ; en faisant cela, vous montrez donc que cette question est problématique. Vous êtes dès lors en mesure
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