La Guerre Droide (1947-1991)
Dissertation : La Guerre Droide (1947-1991). Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar miacoussa • 7 Avril 2017 • Dissertation • 2 781 Mots (12 Pages) • 624 Vues
La guerre froide (1947-1991) :
Introduction :
La grande alliance contre l’Allemagne nazie ne survit pas à la victoire. Pendant plus de quarante ans, les relations internationales sont dominées par l’affrontement des deux superpuissances issues de la Seconde Guerre Mondiale, les Etats-Unis (l’Ouest) et l’URSS (l’Est), soutenues par leurs alliés : c’est la guerre froide. A cet ordre relativement stable, fondé sur l’équilibre entre deux blocs, qui n’aboutissent jamais à un affrontement direct de crainte d’une guerre nucléaire, succède un monde plus incertain dominé par les Etats-Unis, mais riche en contestations et en conflits aux origines et aux formes diverses.
1- Deux puissances aux idéologies différentes :
L’opposition idéologique entre les Etats-Unis et l’Union Soviétique n’est pas nouvelle. Elle vient du fait que chaque pays considère, depuis sa naissance, comme un modèle à vocation universelle. Face au danger nazi, les divergences ont juste été oubliées pour éliminer l’ennemi commun. Les deux modèles idéologiques différents sont d’une part la démocratie américaine qui prône une économie libérale capitaliste, et d’une autre part, le modèle totalitaire communiste de l'URSS qui veut une société sans classe. En effet, l'économie américaine capitaliste prône la liberté d'entreprendre et la réussite individuelle. C'est une économie libérale de marché qui encourage la consommation de masse. Cette idéologie sert de modèle au monde "occidental". Il s’agit alors du développement des libertés individuelles, de la liberté de la presse et de la liberté d'expression. Par contre, l'économie de l'URSS est basée sur le contrôle de l'état et sur la planification (plans quinquennaux qui fixent les objectifs obligatoires de production). C'est un régime totalitaire dans lequel la liberté de la presse et la liberté de s'exprimer n'existent pas. Staline organise un véritable culte autour de sa personnalité, à grand renfort de propagande. Ces deux grands veulent diffuser leur modèle politique, économique et sociale, jouant sur la fascination exercée sur la partie du monde qu’il contrôle. Ils se livrent une guerre par le biais des medias pour conquérir les opinions publiques à travers les films, la radio, la presse… La propagande repose ainsi sur la dénonciation de l’autre et la valorisation de soi. Certains artistes se mettent aussi au service de la propagande.
2- Un conflit de puissance :
Une méfiance croissante s’installe entre ces deux blocs. Entre 1945 et 1948, l’URSS impose par la force des gouvernements communistes dans tous les pays d’Europe centrale et orientale où son armée est présente, contrairement aux engagements pris à la conférence de Yalta en février 1945. Winston Churchill dénonce un « rideau de fer » qui partage le continent. Staline invoque la sécurité de son pays et la crainte d’une revanche allemande, mais dès 1946, le président américain Truman et ses conseillers sont persuadés que ces avancées sont la marque d’une volonté expansionniste et de l’agressivité soviétique. On passe ainsi peu à peu de l’alliance à la méfiance. Des traités de paix sont signés en février 1947 avec les anciens alliés du Reich, mais les vainqueurs ne parviennent pas à se mettre d’accord sur le sort de la future Allemagne.
L’année 1947 est une année de rupture. Au nom de la démocratie, les Etats-Unis décident de prendre la tête du « monde libre » et de s’engager pour la défense de ses valeurs. Le discours de Truman du 12 mars 1947 marque le début containment : stopper l’expansion du communisme en accordant une aide financière et militaire aux Etats qui seraient menacés. Le plan Marshall, annoncé le 5 juin, propose à tous les pays d’Europe une aide économique massive, essentiellement sous forme de dons, pour hâter leur reconstruction et les pousser à s’unir. L’URSS la refuse et impose à ses alliés de faire de même. En septembre, le Kominform est créé. A cette occasion, le représentant de Staline, Andreï Jdanov, formule clairement la doctrine soviétique selon laquelle le monde est désormais irréductiblement divisé en deux camps rivaux : l’un est impérialiste et anti-démocratique (Etats-Unis), l’autre démocratique et anti-impérialiste (URSS). On assiste donc à une bipolarisation du monde structurée autour des Etats-Unis et de l’URSS.
La guerre froide instaure d’un ordre bipolaire sur l’équilibre. Les Etats-Unis dominent alors le monde occidental. Le 4 avril 1949, les Etats-Unis signent avec le Canada et dix pays d’Europe de l’Ouest, inquiets de la menace soviétique, une alliance militaire défensive, l’Alliance Atlantique, que vient renforcer l’OTAN. Ils multiplient ensuite les alliances bilatérales et régionales sur les autres continents. La solidarité occidentale n’est d’ailleurs pas seulement militaire : elle est aussi d’ordre idéologique, économique et culturel. Par contre, dans le bloc de l’Est, les démocraties populaires se voient imposer par Staline le contrôle étroit de l’URSS. Le CAEM en 1949 et le Pacte de Varsovie en 1955 se veulent une réponse, sur le plan économique et militaire, au plan Marshall et à l’OTAN.
Durant cette période de forte tension (1947-1962), ont lieu les deux crises de Berlin, et la crise de Cuba.
Berlin est le théâtre et le symbole de la Guerre Froide. Située dans la zone allemande sous contrôle soviétique, elle est le lieu d’affrontement entre des grandes puissances. En 1945, Berlin est divisée en 4 secteurs d'occupation (URSS, Etats-Unis, Grande-Bretagne et France). En 1947, les 3 secteurs occidentaux (Etats-Unis, Grande-Bretagne et France) sont réunis dans l’Ouest de Berlin. Staline s'oppose à cette réunification et impose un blocus à la zone occidentale de Berlin afin d’intégrer cette dernière dans la zone soviétique. Le président américain Truman ne souhaite pas recouvrir par force les routes et les voies ferrées. Il décide de ravitailler Berlin-Ouest et ses 2,5 millions d’habitants par un pont aérien pendant 11 mois. En 1949, la république fédérale allemande (RFA) est créée à l'Ouest de l'Allemagne et la république démocratique allemande (RDA) est créée à l'Est. Berlin-Ouest est la seule ville occidentale située derrière le rideau de fer, Berlin-Est devient la capitale de la RDA.
Une nouvelle étape dans l’affrontement Est-Ouest en 1961-1989 est caractérisée par la construction du mur de Berlin pour empêcher la fuite des allemands de l’Est vers l’Ouest. Ce mur symbolise la bipolarisation du monde pendant cette période. L’Ostpolitik (politique de rapprochement entre les deux Allemagnes) et la Détente permettent quelques passages entre les deux mondes à partir de 1969. Le 9 novembre 1989, le mur de la honte s’écroule. Gorbatchev n’utilise pas la force pour maintenir le régime en place. Cet évènement symbolise la fin de la guerre froide et la réunification de l’Allemagne le 3 octobre 1990. Berlin réunifié devient alors la capitale de l’Allemagne, unifiée le 29 juin 1991.
La mort de Staline en 1953 déclenche une période de changements des relations entre les Etats-Unis et l’URSS. En 1959, Cuba était une dictature favorable aux Etats-Unis. La révolution cubaine menée par Fidel Castro et Che Guevara triomphe en 1959 et l’ancien dictateur, Batista est chassé du pouvoir. Cuba devient un pays communiste appartenant au bloc de l’Est. Les Etats-Unis établissent un blocus de Cuba et multiplient les alliances avec les pays d’Amérique Latine. Les Etats-Unis lancent un programme d’aide économique pour empêcher l’expansion du communisme sur le continent Américain. Le gouvernement cubain obtient le soutient de l’URSS et nationalise les biens des entreprises américaines. Les Etats-Unis arment des Cubains anticastristes et des mercenaires pour débarquer sur l’île le 15 avril 1961, dans la Baie des Cochons. C’est un échec cuisant pour les Etats-Unis. Les soldats capturés seront rendus aux Américains en 1975 contre des produits alimentaires et pharmaceutiques. Le 14 octobre 1962, des avions espions américains (U2) photographient des rampes de lancements de missiles sur l’île et les Etats-Unis apprennent que des navires soviétiques sont en route vers Cuba avec des missiles à bord. La crise éclate entre les Etats-Unis et l'URSS. Le président John F. Kennedy lance un ultimatum à Khrouchtchev le 22 octobre 1962 : il exige le démantèlement des rampes de lancement de missile qui sont sur le sol cubain et le rapatriement des missiles en URSS. En échange, les Etats-Unis démantèlent des missiles qu'ils avaient installés en Turquie. John F. Kennedy utilise une tactique de dissuasion gradué dans ses échanges. Cette tactique fonctionne : le 28 octobre 1962 Khrouchtchev accepte de retirer les rampes et les missiles, si et seulement si les Etats-Unis s'engagent à ne plus intervenir à Cuba. Cette crise a pour conséquence d’arrêter la course aux armements meurtriers.
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