Aristote / Le bonheur
Commentaire de texte : Aristote / Le bonheur. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Julia Guerin • 9 Avril 2022 • Commentaire de texte • 1 429 Mots (6 Pages) • 607 Vues
Est-ce en obtenant le dernier jeu vidéo à Noël, qu’on est heureux? Ou est-ce en travaillant sans cesse, nuit et jour, afin d’atteindre une haute position dans la société? Pour Aristote, ce n’est ni l’un, ni l’autr. Aristote, disciple de Platon à l’Académie durant l’Antiquité a jeté les bases de la métaphysique et est considéré comme le père fondateur des pensées médiévale, islamique et chrétienne. Il est l’un des penseurs emblématiques ayant traité la question du bonheur.
Dans le texte extrait de Ethique à Nicomaque, Aristote étudie la question du bonheur; il oppose le bonheur à l’amusement, et mesure le bonheur par rapport à la vertu, à la prudence et à la modération d’une personne.
Dans un premier temps, Aristote réfute la thèse que le bonheur ne consiste qu’en l’amusement et que l’accomplissement des désirs mène au bonheur. Dans un deuxième temps il reconnaît l’importance du repos et de l’amusement pour mieux être heureux après. Enfin, Aristote argumente que le bonheur ne peut être atteinte que par la mesure, l’accomplissement de l’acte meilleur, par la mise en action de la vertu.
Tout d’abord, Aristote entreprend son argumentation par l’affirmation “le bonheur ne consiste pas dans l’amusement”. Aristote s’oppose à une conception hédoniste du bonheur, qui voit dans l’obtention des plaisirs la réalisation du bonheur. Le bonheur est une aspiration commune à tous, un sentiment de complétion, de satisfaction totale de l’âme. Or le bonheur est souvent défini, en opposition au plaisir ou à la joie, comme un état durable de satisfaction. La philosophie antique fait du bonheur le Souverain Bien, c’est à dire une fin suprême à laquelle toutes les autres sont subordonnées. Le bonheur est en notre pouvoir. Dans cette première partie, Aristote souhaite dissocier les notions de d’amusement (de plaisir), et de bonheur. Pascal nous dit à propos de l’amusement que: “La seule chose qui nous console de nos misères est le divertissement.” L’amusement, le plaisir est souvent confondu avec le bonheur, c’est ce que Aristote dénonce. En effet si l’amusement est une jouissance positive, un état de cessation de la souffrance, il est aussi éphémère, temporaire, et peut mener à la souffrance sur le long terme. Par exemple, on peut s’amuser, jouer dehors lorsqu’il fait beau, mais cela peut aussi consommer du temps qu’on aurait du passer à faire des tâches ménagères ou du travail, et donc on repousse l’accomplissement de ces tâches, on les fait dans le stresse du manque du temps, ou alors on ne les fait pas, ce qui a de même des conséquences négatives sur l’atteinte du bonheur. C’est pourquoi Aristote affirme que l’amusement ne peut pas être le but ultime de la vie. Le but ultime étant le bonheur, chaque décision de la vie doit être prise dans le but d’atteindre le bonheur: “ toutes les choses du monde, qu'on ne les désire jamais que pour une autre chose,”. La notion de désir doit elle aussi être dissociée du bonheur selon Aristote. Le désir évoque une notion de manque, manque souvent matériel et qui a une limite (qui peut donc être totalement satisfait). En revanche, ce désir n’apporte pas le bonheur, mais une satisfaction temporaire; le désir est associé au plaisir.
Chacun travaille, donc, pour ensuite pouvoir atteindre le bonheur. Mais pourquoi travaillerait-on pour atteindre un état de satisfaction éphémère. Par exemple, on peut commettre l’erreur de penser que l’on pourrait atteindre le bonheur en achetant un objet que l’on veut. Mais, une fois l’objet acheté, on réalise que l’on est toujours pas heureux, que l’on a travaillé pour rien; c’est ce qu'Aristote dénonce: “s'appliquer et se donner de la peine, encore une fois, uniquement pour arriver à s'amuser, cela paraît aussi par trop insensé et par trop puéril”.
Il est important de noter que, dans cette première partie de l'argumentation, Aristote utilise les termes “absurde” et “insensé”. Ces deux mots décrivent une action, une pensée qui s’oppose à la logique, à la raison. En effet, si le bonheur est “le but”, c’est une fin en soi; chaque individu cherche à être heureux, et agir de telle sorte que ce soit une autre fin que le bonheur qui serait atteinte est contre la nature de l’homme, donc s’opposerait à la nature de l’être rationnel. Le bonheur n’est pas un état passif. Au contraire, le bonheur est action, activation permanente de la
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