Les relations internationales contemporaines sont-elles régulées ?
Cours : Les relations internationales contemporaines sont-elles régulées ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar doriane5 • 21 Octobre 2021 • Cours • 3 005 Mots (13 Pages) • 494 Vues
Cours n°3 : Les relations internationales contemporaines sont-elles régulées ?
Les relations internationales sont dominées par les rapports de puissance entre des Etats qui, bien qu’égaux en droit, demeurent très différents dans les faits et donc inégaux en termes de puissance. Cette puissance est comme un pôle autour duquel les Etats s’organisent et qui régule donc leurs relations, comme l’attestent les différentes configurations de la puissance qui conduisent à cette régulation (Section 1). Existe-t-il aujourd’hui un tel mode de régulation ? Les nombreux facteurs contemporains de régulation nous permettent d’en douter (Section 2).
Le mode de régulation des relations internationales par la puissance
La discipline des Relations internationales (majuscule) a pour objet l’étude de la régulation des relations internationales (minuscule) par les rapports de puissance. Un célèbre courant doctrinal, le réalisme, a théorisé ce mode de régulation (§1). Plusieurs configurations de la puissance sont susceptibles de conduire à la régulation des relations internationales (§2).
Le réalisme, courant doctrinal des Relations internationales
Une doctrine stato-centrée et compétitive
Le réalisme est centré sur les rapports entre Etats et nient un peu les autres acteurs des relations internationales (= stato-centré). Ces rapports sont perçus essentiellement comme des rapports de compétition pour la puissance entre les Etats et l’étude est axée sur les conflits entre eux : on la qualifie donc de doctrine « compétitive ». En effet pour Raymond Aron, qui en est le principal représentant, « Les relations interétatiques se déroulent à l’ombre de la guerre » [1].
D’autres doctrines mettent en avant d’autres rapports susceptibles d’intervenir et de réguler aussi les relations internationales : des rapports de coopération volontaire, dans une démarche « harmoniste » ou encore mettent d’autres acteurs au cœur de leur analyse. Elles sont plus récentes et seront présentées plus tard dans le cours.
Il s’agit d’un courant américain dont les racines sont anciennes et européennes : il traduit les grandes caractéristiques de la pratique diplomatique européenne du 19e siècle pour en faire les règles générales applicables par les Etats-Unis à leurs relations internationales[2].
Les grandes règles des relations internationales selon le courant réaliste
- Les acteurs principaux des relations internationales sont les groupes de conflit ; depuis le système interétatique westphalien, ces groupes sont essentiellement les Etats-Nations. Les organisations interétatiques et les entités non étatiques ne sont pas des acteurs autonomes car ils n’agissent au mieux que par l’intermédiaire des Etats.
- Ces Etats sont incarnés par les chefs du pouvoir exécutif, qui sont les acteurs rationnels des relations internationales. Ils vont poursuivre principalement leur intérêt national en termes de puissance. La politique extérieure (high politics) prime sur la politique intérieure (low politics) et la prise en compte de l’opinion publique est un obstacle à la bonne conduite diplomatique. Lorsque la politique extérieure ne parvient pas à atteindre l’intérêt national par les moyens pacifiques, le recours à la guerre est un moyen légitime de la politique extérieure.
- L’état d’anarchie de la société internationale conduit à la guerre potentielle, car il n’existe aucune autorité centrale susceptible d’empêcher le recours à la violence armée de la part des acteurs internationaux (aspect compétitif). La régulation n’est pas nécessairement la paix, mais seulement une certaine stabilité, même précaire. Le progrès de cette société anarchique est impossible : pessimisme.
- L’équilibre des puissances est le mode de régulation essentiel des relations internationales. L’existence et l’effectivité du droit international et des institutions de coopération sont exclusivement fonction de leur conformité aux intérêts des Etats les plus puissants.
Un assouplissement de la pensée réaliste : le courant néo-réaliste
Représenté par l’américain Kenneth Waltz, il constitue la forme la plus récente du courant réaliste et s’appuie sur le développement, dans les relations internationales plus récentes, d’une coexistence pacifique entre les Etats. La société internationale est perçue comme un ensemble plus organisé, fait d’éléments dépendants les uns des autres, interdépendants. La notion d’intérêt national est donc élargie : les Etats prennent conscience que la protection de leur intérêt national sera conditionné par la sauvegarde l’intérêt national des autres Etats. Les liens entre les systèmes politiques internes et les comportements internationaux sont soulignés. Ce courant est mieux adapté à notre société contemporaine.
Les configurations de la puissance conduisant à une régulation
Seules des configurations autour d’Etats puissants permettent la régulation des relations internationales.
La pentarchie : le Concert européen
Domination conjointe par 5 puissances européennes, à partir de 1815 (défaite de Napoléon) jusqu’à la 1e guerre mondiale. Autriche-Hongrie, France, Prusse, Royaume-Uni, Russie.
La bipolarité : la Guerre froide
Rappel historique
* La construction des blocs
A la fin de la guerre, les Alliés se divisent et les blocs se constituent. L’URSS a progressé en Europe suite à la Conférence de Yalta, et cherche à y étendre son idéologie communiste. Avec la doctrine Truman, les USA endossent un rôle nouveau : ils aident à la reconstruction des pays européens, afin de ne pas permettre à l’URSS d’étendre son influence sur des Etats affaiblis. Un plan pour la reconstruction de l’Europe, le Plan Marshall, constitue le 2nd volet, économique, de cette théorie. Il s’adresse à tous les pays d’Europe. Il paraît être une démarche strictement économique, sans visée politique. Mais il permet en
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