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Révolution de 1789

Cours : Révolution de 1789. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  21 Avril 2022  •  Cours  •  3 109 Mots (13 Pages)  •  336 Vues

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1.LA REMISE EN CAUSE DE L’ANCIEN REGIME

1.1 Un Ancien Régime en crise

À la fin des années 1780, la France traverse une importante crise économique et sociale. La dette s’est amplifiée en raison des dépenses militaires et diplomatiques et des divisions d’une société de plus en plus inégale face à l’impôt. C’est dans ce contexte que la France rentre dans cette période de bouleversements.

La France endettée plonge ainsi dans la crise. Fondée sur la notion de privilèges, la société française d’Ancien Régime est de plus en plus inégale.                                    98% des 28 millions de Français sont ainsi membres du tiers état, qui rassemble tous ceux qui ne sont ni nobles, ni clercs. Ces derniers sont exemptés de l’impôt, au nom du rôle qu’ils jouent dans la défense de la nation ou dans le salut des âmes. Ces deux ordres privilégiés occupent alors la majorité des postes clés du pouvoir, concentrent entre leur mains l’essentiel des terres du royaume et participent aussi au commerce transatlantique au côté de la nouvelle bourgeoisie marchande qui supporte de plus en plus difficilement les privilèges de cette noblesse.

Ces inégalités sont régulièrement critiquées depuis la seconde moitié du XVIIème siècle et prennent la forme d’émeutes dans les campagnes de l’Ancien Régime contre l’impôt. La seconde moitié du XVIIIème siècle voit se multiplier ces révoltes lors des périodes de mauvaises récoltes. 

Outre sa dimension sociale, la révolution de 1789 est la conséquence directe des difficultés financières du royaume. En 1788, les recettes ne couvrent pas les dépenses : 500 millions de livres de revenus pour des dépenses de plus de 600 millions, dont la moitié sont consacrées au remboursement de la dette publique. Les guerres menées pèsent aussi lourdement, en particulier celle d’Amérique. La monarchie tente alors plusieurs réformes de l’impôt mais celles-ci se heurtent à l’opposition des privilégiés. 

Face à cette impasse, le Roi n’a d’autres choix que de convoquer les états généraux qui n’ont pas été réunis depuis près de 175 ans. Le peuple est dès lors appelé à s’exprimer dans les cahiers de doléances, qui consignent les vœux et les réclamations des Français, et à élire des représentants. Chaque ordre élit alors ses représentants pour siéger lors de ces états généraux dont l’objectif pour le roi est d’abord la levée d’un nouvel impôt. Le 5 mai 1789, la première séance des états-généraux s’ouvre à Versailles.

1789, une année de ruptures

Les députés du tiers état réunis à Versailles dénoncent dès juin 1789 le refus de réformer le mode de scrutin au sein des états généraux. Ils critiquent, en effet, le vote par ordre et non par tête qui accorde à chacun des trois ordres une voix et place donc le tiers état en minorité d’office.

Le 20 juin 1789, dans la salle du jeu de Paume, les députés du tiers état, prêtent serment de ne pas se séparer avant d’avoir donné une Constitution au royaume. Cet événement marque alors l’émergence de la communauté nationale ou plus simplement de la Nation. C’est la naissance d’une idée neuve : la volonté d’adopter une Constitution, un texte qui doit organiser les institutions politiques pour le bien de tous et qui marque le transfert de la souveraineté du roi vers la Nation. Les députés réunis se proclament assemblée nationale constituante le 9 juillet.

Les événements s’accélèrent et bouleversent l’ordre social et politique en France. Les tensions montent à Paris dans un contexte de rumeurs de rassemblement des troupes et d’une monarchie qui s’oppose à cette nouvelle assemblée.

En quête de poudres et de munitions, des centaines de Parisiens des faubourgs populaires s’emparent de la Bastille, le 14 juillet 1789. Cet événement marque l’irruption du peuple dans la révolution et l’utilisation de la violence reconnue comme légitime. Le « peuple » devient alors un acteur politique.

Au même moment en juillet et août 1789, le phénomène de La « « Grande peur » a touché les campagnes françaises. Des rumeurs annoncent l’arrivée de troupes étrangères voulant restaurer la monarchie absolue. Paysans riches ou pauvres s’élèvent alors contre les taxes et privilèges seigneuriaux et parfois s’attaquent aux châteaux et brûlent les chartriers (archives évoquant les taxes seigneuriales). En réponse à ces insurrections, l’Assemblée nationale décide l’abolition des privilèges dans la nuit du 4 août.

Ainsi l’Ancien Régime disparaît en cet été 1789, sous la pression populaire. La société d’ordres est abolie. Les bases de la société nouvelle sont alors définies dans la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, adoptée le 26 août 1789 par les députés. Cette Déclaration fait apparaitre, dès 1789, de nouvelles notions juridiques et politiques à vocation universelle. À la souveraineté royale se substitue la souveraineté de la loi promulguée par la Nation. Aux droits naturels de l’homme, droits naturels et inaliénables chers aux philosophes des Lumières, se combinent les droits politiques et institutionnels dont le droit d’expression et d’opinion ; le sujet laisse place désormais au citoyen.

 

2.UNE NOUVELLE FRANCE SE DESSINE
2.1. L’installation d’une monarchie constitutionnelle

Dès l’été 1789, une monarchie constitutionnelle semble se dessiner même si la nouvelle Constitution n’est établie qu’en 1791. La Déclaration des droits de l’homme et du citoyen a ainsi proclamé la souveraineté de la Nation et a affirmé l’autorité de la loi en tant qu’expression de la volonté générale. Le roi se voit imposer la cocarde tricolore, symbole de l’union entre le roi et la nation. Tout retour en arrière semble désormais exclu.

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