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Conscience, le sujet

Commentaire d'arrêt : Conscience, le sujet. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  10 Mars 2018  •  Commentaire d'arrêt  •  6 277 Mots (26 Pages)  •  558 Vues

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Le sujet

Définition du sujet : le sujet est l'être pensant considéré comme le fondement des perceptions qu'il reçoit et comme l'origine des actions qui lui sont attribuées.

« Sujet » vient de « subjectum » en latin : « Ce qui se tient dessous ». C’est le support : ce qui se maintient malgré les changements, et permet de fonder une identité. Nous changeons pendant toute notre vie, physiquement et mentalement, mais nous restons pourtant les mêmes : cela voudrait bien dire qu’il y a quelque chose « en-dessous » des changements superficiels.

Par ailleurs, le sujet s’oppose à l’objet : le sujet suppose un esprit ou au moins une subjectivité. Il désigne donc l’être humain, la personne, et non les animaux (et encore moins les choses).

Nous traiterons cette notion à travers quatre grands chapitres :

I/ La conscience

II/ L’inconscient

III/ Autrui

IV/ Le désir


I/ La conscience

        Si le sujet peut être désigné comme l’origine de ses actions, c’est parce qu’il a ce que l’on appelle une conscience réfléchie.

Etymologie du terme "conscience" : cela vient du latin conscientia (cum scientia) qui signifie "accompagné de savoir".

Il faut distinguer deux types de conscience :

  • La conscience immédiate : c’est la présence de l'individu au monde. Nous sommes conscients des objets qui nous entourent, nous les percevons, nous réagissons.        
  • La conscience réfléchie : c’est la capacité d'observer et donc de juger ses pensées, ses sentiments, ses actions.

Il existe, dans le monde deux genres d’êtres :

  • les choses, qui existent en soi : objets, plantes, animaux (même si c’est plus problématique)
  • et les êtres conscients, qui existent non seulement en soi, comme choses, mais qui ont en plus conscience de soi et existent donc aussi pour soi.

La conscience réfléchie peut être décrite, si l'on reprend l'étymologie, comme la faculté d'ajouter à une action ou à un sentiment, une connaissance de cette action ou de ce sentiment.

Lorsque je dis : "Je suis conscient", cela veut dire que, en même temps que j'agis ou que quelque chose m'arrive, je sais immédiatement que j'agis ou que cela m'arrive. Je suis témoin et juge de mes propres actes et pensées.

Cette présence consciente au monde et à soi-même, cette faculté de retour sur nous-même, cette capacité à juger nos actions, c'est cela qui permet la constitution du sujet. 

La conscience de soi est la condition sine qua non de la morale et du droit : c'est parce qu'il a conscience de ses actes que le sujet est responsable en droit.

1/ Qu’est-ce que la conscience ?

a/ Une entité/une substance

La conscience - immédiate comme réfléchie – semble être un phénomène évident pour nous. Nous en avons une expérience simple, quotidienne.

En ce moment-même, vous avez conscience de lire ces lignes.

Ce phénomène de conscience est tellement évident que Descartes en a fait la première vérité fondamentale, celle de laquelle découlent toutes les autres vérités : c’est le fameux « Cogito ergo sum » (cf cours sur la vérité).

Pour Descartes, esprit et conscience sont la même chose. A travers l’expérience du Cogito, il entend montrer que nous avons une connaissance immédiate de notre conscience (ou esprit), qui existe comme une réalité indépendante de la matière (c’est le dualisme : voir cours matière esprit).

Observons ce sujet d'un peu plus près.

Quel est le "je" du "je pense" ?

Rappelons-nous : au moment où Descartes découvre le cogito, il a remis en question l'existence du monde matériel, donc de son propre corps, il a remis en question l'existence du monde extérieur, donc des autres personnes, etc...

Le "Je" qui pense n'est donc pas moi en tant qu'individu, doué d'un corps et d'une identité sociale. Tout cela a disparu, anéanti par le doute.

Le "Je" qui pense, la "chose pensante" est une réalité impersonnelle, qui ne se confond pas avec ma personnalité : c’est la conscience elle-même. La meilleure preuve, c’est que nous pouvons tous, selon Descartes, faire cette expérience du « Cogito ergo sum ».

Pour Descartes, la conscience est donc transparente à elle-même : « Rien ne se donne à connaître aussi aisément, aussi évidemment que sa propre pensée ».

        Descartes pense avoir trouvé ce qui « se tient dessous » : c’est la conscience, ou l’esprit, dont il pense donc avoir démontré l’existence.

Limites de la théorie de Descartes : 

Observons notre conscience d’un peu plus près.

De quoi ai-je conscience, présentement ? J'ai conscience que vous êtes devant moi. J’ai conscience de savoir et de ressentir certaines choses (chaud/froid/fatigue, etc…)

Bref, j’ai toujours conscience de quelque chose. Mais je ne ressens ni ne connais la conscience elle-même, en tant que telle !

b/ Une illusion

Texte de Hume p.41

Nous ne pouvons pas faire l’expérience de la conscience elle-même : la seule chose dont nous faisons l’expérience, c’est une succession de sensations et de perceptions.

J’ai conscience d’avoir chaud, d’avoir froid, de penser telle ou telle chose, mais je n’ai pas conscience de la conscience elle-même.

« Je ne peux jamais me saisir, moi, en aucun moment sans une perception et je ne peux rien observer que la perception. »

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