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Le Parti social-démocrate d’Allemagne (SPD) de 1875 à la réunification allemande.

Dissertation : Le Parti social-démocrate d’Allemagne (SPD) de 1875 à la réunification allemande.. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  27 Novembre 2015  •  Dissertation  •  2 620 Mots (11 Pages)  •  1 828 Vues

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Sujet : Le Parti social-démocrate d’Allemagne (SPD) de 1875 à la réunification allemande.

        Vers la fin du XIXème siècle, l’Allemagne est un pays en plein essor, avec une industrialisation qui ne cesse de progresser à travers le pays. Ainsi, les ouvriers sont de plus en plus nombreux dans ce pays, ce qui va amener à la mise en place d’une doctrine idéologique, tendance du socialisme, ayant pour objectif une société plus juste et une économie régulée : la social-démocratie, dont le parti portera le nom de SPD (Sozialdemokratische Partei Deutschlands) à partir de 1890. Comment le parti social-démocrate évolue-t-il en Allemagne, de sa naissance en 1875 jusqu’à la réunification Allemande en 1990 ? Nous allons voir que celui-ci est passé par trois grandes phases majeures. Dans un premier temps, nous allons aborder la naissance et l’affirmation de ce parti,  non sans quelques difficultés, de 1875 à 1914. Ensuite nous allons analyser la phase critique du SPD, les divisions et les persécutions qu’il subit de 1914 à 1945. Enfin nous allons retracer son parcours dans les deux Allemagnes, RFA et RDA, pendant la guerre froide de 1945 à 1990, date à laquelle l’Allemagne redeviendra un seul et même pays : c’est la réunification.

        Sous l’Empire allemand, suite à une industrialisation grandissante, les ouvriers sont de plus en plus nombreux et représentent plus du tiers de la population allemande, mais leurs conditions de travail sont, néanmoins, précaires. En 1875, le premier grand parti socialiste européen, le futur SPD, voit le jour lors du congrès de Ghotha : c’est la naissance de la social-démocratie. Dès le début, on observe une scission au sein de ce parti, les socialistes réformistes ou révisionnistes et les socialistes révolutionnaires ou communistes, le premier souhaitant transformer la société de façon pacifiste et graduelle et le deuxième de manière révolutionnaire, via des actions plus ou moins légales. Ces deux courants du socialisme suivent la même doctrine, le marxisme, élaborée par le théoricien Karl Marx, visant à renverser le capitalisme pour une société sans classes ni propriétés privées. Ce sont les socialistes révolutionnaires qui vont, dans un premier temps, s’attribuer le terme de « sociaux-démocrates » en opposition aux socialistes réformistes, puis suite à la révolution russe de 1917, ce terme de « sociaux-démocrates » est repris par les révisionnistes. La social-démocratie, menée par le théoricien Eduard Bernstein, tout en restant marxiste est désormais en opposition avec les communistes, eux-mêmes menés par la théoricienne Rosa Luxemburg.

        Cette ascension de la Gauche allemande ne se fait pas sans difficultés, elle n’est pas la bienvenue pour tout le monde. En effet, le chancelier Bismarck voit d’un mauvais œil l’influence de ce parti sur les ouvriers et décide de ralentir cet essor du SPD. Il souhaite montrer aux ouvriers que seul l’Etat est en mesure de leur apporter ce dont ils ont besoin. Dans un premier temps, Bismarck fait voter une loi « antisocialiste » interdisant les associations, soient les syndicats et les manifestations. Mais, ayant attisé la colère des ouvriers, et voulant rester cohérent dans sa démarche, il fait, dans un deuxième temps, voter des lois sociales en faveur de ces derniers telles que l’assurance maladie, le système de retraite ou encore la responsabilité des patrons en cas d’accidents du travail, afin d’aplanir les tensions ouvrières. Mais cela ne suffit pas à freiner la montée du SPD, qui devient, en 1912, le parti le plus puissant d’Allemagne ainsi que le modèle européen des partis socialistes.

        Le SPD parvient à cette progression impressionnante, en partie grâce à son allié non négligeable que sont les syndicats, unis depuis 1892 au sein de la DGB (confédération syndicaliste), dont il finance et oriente, en grande partie, les mouvements. Les syndicats, tout comme le SPD s’appuie sur une idéologie marxiste révolutionnaire dans la théorie, mais se tournent officieusement vers la voie réformiste dans la pratique. Cependant, ils continuent à manifester si nécessaire comme dans la grande région industrialisée de la Ruhr. Par ses actions, le mouvement syndical allemand obtient de nombreuses réformes quant à la qualité des conditions de travail, notamment en instaurant, en 1902, les conventions collectives permettant de négocier des accords entre syndicats et patronat d’un même secteur d’activité. Rien ne semble pouvoir arrêter cette montée en puissance du socialisme et du syndicalisme allemands.

        Ainsi les syndicats et le SPD se développent à une vitesse fulgurante de 1875 à 1914. Mais l’entrée en guerre de l’Allemagne va les plonger tous deux dans une phase critique.

        En 1914, l’Allemagne déclare la guerre à la Russie, puis à la France. C’est un échec pour tous les socialistes européens qui n’ont pas pu empêcher cette guerre. Les prémices de cette première guerre mondiale crée des tensions au sein du SPD. En effet, une grande majorité du parti accepte de rejoindre le Burgfrieden, l’Union Sacrée Allemande, et de soutenir l’effort de guerre, pensant ainsi obtenir plus de droits pour les travailleurs à la fin du conflit. Mais une minorité du SPD s’oppose à celle-ci au nom du marxisme, de l’internationalisme et du pacifisme, tout en votant tout de même les crédits de guerre afin de préserver l’unité du parti. Cette minorité, menée par Karl Liebknecht finira par faire éclater l’unité du SPD dès décembre 1914, en votant pour la première fois contre le financement de la guerre. En 1916, Karl Liebknecht, rejoint par Rosa Luxemburg, et suivi par cette minorité de partisans, créent la ligue spartakistes, qui se prononcent officiellement pour la paix et qui refusent de rejoindre l’Union Sacrée. Ils sont instantanément exclus du Reichstag. Ce début de guerre a bel et bien entamé une division au sein du SPD, qui va se confirmer et s’intensifier par la révolution russe de 1917. En effet, les spartakistes, toujours emmenés par Karl Liebknecht et Rosa Luxembourg, vont rejoindre, tout en restant autonome, le nouveau parti créé par Kautsky et Bernstein, ex-partisans du SPD eux aussi, en avril 1917, l’USPD (Parti social démocrate d’Allemagne) en opposition au SPD majoritaire. En 1918, à la fin de la guerre, les spartakistes se séparent de l’USPD et crée un nouveau parti le KPD (Kommunistishe Partei Deutschlands, parti communiste d’Allemagne). Ils vont s’appuyer sur un programme prônant la paix, l’internationalisme, la démocratie, le pacifisme… en animant partout en Allemagne des soviets poussant les sympathisants à la révolution. Le SPD et le KPD, que désormais tout oppose ou presque, vont durement s’affronter jusqu’en 1933.

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