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La gouvernance économique du monde depuis le sommet du G6 (1975)

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Par   •  5 Février 2018  •  Dissertation  •  2 020 Mots (9 Pages)  •  808 Vues

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La gouvernance économique du monde depuis le sommet du G6 de 1975

Au début des années 1970, l’économie mondiale est en crise et le « système de Bretton Woods », hérité de la Seconde guerre mondiale, se montre incapable de la relancer. Remis en cause, ce système de régulation disparaît au profit d’une nouvelle gouvernance, dont l’objectif est de fixer un nouvel ensemble de règles économiques et financières harmonisées à l’échelle de la planète, en impliquant divers acteurs dans le processus de prise de décision.

Toutefois, le contexte dans lequel s’inscrit la gouvernance économique mondiale depuis 1975 est particulièrement complexe et instable. La période se caractérise, en effet, non seulement par la mondialisation des échanges et l’émergence de nouvelles puissances économiques, mais aussi par des crises à répétition (économiques, financières ou boursières) et l’essor d’une critique altermondialiste et écologiste. Nous pourrons ainsi nous demander comment ces différents éléments ont conduit à faire évoluer la gouvernance économique mondiale depuis 1975 et pour quelle efficacité.

Pour cela, nous montrerons d’abord que c’est l’effondrement du système de Bretton Woods au début des années 1970 qui fait naître une nouvelle coopération économique. Nous analyserons ensuite comment les années 1980-1990 marquent le triomphe d’une gouvernance néolibérale de l’économie à l’échelle de la planète. Enfin, nous étudierons les nouveaux enjeux auxquels est confrontée la gouvernance mondiale et qui la poussent à nouveau à évoluer depuis les années 1990.

  1. Années 1970 : les difficultés économiques et l’effondrement du système de Bretton Woods entraînent l’émergence d’une nouvelle gouvernance économique mondiale.

Comment la gouvernance économique mondiale se réorganise-t-elle à partir du début des années 1970 ?

  1. La fin du système de Bretton Woods
  • En 1944, les Etats-Unis et leurs alliés fondent un premier système de gouvernance économique qui se veut mondial, malgré le contexte de guerre froide : c’est le « système de Bretton Woods ». Parmi ses caractéristiques (création du FMI, d’une banque mondiale et du GATT), il est prévu que l’or est convertible en dollar à partir duquel les autres monnaies se définissent.
  • Mais avec la dégradation de la situation économique américaine, le système de Bretton Woods est remis en cause. Confrontés à une balance commerciale déficitaire et une augmentation des délocalisations à l’étranger, les Etats-Unis suscitent la méfiance de leurs partenaires qui demandent à convertir leurs dollars en or. Pour éviter d’épuiser leur stock d’or, les Etats-Unis décident en 1971 la fin de la parité or-dollar. La fin du système de Bretton Woods est ensuite confirmée en 1976 quand un système de change flottant est entériné : chaque monnaie voit sa valeur varier par rapport aux autres en fonction de la loi de l’offre et de la demande.
  • A ces difficultés s’ajoutent les chocs pétroliers de 1973 et 1979, responsables d’une hausse des prix et de l’apparition d’un chômage de masse.

  1. Une économie qui se mondialise et se complexifie dans les années 1970

A partir des années 1970, de nouveaux acteurs apparaissent dans le contexte d’une économie de plus en plus mondialisée grâce aux progrès des transports maritimes ainsi qu’à l’abaissement des tarifs douaniers obtenus par le GATT.

Les flux de marchandises s’en trouvent facilités et le volume du commerce international bondit (+5% par an en moyenne à partir de 1970). On assiste conjointement à une division internationale du travail, les FTN (Firmes transnationales) des pays du Nord produisant désormais leurs marchandises dans les pays à faible coût de main d’œuvre, d’abord les « dragons asiatiques » (Corée du Sud, Hong-Kong, Taïwan, Singapour), puis les pays émergents comme la Chine.

Les flux financiers sont également facilités à cette époque par l’abandon de règles fixées par les Etats. Mais cette dérégulation a des conséquences plus ou moins heureuses : si elle assure aux territoires en développement de voir leurs projets économiques financés, on la dit aussi responsable de crises financières en cascade puisqu’une crise locale peut désormais se diffuser largement.

  1. Pour sortir de la crise, les pays industrialisés renforcent leur concertation en créant le G6 : mise en place d’une gouvernance sous contrôle des pays riches.

Pour faire face à la fin du système de Bretton Woods et aux conséquences du premier choc pétrolier (1973), les grandes puissances économiques mondiales décident de réunir chaque année leurs chefs d’Etat et de gouvernement pour harmoniser leurs politiques commerciales et monétaires. C’est ainsi que naît le G6 (Etats-Unis, Royaume-Uni, République fédérale d’Allemagne, France, Italie et Japon) en 1975, élargi en G7 dès 1976 avec le Canada.

Cette forme de gouvernance est cependant critiquée en tant que club des pays riches imposant au reste de la planète une vision libérale à leur profit.

  1. Années 1980-1990 : une gouvernance néolibérale triomphante

Développées dans les pays riches dans les années 1980, les théories néolibérales tentent de s’imposer à l’ensemble de la planète.

  1. Années 1980 : la révolution néolibérale

Dans les années 1970, les théories économiques préconisant l’interventionnisme de l’Etat (inspirées de Keynes) sont critiquées par les économistes néolibéraux comme Friedman, qui reçoit d’ailleurs le prix Nobel d’économie en 1976. Accusées d’être trop coûteuses et inefficaces face au chômage, elles sont progressivement délaissées.

Dans les années 1980 sont ainsi mises en place des politiques d’austérité (fin de l’Etat-Providence), de dérégulation (licenciements facilités…) et de réduction systématique des dépenses publiques (privatisations). C’est le cas notamment au Royaume-Uni gouverné par M. Thatcher et aux Etats-Unis dirigés par R. Reagan.

Progressivement, c’est l’ensemble du monde occidental qui adopte les théories néolibérales, que les grandes instances internationales comme la Banque mondiale et le FMI tentent également d’imposer aux pays du Sud, comme nous allons le démontrer à présent.

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