Musée de l'Acropole
Dissertation : Musée de l'Acropole. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar CACAggfgfg • 19 Octobre 2022 • Dissertation • 2 403 Mots (10 Pages) • 283 Vues
Haroun DEBAT GEOGRAPHIE 2de1
BELGHITH[pic 1]
L'ouverture du nouveau musée de l'Acropole rappelle le contentieux historique entre Grecs et Britanniques pour la détention des frises du Parthénon. La Grèce réclame le retour de ce trésor national quand l'Angleterre dit protéger un vestige du berceau de la civilisation. Ce conflit illustre et dénonce surtout une tradition d'appropriation des œuvres du patrimoine mondial par les grands musées. Le British Museum devrait-il rendre la frise des Panathénées et les autres pièces archéologiques athéniennes à la Grèce ? Je défendrais ainsi la position qui assume que les œuvres grecques doivent revenir de droit à leur pays d’origine. Nous poserons d’abord le contexte historique de l’exportation des pièces archéologiques, nous montrerons ensuite les accusations de pillage envers l’Angleterre, en second lieu les tensions et requêtes entre la Grèce et l’Angleterre et pour finir l’évolution de l’opinion publique.
I/ Contexte historique
Thomas Bruce dit Lord Elgin, né le 20 juillet 1766 dans la résidence familiale de Broomhall House et mort le 14 novembre 1841 à Paris, 7e comte d'Elgin et 11e comte de Kincardine, fut un diplomate et militaire britannique, surtout connu pour avoir transporté le décor sculpté du Parthénon d'Athènes à Londres. Elgin se promettait en fait d'avoir le même type d'influence sur l'architecture et la sculpture avec ses projets que les athéniens. Il s'en ouvrit à Hamilton qui l'encouragea et lui recommanda d'engager le peintre paysagiste Giovanni Battista Lusieri pour réaliser les vues d'Athènes et d’autres artistes européens. Mais le coût de ceux-ci pour les rémunérer en plus des couts de l’expédition étaient trop élevés. Il emporte ainsi avec lui dans ses valises 17 statues des frontons, 15 métopes (panneaux sculptés) et environ 75 m de frise sculptée en relief. Après l’expédition aidée par l’empire ottoman en août 1800, Lord Elgin se fut emprisonné par Napoléon et endetté en 1803, mais, les œuvres grecques exportées étaient considérées comme propriété du Lord Elgin et comme sa fierté.
Lord Elgin avait été ruiné par le coût important des travaux en Grèce et du transport de ses marbres et par le fait que sa carrière diplomatique était terminée. Il n'avait plus les moyens de conserver sa collection. Il tenta à de multiples reprises de la vendre au gouvernement britannique, et ce, dès 1805. En 1810, Elgin la proposa une nouvelle fois à l'État britannique. Il négocia pendant un an avec Joseph Planta, bibliothécaire principal du British Museum et Charles Abbot, Speaker de la Chambre des Communes. En mai 1811, il finit par demander 62 440 livres (ce que les travaux lui avaient coûté plus quatorze ans d'intérêts). Le gouvernement marchanda à 35 000 livres. Lord Elgin accepta les 35 000 livre en 1817, il était trop endetté pour refuser, mais il le resta. Les marbres devinrent propriété de la nation et furent transférés au British Museum. Dans la loi d'achat votée par le Parlement en 1816, il fut proposé un amendement stipulant que la Grande-Bretagne ne garderait les marbres que jusqu'à ce que leur propriétaire légitime les réclamât. Mais cet amendement fut rejeté.
Tout cela laisse à pensée qu’en plus de l’amendement rejeté du Parlement donnant un avis populaire que les œuvres n’appartenaient pas à l’Angleterre mais au pays d’origine, la Grèce, on voit aussi que l’affaire du Lord Elgin reste commerciale et dépourvue de morale et de valeur identitaire envers la Grèce, Grèce dont le patrimoine culturel est en majorité représenté par le Parthénon, berceau de la démocratie.
II/ Accusations de pillage et de mutilation du Parthénon
Dans le discours de madame Mélina Mercouri, ministre de la Culture et des Sciences et de la Grèce, à Mexico, le 29 juillet 1982, cité dans La Grèce antique, archéologie d’une découverte, Roland et Françoise Etienne, la ministre ose suggérer que ces marbres emblématique devaient retourner en Grèce. Elle mentionne également qu’elle reçut du soutien venant de personnes britanniques et cite le Britannique Dowell : « J’ai connu l’humiliation d’assister au dépouillement du Parthénon, de ses sculptures les plus brillantes, et à la destruction de quelques magnifiques parties architecturales du temple. » Tandis que lord Byron écrit : « Quand on pille et détruit les merveilles des siècles, que le temps et la barbarie ont su épargner, il ne se trouve aucune excuse, quel que soit l’auteur de cette lâche destruction (…). Je parle objectivement, moi, je suis avec la Grèce, et je ne crois pas que le pillage en Inde ou en Attique soit à l’honneur de l’Angleterre. » Elle dénonce également le soi-disant « idéalisme » de Elgin visant à sauver ces marbres de « mains incultes et des esprits indifférents ». Rappelons que la Grèce se situe à la 4e position selon un rapport de l’UNESCO en termes d’histoire et d’avancées culturelles. Mélina Mercouri rappelle que les occupants ottomans de l’Acropole se sont trouvés à court de munitions et commencé à détruire les colonnes pour en tirer le plomb et en faire des balles ; les Grecs leur ont envoyé un message encore historique : « Ne touchez pas aux colonnes de l’Acropole, on va vous envoyer des balles. » Et ils l’ont fait. « Ce sont ces mains incultes qui ont porté les balles, et ce sont ces esprits indifférents qui ont échangé leur vie pour défendre leur patrimoine » poursuit-elle.
On y voit le manque d’humanisme non-face aux guerriers grecques mais envers l’art historique qu’est cette Frise des Panathénées à subit par sa mutilation qui en montre un intérêt malsain des Britanniques de l’époque. Il y a eu une Vénus de Milo, un David de Michel Ange mais pas de marbres d’Elgin souligne Mélina Mercouri. Cette cruauté envers le site du Parthénon peut être démontrer par des exemples : les Français ont enlevé à l’Italie ses statues et ses tableaux mais ils n’ont point mutilé des temples pour en arracher les bas-reliefs.
Dans le monde entier, le nom Grèce et associé à son site du Parthénon et que ses marbres représentent un patrimoine nationale et une propriété, une fierté. Ses marbres sont les marques de la contribution de la Grèce à la philosophie démocratique. Mélina qualifiera ses marbres comme « notre inspiration » et « l’essence même de notre grécité ». Elle conclura en faisant appel de manière lyrique à la morale et à la justice des Britanniques et les suppliant de rendre les marbres de La Frise des Panathénées.
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