Commentaire Hegel

Introduction:

Hegel donne son sens moderne au terme d’« esthétique ». Avant lui, l’esthétique désignait la science du sens, de la sensation. Le rapprochement de l’art et de l’esthétique avait été initié par Wolff, car il considérait que les œuvres d’art devaient être étudiées par rapport aux sentiments qu’elles produisaient (la peur, la compassion). Hegel nomme esthétique la science qui considère le beau dans l’art, et c’est ce terme qui est retenu à présent dans l’usage commun. Hegel considère qu’un artiste est un sujet. Le statut de sujet distingue l’homme du statut d’objet. Le sujet est un être qui pense, c’est un être pensant. Un être pas seulement doté d’instinct mais aussi de conscience. La conscience permet à chacun d’entre nous de contempler le monde extérieur d’un point de vue qui lui est propre et que personne peut adopter à sa place. La conscience rend aussi chacun d'entre nous capable d’être à la source d’action qui sont les siennes et qui vont avoir un effet sur son environnement. Hegel dans Introduction à l'esthétique (1818-1829) porte une thèse mêlant homme et art, conscience et inconscience, théorie et pratique. Selon Hegel, qu’est ce qu’un sujet ? Comment l'être humain accède-t-il au statut de sujet ? La conscience est-elle inné chez l’homme ? Si non, comment l’être humain acquiert-il cette conscience ? C’est ce que nous allons à présent tenter de comprendre à travers l'analyse de ce texte, dans un premier temps en analysant la redéfinition du statut de sujet par Hegel; et dans un second temps en observant une bi dimension de la conscience.

I-

A-

Dans un premier temps, Hegel redéfinit le statut de sujet. En effet, il expose une définition universelle. Par exemple, il utilise le présent de vérité générale: “L'universalité du besoin d’art ne tient pas à autre chose qu’au fait que l’homme est un être pensant et doué de conscience.”, ici, Hegel définit le statut de sujet tel un proverbe ou une propriété. On peut voir cela par :”ne tient pas à autre chose”, le philosophe exclut les autres pensées et théories en affirmant que seule la sienne a un sens. Il utilise aussi des termes généraux comme “universalité”, et “homme”, cela montre que selon lui, chaque homme a un besoin d’art, a donc un éveil de conscience, au dépend des caractéristiques religieuses, nationales, biologiques, professionnelles et philosophiques. Ces termes accentuent l’aspect de proverbe, en effet, un proverbe est une formule présentant des caractères stables et généraux, exprimant une vérité d’expérience. Le temps et les termes utilisés par Hegel suppose donc que sa théorie est pertinente pour tout homme. Le présent de vérité générale et les termes généraux soutiennent une thèse. En effet, selon Hegel, l’homme, être pensant, a un besoin presque viscérale d’art quand il est doté de conscience. Sa conscience, son recul fait qu’il a besoin de se représenter. L’homme ayant une connaissance de sa propre activité psychique, a besoin de représenter cette connaissance en objet. Cet objet le représente et fait le lien entre le monde extérieur et son monde intérieur. Or, selon Hegel, seul l’être humain a ce besoin d’art, sur quelles critères affirme-t-il cela?

B-

Enfin, Hegel oppose homme et nature. En effet, il fait une opposition entre objet et sujet. Par exemple il dit :”Les choses de la nature se contentent d’être, elles sont simples, ne sont qu’une fois,”. Il décrit la nature comme passive, presque victime de son état et de son destin comme on peut le voir avec “ne sont qu’une fois”, la négation “ne que” est restrictive, presque péjorative. On peut voir l’opposition entre nature et homme grâce à la conjonction de coordination “mais” qui sépare les deux propositions comme on peut le voir :”mais l’homme, en tant que conscience, se dédouble: il est une fois, mais il est pour lui-même.”. L’homme, selon Hegel, a deux états, un état physique et un état psychique. L’homme a conscience de ces deux états et peut faire un lien avec ces deux-ci. On peut voir ce “double état” avec :”l’homme, en tant que conscience, se dédouble”. L’état physique est représenté par “il est une fois”, et l’état psychique avec “il est pour lui même”. L’opposition entre objet et sujet est accentuée par la répétition de la conjonction “mais” dans la phrase: ”il est une fois, mais il est pour lui-même”. Cela introduit l’idée que l’homme et la nature partage un état, l’état physique “il est une fois”; mais que l’homme en plus de la nature a un été psychique “il est pour lui-même”.

Wallace, partageait la même idée que Hegel. En effet, celui qui a mis au point la théorie de l’évolution par la sélection naturelle avec Charles Darwin, pensait a contrario de Darwin, qu’il était impossible que l’être humain ait émergé de manière spontanée à partir de primate, il existait également une raison spirituelle. Wallace dit:”L’évolution du vivant s’est fait de manière aveugle mais il y a une intelligence supérieure qui ensuite a fait émerger l’être humain”. Wallace, comme Hegel pense donc que l’être humain a quelque chose en plus de la nature et qu’une séparation entre homme et nature existe. L’homme, en opposition à la nature, a une conscience. Cette conscience est-elle inné chez l’homme ? Si non, comment l’être humain acquiert-il cette conscience ?

II-

A-

Dans un second temps, Hegel décrit une bi dimension de la conscience. En effet, selon lui, la conscience provoque l’art, un art mêlant réflexion et pulsion. Par exemple, Hegel parle de “besoin d’art”, or un besoin est une chose nécessaire à l'existence. Hegel affirme donc que l’art est quelque chose de nécessaire chez un sujet et que chaque homme aura un besoin d’art au cours de sa vie, un besoin d’art qui s'extériorisera sous forme de pulsion maturée et réfléchie. Pour se comprendre, s’analyser, “se contempler”, ou pour vivre sereinement (il parle en effet de besoin), il faut se représenter. Par exemple, il dit: “il chasse devant lui ce qu’il est”. Le mot “chasse” montre un état de pulsion comme si l’homme devait faire sortir de force son sois-même. Un besoin étant une nécessité, nous ne connaissons pas la cause de ce besoin d’art. En effet, il dit: “Il faut donc chercher le besoin général qui provoque une oeuvre d’art dans la pensée de l’homme”. Hegel affirme donc que pour prendre conscience

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