Les Réformes protestantes et catholiques

SYNTHESE 9 - Les Réformes protestantes et catholiques

1. Les causes :

Au début du XVIe siècle, la Chrétienté, jusqu’alors religion unifiée en Europe, connaît une crise morale importante.  De nombreux reproches sont faits à l’encontre de l’Eglise chrétienne et constituent les causes des réformes protestantes :

• Corruption des membres du clergé qui détournent l’argent des fidèles à leur profit personnel et non dans le but de servir la Chrétienté
• Ignorance des membres du clergé (prêtres) qui ne connaissent plus le latin et qui ne sont plus capables d’encadrer les fidèles dans leurs préoccupations quotidiennes.
• Vice des membres du clergé.
• Comportement des ecclésiastiques, qui s’apparente plus à celui de princes laïcs qu’a celui de religieux devant vivre dans la pauvreté.  Le pape lui-même est devenu un chef d’Etat plus qu’un chef spirituel et réclame de plus en plus d’argent aux fidèles pour subvenir aux frais de son activité politique.
• Trafic des indulgences

➔ L’Eglise n’est plus en mesure de remplir sa fonction auprès des fidèles.  En effet, l’objectif d’un chrétien sur terre est d’atteindre la vie éternelle au ciel et d’accéder au paradis.  Toute sa vie, il travaille durement dans l’espoir d’être sauvé (obtenir le salut).  

Pour cela, il sait qu’il doit avoir une bonne vie, bien agir et être un bon croyant.  Or, les prêtres ne sont plus en mesure de répondre à ses attentes en matière de croyance.  En outre, s’il commet des péchés, il peut bénéficier d’une remise de peine totale ou partielle en achetant des indulgences.  Mais seuls les riches ont les moyens de s’en procurer.  Quant aux pauvres, qui mènent déjà une vie pénible de part leur dur labeur quotidien, ils se voient ainsi retiré leur but sur terre, accéder au paradis.  

Le christianisme devient une religion pour les riches.

1. Les réformes protestantes :

Martin Luther (1483-1546), moine allemand très préoccupé (comme tous les fidèles) par l’idée du salut, trouve dans la Bible la réponse à ses craintes : « Le juste sera sauvé par la foi ».  Devenu professeur à l’université de Wittenberg, il prêche donc que le salut de l’homme dépend de la grâce de Dieu et que le fidèle l’obtient par la foi seule et non par les œuvres humaines.  Il publie ses idées de réforme dans ses 95 thèses dans lesquelles il critique notamment les indulgences.  Sa doctrine, le luthéranisme, va connaître un immense succès notamment dans les régions du centre et du nord de l’Empire allemand ainsi que dans les pays riverains de la mer Baltique (Danemark, Norvège, Suède, Finlande)

Jean Calvin (1509-1564), originaire du nord de la France, étudie le droit et la théologie et découvre la doctrine luthérienne.  En 1533, il adhère aux idées de la réforme et se met à les prêcher.  Persécuté par les catholiques, il se réfugie en Suisse.  Il dénie toute participation de l’homme au salut.  Sa doctrine, le calvinisme, se répandra en Suisse et en dans certaines régions de France où les calvinistes seront appelés « huguenots ».

Le luthéranisme et le calvinisme sont des doctrines réformées très proches.  Aucune ne veut supprimer la religion mais souhaite en revanche la réformer pour en revenir à l’essentiel : la Bible.  Ainsi, elles mettent en avant un certain nombre de modifications :

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