Art hegel
Commentaire de texte : Art hegel. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Sofffia • 9 Septembre 2021 • Commentaire de texte • 1 380 Mots (6 Pages) • 621 Vues
Le texte que nous devons commenter a été tiré de Esthétique de Georg Wilhelm Hegel en 1835. Dans ce texte, Hegel aborde la fonction de l’art et se pose ainsi la question de savoir à quoi sert l’art dans notre existence. Tout au long de l’histoire, le but des artistes dans leurs œuvres a été remis en question à plusieurs reprises. Cherche-t-il l’expression d’un un sentiment esthétique dans le sphère public ou l’expression d’un message ? Il est difficile d’y répondre puisque les œuvres d’art ne remplissent pas une fonction purement utilitaire comme les ustensiles pratiques que nous utilisons au quotidien. Alors est-il pour autant sa propre fin ? Si nous aimons l’art et que nous l’avons, c’est qu’il doit nous apporter quelque chose de personnel. C’est selon cette approche que Hegel présente sa thèse qui souligne que la fonction de l’art est de libérer l’homme de ses passions, qui entravent sa capacité de penser de manière cohérente. Cependant établir que l’art a une fonction libératrice peut poser problème puisque l’art ne serait-il pas trop éloigné de la réalité pour atteindre chaque homme pour ainsi le libérer de la violence de ses sentiments individuelles ? Si oui, l’art ne pourrait-il pas avoir un effet inverse et intensifier ses passions ? On comprend ici que l’enjeu du texte va être de montrer comment et jusqu’à où l’art peut être utiliser comme un outil libératrice pour l’homme.
Dans un premier temps, nous observerons comment les passions sont éclairées par l’art qui permet de les extériorisées donnant à l’homme la possibilité d’en prendre conscience. Puis dans un second temps nous allons voir comment Hegel approfondie cette notion et argumente la nécessité de l’objectivation des sentiments. Finalement, Hegel fait une analogie entre cette idée et la douleur. De plus nous demanderons si l’art est dans la mesure d’atteindre réellement chaque spectateur et permet une véritable libération et pas l’effet contraire.
Tout d’abord l’Esthétique désigne « la philosophie de l’art » c’est-à-dire la tentative de déterminer la signification des œuvres d’art. Pour Hegel, l’art n’a pas pour rôle d’imiter la nature mais de permettre à l’esprit de s’exprimer contre les passions. Mais faut-il réellement les contrôlées ?
En effet, du terme même qui vient du grec « pathein » qui veut dire « subir », les passions sont donc perçues comme des parasites dans le corps des hommes parce qu’elles sont en eux mais ne viennent pas d’eux car l’homme les subis contre leur volonté. Elles renvoient donc à tous les « instincts » d’une personne qui entravent sa capacité à réfléchir et à agir rationnellement. L’idée de vouloir dominer « ses instincts » est très ancienne car les Stoïciens pensaient déjà que le bonheur ne pouvait être atteint que dans les conditions de la suppression de toutes les passions en soi. Cependant Hegel a une nouvelle approche de ce concept car pour lui ces passions ne peuvent pas être complétement supprimées mais au contraire elles doivent être « adoucies » car elles peuvent conduire à la « sauvagerie » si l’homme ne peuvent pas les maitriser. Selon le philosophe, la raison ne suffit pas à contrôler les passions. Cependant l’art, permet de « flatter » les passions et les spectateurs. Dans cette phrase, nous pouvons observer une contradiction évidente entre « flatter » et « montrer à l’homme ce qu’il est » qui s’agit de montrer l’homme sous ses aspects négatives. Cette contradiction permet de renforcer la fonction libératrice de l’art car pour Hegel le spectacle de l’art procure du plaisir et en même temps permet de mettre en scène les conséquences des passions poussées à l’extrême hors du corps de l’homme « Représente à l’homme les passions elles-mêmes ». Les spectateurs peuvent ainsi contempler de l’extérieur ce qu’ils ont pu eux-mêmes ressentir à l’intérieur d’eux, ce qui les amènent à se détacher et à réfléchir, leur permettant de ne pas commettre les mêmes erreurs que les protagonistes dans les œuvres d’art.
Ce simple fait d’extérioriser les passions permet de réduire leur force et d’entrainer une libération de l’homme de « ses instincts animales ». Elle nécessite tout de même l’objectivation des sentiments.
Hegel poursuit son argumentation sur la représentation des passions et nous explique comment cela permet de supprimer l’aspect immatériel et floue de celles-ci permettant ainsi de « leur enlever leur intensité ». Devenues ainsi des objets « tout court », les passions sont alors à la merci de la domination des hommes, qui ne cessent de vouloir dominer le monde technique. Cette idée d’avoir un regard extérieur pour comprendre ses sentiments involontaires provient de la « poétique » d’Aristote qui est permise grâce à une vraie indentification avec les acteurs des tragédies et le fait que le spectateur éprouve une passion moins intense car elle se déroule dans un cadre irréelle qui a pour but de proposer une autre vision de celle-ci. Tout cela permet comme le mentionne Aristote et donc indirectement Hegel une « épuration des émotions » ressentie par le spectateur tout comme l’artiste qui se libère d’un sentiment qui lui est personnelle à travers son œuvre d’art qualifié comme universel. Cela entraine une réelle prise de conscience de soi qui nécessite cette « objectivation des sentiments » pour permettre aux œuvres d’art d’être contemplées et interprétées par chaque individu, ainsi répondant à sa fonction libératrice.
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