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Les mémoires de la guerre d’Algérie

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Par   •  11 Janvier 2022  •  Cours  •  2 753 Mots (12 Pages)  •  474 Vues

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Sujet de composition : Les mémoires de la guerre d’Algérie

Introduction :

Sujets possibles : mémoires et mémoire de la guerre d’Algérie

                             L’historien et la mémoire de la guerre d’Algérie

                             Les mémoires de la…

Histoire/ mémoire : deux représentations différentes du passé

Thucydide Histoire de la guerre du Péloponnèse reconstruction à partir des sources, de témoignages. Regard critique, remise en cause de ce qu’on sait des faits. Historia : enquête < Hérodote L’enquête

Histoire se veut objective et universelle. Histoire se veut science. Universelle : cherche à comprendre. Les faits en eux-mêmes mais au-delà : le sens, la logique des événements.

Mémoire : lien affectif avec le passé. Evolution parce que liée à l’oubli. Liée à l’expérience. Subjective.

Mémoire collective : différente selon les groupes (résistants, déportés, soldats pendant la 2e guerre mondiale). Collective : mémoire nationale institutionnelle 1914-1918 11 novembre : sacrifice des poilus. Russie : pas de mémoire de la guerre de 14-18. 14-18 : évolution là aussi. Dans les années d’entre-deux-guerres : revanche, victoire.

Pratique sociale sur les événements du passé : commémorations, livres, visite de musée, discours, procès, lois mémorielles… fort car les personnes ayant vécu les événements ne sont peut-être plus là. 2018 Centenaire : il n’y a plus de poilus. Cohésion nationale, résonnance collective, rassemblement autour d’événements.

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L’histoire est d’abord un récit des événements du passé, un récit structuré de ce qui s’est passé. Elle cherche à problématiser, à donner du sens aux événements et recherche la vérité des faits. Par nature, elle est donc incomplète car la recherche historique est permanente et découvre régulièrement des éléments d’explication du passé. La mémoire est ce qui reste en nous du passé. Elle est donc liée aux émotions, au sensible, à ce qui a été vécu et est sélective. Elle peut être individuelle et donc personnelle mais aussi collective, nationale ou liée à un groupe, familial, les anciens combattants, les déportés, les soldats, etc.

La guerre d’Algérie de 1954 à 1962 est d’abord une guerre coloniale. 24 000 soldats français y ont été tués, des appelés pour la plupart.  

Les mécanismes de la mémoire de la guerre d’Algérie ont été analysés par l’historien Benjamin Stora en 1991 dans son ouvrage La gangrène et l’oubli explique que les rancœurs et le sentiment d’injustice ont dominé le souvenir de la guerre. Les « Evénements », les « opérations de police » que l’on donnait en France à la guerre d’Algérie révèlent aussi la volonté de taire les violences de la guerre d’Algérie. A-t-on fait silence sur la guerre d’Algérie ? La diversité des mémoires de la guerre d’Algérie est le reflet des oppositions pendant la guerre de 1954 à 1962 notamment dans la société française. Il n’y a pas de récit commun de la guerre de la guerre d’Algérie. Cette diversité n’est pas réduite à une opposition entre la France et l’Algérie mais concerne aussi les oppositions dans chaque camp comme celle des pieds-noirs et des gaullistes en France.

Virulence du discours dès les années 1960 des anciens partisans de l’Algérie française. Il s’agira ici d’analyser l’évolution des mémoires de la guerre d’Algérie. Cette mémoire a évolué : il existe des cycles mémoriels concernant la guerre d’Algérie.

Dans quelle mesure la mémoire de la guerre d’Algérie est-elle plurielle ? Il conviendra en fait de montrer pourquoi il s’agit ici de mémoires au pluriel qui rendent difficile le travail de l’historien.

  1. La France et l’Algérie, deux mémoires opposées

  1. L’oubli volontaire en France jusque dans les années 1980

La réalité de la guerre est niée. On parle des « événements » ou des « opérations de police ». le titre du film de Bertrand Tavernier « Une guerre sans nom » sorti en 1992 souligne cette volonté de taire la guerre et ses violences. Pourtant, le contingent français s’élève à 500 000 hommes pendant la guerre. Cependant, les appelés seront 1,2 million à passer au moins 24 +mois en Algérie. Un quart de la population française a été touchée par la guerre.

Pourtant, le débat est vif dès les événements de la guerre en France : le général de Bollardière et l’historien Henri-Irénée Marrou qui avaient dénoncé la torture sont arrêtés dès 1956. La dénonciation de la torture vient surtout des intellectuels comme JP Sartre, Pierre Vidal-Naquet ou François Mauriac. Déjà le 13 janvier 1955, un article de Claude Bourdet du Nouvel Observateur paraît sous le titre « votre gestapo d’Algérie ». Procès de l’historien André Mandouze en 1957 et du philosophe Francis Jeanson en 1957. Mars 1957, Vercors, écrivain et ancien résistant annonce avoir renvoyé sa légion d’honneur au président Coty.    

Livre sur la torture de Henri Alleg « la question » en 1958. Le manifeste des 121 : universitaires et intellectuels français appellent au droit à l’insoumission en 1960. La guerre est également évoquée d’un point de vue « artistique » dès les événements d’Algérie dans les films Cléo de 5 à 7 d’Agnès Varda en 1962, La belle vie en 1963 ou encore La bataille d’Alger de Pontecorvo de 1966. Ce dernier film est interdit en France jusqu’en 1971 puis à nouveau jusqu’en 2003. Il est adapté d’un livre de Yacef Saadi un des chefs du FLN. Son réalisateur communiste y dénonce la violence de l’armée française. Témoignages : Les photographies de Kryss Taconis de l’agence Magnum.

Les violences du FLN sont médiatisées à outrance en France pour les stigmatiser : celles de Philippeville en 1955 et de Palestro en 1956 / le FLN veut attirer la sympathie des Algériens travaillant en France et celle des « porteurs de valise » (c’est-à-dire de ceux qui ont aidé le FLN).

Cependant, en France, l’image de ce qui se passe en Algérie reste négatif et on évoque « la sale guerre » à la différence de 14-18 par exemple qui souligne l’extrême vaillance des poilus.

Dans les années 1960-1970, le silence sur la guerre d’Algérie domine plus qu’une mémoire brouillée. La guerre n’a donc pas été effacée des mémoires. Elle reste cependant tabou et un sujet très sensible tant la société française qui a été profondément divisée sur le sort à réserver à l’Algérie. Par exemple, on veut faire oublier les violences policières du 17 octobre 1961 et du métro Charonne de février 1962. Les généraux du coup d’Etat de 1961 sont amnistiés en 1968. Amnistie générale pour tous les crimes commis en Algérie. Benjamin Stora parle d’une « guerre ensevelie ».

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