Économe-monde américaine

NE JAMAIS ETRE DANS LA DESCRIPTION, TOUJOURS L'ANALYSE, LA RECHERCHE DE PROFONDEUR

L'économie monde étatsunienne

INTRO :

Accroche(s) : Dès le début du XXème siècle, le socialiste Jean Jaurès perçoit dans l'essor américain l'avènement d'un "énorme soleil capitaliste", soulignant ainsi l’apparition d’une nouvelle puissance dynamique et expansionniste sur la scène internationale.

Définition du sujet : Selon l'historien Fernand Braudel, une économie-monde est "un morceau de la planète économiquement autonome, capable pour l'essentiel de se suffire à lui-même et auquel ses liaisons et ses échanges intérieurs confèrent une certaine unité organique ". Une partie de l'univers donc, formant un tout économique, qui enjambe les frontières politiques et linguistiques. La Phénicie antique, l'univers hellénistique, le monde musulman à son apogée, sont autant d'exemples d'économies-monde appartenant au passé.

• L'économie-monde se caractérise par une structure fortement hiérarchisée, qui met en jeu une maîtrise des filières d'approvisionnement et de commercialisation et une emprise multiforme du centre, où affluent et d'où repartent capitaux, informations et marchandises, sur les productions périphériques. Selon "Alternatives Economiques", ce qui définit la périphérie est son mode d'insertion particulier dans le réseau d'échanges d'une économie-monde ou, plus précisément, dans la division internationale du travail promue par les puissances qui dominent cette économie-monde. La périphérisation désigne ainsi "le processus de restructuration des productions des régions tombant sous le contrôle politique (colonisation) ou économique du centre de l'économie- monde, en fonction de ses besoins de consommation finale ou intermédiaire".
• Immanuel Wallerstein complète encore cette définition en distinguant économie-monde et empire-monde. Selon lui, la différence réside dans leur configuration politique. Dans le cas de l'empire-monde, la division internationale du travail se déploie au sein d'un espace étatique unique et la nature des relations entre les différentes parties du système est politique avant d'être économique. Dans le cas de l'économie-monde, elle se déploie dans un espace inter étatique et les relations entre les différentes unités qui composent l'économie monde sont principalement d'ordre économique. Par ailleurs, Wallerstein situe les bases matérielles de l'hégémonie dans les trois domaines de la production, du commerce et de la finance.
• Historiquement, les rapports qu'entretiennent les Etats-Unis avec le monde sont ambigus. Depuis la Proclamation de leur indépendance le 4 juillet 1776, les Etats-uniens demeurent persuadés qu'ils partagent un héritage colonial avec les autres peuples colonisés de la planète, et affirment que leur politique est "l'antithèse de celle des vieilles nations européennes". Ainsi le président James Monroe (1817-1824), père la doctrine qui porte son nom, considère que la sphère d'influence américaine se limite à l'Amérique Latine, où l'intervention des puissances étrangères est considérée comme portant atteinte à la sécurité de la nation. En contrepartie, il s'engage à ne point intervenir dans les affaires européennes. Cette doctrine semble être en contradiction avec la "Destinée Manifeste" idéologie selon laquelle la nation américaine a pour mission divine de répandre la démocratie et la civilisation vers l'Ouest. Ces dans ces conditions qu'est né le violent sentiment isolationniste, qui marque toujours fortement les mentalités états-uniennes, et d'autre part, le sentiment d'une mission civilisatrice à accomplir, qui constitue une sorte de "mystique de l'expansion".

Problématique(s) : Entre volonté expansionniste et tentation isolationniste, comment les Etats- Unis sont ils parvenus à s'imposer comme économie-monde au cours du XXeme siècle, et quels sont les attributs de leur puissance ? Peut on parler d'un déclin de l'économie-monde étatsunienne ?

Plan-type : Chrono-thématique

I- Progressivement, les Etats-unis s'imposent comme nouvelle économie-monde (1870-1940) II- Les Etats-Unis économie-monde à l'hégémonie multiforme (1941- 1958)

III- Mais cette domination est en proie aux crises et contestations (1960-nos jours)

1. Progressivement, les Etats-unis s'imposent comme nouvelle économie-monde (1870-1940)

A – Les Etats-Unis concurrencent le modèle britannique grâce à de nombreux atouts (1870-1914)

1. Un environnement propice à l'essor de la nation ...

• un territoire immense qui offre des climats variés et complémentaires utiles à l'agriculture, Sun Belt (agrumes, cultures tropicales), Grandes Plaines (blé, maïs, soja), zones irriguées (élevage, coton, fruits ) mais également des ressources naturelles (fer, charbon, cuivre, pétrole, gaz)
• un territoire riche en ressources aquatiques (réseau fluvial important permet le commerce et l'acheminement des ressources relayé par le réseau ferroviaire, les chutes d'eau de la Fall Line sont source d'énergie et permettent le développement industriel, permet aussi l'irrigation pour l'agriculture) mais également ouverture sur l'Atlantique et le Pacifique permet d'être le centre du commerce (grands ports de New York et Los Angeles)
• terre d'immigration, donc beaucoup de main d'oeuvre bon marché
• calvinisme très présent, ancrant dans chaque citoyen l’idée qu’un travail acharné, rigoureux, scrupuleux et fructueux apparaît comme un signe d’élection. Des auteurs comme Alain Peyrefitte, y voient une cause importante du « développement fulgurant » de la société américaine en deux siècles
• Mythe du "self made man" perpétué notamment par Carnegie (entrepreneur dans le domaine de l'acier) qui proclame que "n'importe quel balayeur peut accéder à la richesse et à la puissance". Il developpe avec Rockerfeller (pétrole), qui affirme "Dieu m'a donné mon argent", un véritable "évangile de la richesse" affirmant que l'argent récompense la vertu, et que Dieu donne la puissance à ceux qui sont Sauvés. Ces industriels affirment que leur réussite est justifiée car résulte d'un "darwinisme social' ("face à la sélection naturelle, seuls les plus aptes survivent"). Idéologie très forte qui pousse sans cesse à l'innovation, l'expansion économique etc. Mais popularité ambigüe, certains magnats du chemin de fer critiqués pour leur immoralité y gagnent le surnom de "barons voleurs"

1. ... mis au service de l'industrialisation et de la fièvre spéculative ferroviaire ...

Nation de pionniers et de communautés agricoles devient une puissance agricole qui exporte une partie croissante de ses productions grâce à une population de marchands. Guerre de Sécession : formation de la classe de ceux qui deviennent les entrepreneurs des EU. Les bénef de la guerre font des millionaires qui réinvestissent dans l'industrie.

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